Christine Belcikowski

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Albert Bausil. La Terrasse au soleil. Musiques dans le parc. Le tennis

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Musiques dans le parc... Cette danse, Qui n'a d'intérêt que par sa cadence. À mes petites Nièces de Vernet.

« Les adolescents et les jeunes filles
Sont vêtus de blanc sous les arbres verts.
Cinq heures de soir. Les jeux sont ouverts ;
L'ombre langoureuse est sous les charmilles.
Rasant le filet, la balle qui brille
Trace des sillons d'argent dans les airs.
Les adolescents et les jeunes filles
Courent en riant sous les arbres verts.

Les adolescents et les jeunes filles,
Souples sous la laine et sous le linon,
Évoquent parfois avec leurs quadrilles
Des frises de vase ou de Parthénon.
Plus harmonieux dans leurs souquenilles
Que joueur de flûte ou de tympanon,
Les adolescents et les jeunes filles
Campent des Diane et des Actéon !

... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
Les adolescents et les jeunes filles
Quittent, maintenant, le tennis ombreux.
La nuit violette interrompt les jeux ;
La troupe chantante a passé les grilles.
Bondissants, légers, dans leurs espadrilles,
Sans songer au soir qui descend sur eux,
Les adolescents et les jeunes filles
Rentrent dans la nuit par les chemins bleus. » (1)

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Albert Bausil. La Terrasse au soleil, p. 63. Musiques dans le parc. « Le tennis ». Edition du Coq Catalan. Imprimerie Ch. Latrobe, Barrière & Cie successeurs. 1921.
Albert Bausil, né à Castres (Tarn) le 16 décembre 1881 et mort à Perpignan (Pyrénées-Orientales) le 2 mars 1943, est un descendant de François Bauzil, baptisé le 23 juillet 1741, bourgeois de Mirepoix (Ariège).

La barque de Thésée

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Τὸ δὲ πλοῖον ἐν ᾧ μετὰ τῶν ἠιθέων ἔπλευσε καὶ πάλιν ἐσώθη, τὴν τριακόντορον, ἄχρι τῶν Δημητρίου τοῦ Φαληρέως χρόνων διεφύλαττον οἱ Ἀθηναῖοι, τὰ μὲν παλαιὰ τῶν ξύλων ὑφαιροῦντες, ἄλλα δ´ ἐμβάλλοντες ἰσχυρὰ καὶ συμπηγνύντες οὕτως, ὥστε καὶ τοῖς φιλοσόφοις εἰς τὸν αὐξόμενον λόγον ἀμφιδοξούμενον παράδειγμα τὸ πλοῖον εἶναι, τῶν μὲν ὡς τὸ αὐτό, τῶν δ´ ὡς οὐ τὸ αὐτὸ διαμένοι λεγόντων.

C'est Plutarque, dans sa Vie des hommes illutres, qui évoque le problème dit « de la barque de Thésée ».

« Le bateau sur lequel Thésée s'était embarqué avec les autres jeunes gens, et qu'il ramena heureusement à Athènes, était une galère à trente rames, que les Athéniens conservèrent jusqu'au temps de Démétrios de Phalère (1). Ils en ôtaient les vieilles pièces, à mesure qu'elles tombaient en ruine, et les remplaçaient par des neuves qu'ils joignaient solidement aux anciennes. Aussi les philosophes, dans leurs disputes sur la nature des choses dont on remplace les pièces anciennes par des pièces nouvelles, citent ce navire comme un exemple de doute, et soutiennent les uns que c'était toujours le même bateau, les autres que c'était un bateau différent. »(2)

Qu'en est-il de ce bateau une fois qu'un jour, toutes les pièces en ont été remplacées ? S'agit-il encore du même bateau ? ou d'un bateau différent ? Là réside, en matière d'ontologie de l'objet, le problème philosophique que pose la restauration du patrimoine.

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1. Démétrios de Phalère (ca 360 av. J.-C. ; 282 av. J.-C.), orateur et homme d'État athénien.

