À propos de Louise Gabrielle Soumet, fille d'Alexandre Soumet et de Madame Blondel de la Rougerie
Rédigé par Belcikowski Christine 1 commentaireNée le 17 mars 1812 à Paris, Louise Gabrielle Soumet est la fille illégitime d'Alexandre Soumet et de Madame Blondel de la Rougerie, mariée ailleurs (1). Le nom de sa mère ne figure pas sur son acte de naissance, mais les contemporains n'ont pas manqué de le révéler. Alexandre Soumet se charge seul par la suite du soin de cette enfant adorée. En 1814 toutefois, il publie La Pauvre Fille, poème rendu immédiatement célèbre par son caractère touchant et qui le restera jusqu'à aujourd'hui. « Oh ! pourquoi n'ai-je pas de mère ? » (2)
Portrait de Madame d'Altenheim, née Louise Gabrielle Soumet. Lithographie de Thierry Frères.
Gouttelettes
Rédigé par Belcikowski Christine 1 commentaireGouttelettes…
qui tombent du saule
après la pluie
et qui mettent des perles aux cheveux
de la grand-mère qui passe sous les branches
— la fée des légendes, éternellement jeune ?
avec son panier à lessive.
Gouttelettes…
qui se logent dans les fleurs
et qui en font ployer les tiges
de leur poids lourd et léger
— Courbe-toi, fière jacinthe !
Tu renaîtras l’an prochain.
Dame Jacinthe gît, pour l'heure,
pâmée en sa robe violette,
sur la terre grasse et pleine d'escargots.
Gouttelettes…
qui fomentent dans le secret du soir
qui tombe
ou dans celui du matin blême
le complot cotonneux du brouillard.
— La matière demeure, mais la forme se perd,
dit le philosophe.
— La forme, oui, se perd. Mais la matière ici
demeure-t-elle, vraiment ?
Ailleurs, peut-être...
Il est temps de relire
en ce jour de Noël un classique
de l'enfance,
Perlette, goutte d'eau (1).
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Signé Marie Colmont, l'ouvrage date de 1936.
Bonnes fêtes et bonne année 2021 !
Rédigé par Belcikowski Christine 1 commentaireLa Muse romantique. Frontispice de La Muse française, revue fondée en 1823 par Alexandre Soumet, poète natif de Castelnaudary, et Alexandre Guiraud, poète natif de Limoux ; continuée par Victor Hugo, Alfred de Vigny, Saint-Valry, Desjardins, et Émile Deschamps.
Matière des rêves
Rédigé par Belcikowski Christine Aucun commentaireJe parle ici de la matière obscure des rêves.
J’entends grincer une porte
derrière laquelle,
là-bas, dans les arbres,
s’opère le coucher du roi soleil.
Puis c’est la nuit.
Depuis la même porte,
je vois au pied d’une muraille,
celle d’une forteresse ou d’une église,
une ruelle
dont l’issue se perd derrière la muraille.
Est-ce la lune ou une lanterne qui éclaire faiblement le pavé de la ruelle ?
De petits tas gris
bossèlent par endroits ce pavé.
Par instants, ls semblent bouger
puis ils s’immobilisent.
On dirait des rats — mais pas sûr,
puisqu’ils ne bougent plus.
Ou’est-ce que c’est ?
Straßenfilm…
Je me souviens, dans le rêve,
d’une scène du Cabinet du Docteur Caligari.
ℭ𝔢𝔰𝔞𝔯𝔢 𝔳𝔞 𝔢𝔫𝔱𝔯𝔢𝔯 𝔡𝔞𝔫𝔰 𝔩𝔞 𝔪𝔞𝔦𝔰𝔬𝔫 𝔡𝔢 𝔍𝔞𝔫𝔢 𝔭𝔬𝔲𝔯 𝔩'𝔢𝔫𝔩𝔢𝔳𝔢𝔯 !
Puis je vois le Crystal Palace
qui flambe au bord de la mer
— c’est à Brighton, me dit le rêve,
pourquoi Brighton ?
La mer est grise, le velours noir du ciel
dévoré par la pourpre des flammes.
Je marche dans le sable humide.
Partir à la nage,
loin de ce diaporama inquiétant ?
Mais l'eau est trop froide.
Ma couverture a glissé !