2. Plutarque. Vie des hommes illustres. Tome I. Thésée. XXI. [23] (1).

De quelques dames de l'abbaye de Beaulieu

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Relevés dans le tome XIII de la Gallia christiana : in provincias ecclesiasticas distributa (1), ce sont les beaux noms de ces dames de Beaulieu, avec leur couleur ancienne, exotique pour nous, qui m'ont inspiré l'idée de faire un point sur l'histoire de l'abbaye dont elles furent les moniales.

« Azemara de Lissac, Veziars de Lissac, Margarita et Johanna de Levis, Ermensendis de Podiolis, Fabrica Matthea, Aycelina de Cantesio, Sclarmunda de Vesiaco, Brayda de Calvomonte, Brunissendis Saquere, Condor de Lissac, Gaillarda Andurias, Vesiaca de Falgario, Saurimunda de Marconnio, Francisca Mattheae, Condor de Miglos, Aladais Andreae... »

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Ci-dessus : bénédiction d'une abbesse. XIVe siècle.

Azemare de Lissac, abbesse ; Veziars de Lissac, sa sœur, prieure ; Ermensinde des Pujols, sous-prieure ; Fabrice Mathée, cellerière majeure ; Ayceline de Canté, sous-cellerière ; Braide de Calmont, sacristine ; Brunicende Saquère, chantre ; Marguerite de Lévis et Jeanne de Lévis, filles de Constance de Foix ; Condor de Lissac ; Gaillarde Anduras ; Veziaque du Falgar ; Saurimonde de Marquein ; Françoise Mathée ; Esclarmonde de Veziaque ; Condor de Miglos ; Adelaïs Andrée vivaient religieusement dans les années 1330 au sein de l'abbaye cistercienne de Beaulieu [Bellus Locus], abbaye fondée en 1298 par Constance de Foix et Jean de Lévis I, son époux, à Mirepoix, Ariège, et sise au-delà de la Porte d'Aval dans le moulon qui abritera plus tard la mestrise des petits chanteurs de la cathédrale et qu'on appelle la Mestrise aujourd'hui encore.

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Ci-dessus : moniales de l'ordre de Cîteaux. XIVe siècle.

Certaines des femmes dont les noms se trouvent mentionnés ci-dessus, dont Azemare de Lissac, abbesse, venaient de l'abbaye plus ancienne de Valnègre, située jadis sur le territoire de l'actuelle commune de Saverdun.

En 1332, Constance de Foix est ensevelie dans la chapelle de l'abbaye de Beaulieu. Le 11 février 1342, Jeanne de Lévis, fille de Constance de Foix et de Jean de Lévis I, devient à son tour abbesse de Beaulieu. Le 1er septembre 1352, quatre religieuses professes, Jeanne de Lévis, Maurande de Muay, Esclarmonde de Verniolle et Fisse de Rivière sont déplacées à l'abbaye de Salenques, nouvellement fondée au diocèse de Rieux par Gaston Phœbus et Éléonore de Comminges, sa mère.

L'abbaye de Beaulieu est incendiée en 1363 par la bande de routiers de Jean Petit (2). Après ce désastre, la sépulture de Constance de Foix se trouve transférée à la cathédrale Saint Maurice de Mirepoix ; les moniales, dispersées dans d'autres couvents ; une partie des biens de ladite abbaye de Beaulieu, rétrocédée en 1370 à l'abbaye de Boulbonne ; l'autre partie, cédée au Chapitre de Mirepoix.

L'abbé François Robert rapporte les suites de ce désastre dans L'abbaye Notre Dame de Beaulieu, ordre de Cîteaux, à Mirepoix, Ariège, ouvrage publié en 1909. (3)

« Le 15 mai 1413, à l'occasion d'une réunion du Chapitre, Roger Bernard II de Lévis confirme la donation faite par son aïeul, et il formule la requête suivante : « Or, comme maintenant, la cité de Mirepoix ayant été détruite par les ennemis d'icelle d'où une diminution notable de sa population, ladite chapelle (Notre-Dame de Beaulieu) est en dehors des fortifications et des remparts ; comme au surplus elle menace ruine, tellement qu'on ne saurait guère y demeurer sans danger et qu'il est aisé de prévoir que bientôt les messes [dites à la mémoire de Constance de Foix] ne pourront plus y être célébrées, ledit seigneur propose et demande au Chapitre qu'il lui soit assigné une des chapelles de l'église cathédrale, laquelle église se répare et reconstruit en quelque sorte de présent, et surtout, si possible, la chapelle où fut ensevelie noble et illustre dame Constance de Foix, femme de Jean de Lévis, maréchal et seigneur de Mirepoix, en laquelle chapelle ledit seigneur et les siens pourront avoir leur sépulture et célébreront à l'avenir les deux messes sus-énoncées. Et cependant, du consentement du seigneur évêque de Mirepoix [Guillaume du Puy], les pierres et matériaux de Notre Dame de Beaulieu seraient utilisés et et affectés à l'usage de ladite cathédrale, et le territoire autrefois donné demeurerait au Chapitre. »

Le Chapitre accepte et assigne la première chapelle à droite après la chapelle principale du chevet de l'église, à perpétuité, dans laquelle chapelle ledit seigneur et ceux de sa maison pourront avoir un autel, leur sépulture et tout ce qui sera nécessaire à l'usage de ladite chapelle, et c'est là que se célébreront à l'avenir les deux messes qui se disaient à Notre Dame de Beaulieu. Et ledit seigneur pourra la faire peindre et décorer à ses armes, selon sa volonté.

La chapelle que le Chapitre accordait ainsi à la famille de Lévis avait été dédiée par Pierre de la Pérarède, troisième évêque de Mirepoix, qui l'avait fait construire, au prince des apôtres Saint Pierre, son patron, comme on peut le voir par la figure du Saint sculptée à la clef de voûte. Elle changea de vocable quand on y transporta l'autel et la statue de l'apôtre Saint Paul qui décoraient la chapelle de Beaulieu. Le socle en pierre de cette statue portait cette inscription gravée en grandes lettres : S. PAVLVS, précédée et suivie du blason des Lévis : d'or à trois chevrons de sable.

Lorsque, le 15 novembre 1742, Monseigneur de Champflour, évêque de Mirepoix, fit la visite des chapelles de la cathédrale, il trouva la chapelle de Saint Paul fort abandonnée. Il y fit porter la statue de Notre Dame de Pitié qui se trouvait à la chapelle du Rosaire. Elle devint alors la chapelle de Notre Dame des Agonisants. Le socle dont nous parlons, devenu inutile par suite du changement d'autel en 1873, a été placé par M. le chanoine Barbe, curé de Mirepoix, à la chapelle de Saint Joseph pour supporter la statue de ce Saint.

Le 22 février 1526, noble Pierre de Lévis, chanoine de l'église cathédrale de Mirepoix et chancelier de l'évêque Philippe de Lévis, fut enseveli dans la chapelle de Saint Paul. Il y a 30 ans [en 1879], on voyait au milieu de la chapelle la pierre tombale qui le représentait eu costume de chanoine avec cette inscription : Anno nativitatis Duice MCCCCCXXVI, die XXII februarii obiit nobilis vir Dominus Petrus de Levis Mirapisce, putis ecclesie dum viveret canonicus, cujus anima in pace requiescat, amen. »

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1. Gallia christiana : : in provincias ecclesiasticas distributa, tome XIII.

2. Cf. Christine Belcikowski. À propos de Jean Petit, chef de la bande de routiers qui saccagea Mirepoix en 1362-1363 ; À propos de Jean Petit, chef de la bande de routiers qui saccagea Mirepoix en 1362-1363 – Suite.

3. Abbé François Robert. L'abbaye de Notre Dame de Beaulieu, ordre de Citeaux, à Mirepoix (Ariège). Imprimerie de Lafont de Sentenac. Foix. 1909.

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