27 avril 1737. Pour mémoire à la postérité. Nouveaux fonts baptismaux en marbre gris agate

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Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix (1736-1741). Document 1NUM1/5MI664. Vue 46.

Le 27 avril 1737, Maître Delvuéjouls, prêtre, vicaire, consigne dans le registre paroissial de l’église cathédrale Saint Maurice de Mirepoix l’événement qui suit :

« Les fonts baptismaux de l’église cathédrale de Mirepoix faits d’un marbre gris agate 1Marbre gris agate : marbre gris mélangé de rose. par Maître Mignard, marbrier de Caunes au diocèse de Carcassonne, furent placés au milieu de la première chapelle de ladite église où soient les anciens [fonts] ; monseigneur Boyer étant évêque, mais ayant fait démission de son évêché pour être précepteur de Monseigneur le Dauphin ; Monseigneur [Quiqueran] de Beaujeu nommé à sa place, mais n’étant pas encore bullé. »

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Ci-dessus : à la cathédrale de Mirepoix, dans la pénombre de la chapelle située à l’aplomb de l’orgue, le bénitier de 1737.

1. François Boyer, évêque de Mirepoix de 1730 à 1736

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Ci-dessus : Monseigneur Boyer. Gravure anonyme.

Tiré de l’Histoire de l’Académie royale des sciences, voici un aperçu de l’épiscopat mirapicien de Jean François Boyer :

« Il fut nommé par le Roi à l’évêché de Mirepoix le 8 janvier 1730. Sa nomination ne fut certainement pas l’effet de son ambition : content de l’état [de moine théatin 2Cf. Ordre des Théatins.] qu’il avait embrassé, il ne désirait que d’y finir ses jours ; mais il y a grande apparence que feu M. le Cardinal de Fleury le voulait préparer par là à remplir la place que ce Ministre lui destinait auprès de Monseigneur le Dauphin. […]. La vacance du Saint-Siège retarda près d’un an l’expédition de ses Bulles: ce temps fut rempli comme le reste de sa vie par des fonctions de zèle, et ce fut même dans cette circonstance qu’il prêcha dans l’église de Saint-Sulpice le Carême auquel il s’était engagé.

Dès que ses Bulles furent arrivées, il partit, sans aucun égard à la rigueur de la saison, pour le rendre à son diocèse, où il arriva au commencement du Carême de 1731 : il ne tarda pas à s’y faire connaître ; il y fut bientôt aimé comme un père par ses diocésains, parce qu’il les aimait lui-même comme ses enfants […]. Non content de faire des conférences ecclésiastiques avant ses ordinations, et des instructions dans le cours de ses visites, il prêchait à toutes les grandes fêtes dans sa cathédrale en habits pontificaux. A ce spectacle, plus encore à l’onction dont ses discours étaient remplis, on croyoit être transporté au temps des Cypriens, des Chrysostômes et des Ambroises. Sous l’habit d’évéque il menait toujours la vie d’un religieux, et son temps était partagé entre les fonctions de l’épiscopat, l’étude et les exercices de piété […].

Quoique attaché que fût M. de Mirepoix [Monseigneur Boyer] au diocèse qui lui avait été donné, il fut cependant obligé de le quitter. Nous avons dit que M. le Cardinal de Fleury avait depuis longtemps jeté les yeux sur lui pour remplir l’importante fonction de précepteur de Monseigneur le Dauphin : il le proposa en effet au Roi vers la fin de 1735, et aussitôt il reçut ordre de venir à la Cour, état bien différent de celui qu’il avait embrassé par choix… » 3« Éloge de M. Boyer, ancien évêque de Mirepoix ». In Histoire de l’Académie royale des sciences, p. 170. Imprimerie royale. Paris. 1755.

Cf. aussi, dans un esprit moins élogieux, Christine Belcikowski. Boyer de Mirepoix contre Voltaire.

2. Charles Joseph de Quiqueran de Beaujeu, évêque de Mirepoix en 1736-1737

Né circa 1701, fils de Paul Antoine Quiqueran de Beaujeu, commandeur de Bordeaux, qui a été esclave à Constantinople de 1660 à 1671, et de Louise de Portes 4Le 27 février 1698, Paul Antoine de Quiqueran de Beaujeu épouse en la personne de Louise de Portes, une fille de Pierre de Portes, petit co-seigneur de Pardailhan (fief situé près de Saint-Jean de Thomières, dans l’Hérault), et de Suzanne de la Roque. Cf. Christine Belcikowski. A propos de la famille de Portes de Pardailhan, qui donna son nom, de 1747 à 1899, au village de Manses., Charles Joseph de Quiqueran de Beaujeu est aussi le neveu d’Honoré de Quiqueran de Beaujeu, évêque de Castres.

D’abord grand vicaire de Castres, Charles Joseph de Quiqueran de Beaujeu est nommé évêque de Mirepoix en 1736, mais il meurt le 24 juillet 1737 à Albi, avant même d’avoir pris possession de son évêché.

3. Jean-Baptiste de Champflour, évêque de Mirepoix de 1737 à 1768

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Ci-dessus : non daté, portrait de Monseigneur de Champflour conservé à la sacristie de la cathédrale de Mirepoix.

Né en 1685 à Clermont, chanoine et abbé du chapitre de La Rochelle, puis official et grand vicaire de Clermont, Jean Baptiste de Champflour succède à Charles Joseph de Quiqueran de Beaujeu à la tête de l’évêché de Mirepoix en 1737. Il y exerce cette charge jusqu’à sa mort, en 1768, et il laisse dans les annales le souvenir d’un saint homme. Cf. Extrait de l’Éloge historique de M. de Champflour, évêque de Mirepoix par Bertrand de La Tour. In Christine Belcikowski. Jean Baptiste de Champflour. Heures nouvelles à l’usage du diocèse de Mirepoix.

References

References
1 Marbre gris agate : marbre gris mélangé de rose.
2 Cf. Ordre des Théatins.
3 « Éloge de M. Boyer, ancien évêque de Mirepoix ». In Histoire de l’Académie royale des sciences, p. 170. Imprimerie royale. Paris. 1755.
4 Le 27 février 1698, Paul Antoine de Quiqueran de Beaujeu épouse en la personne de Louise de Portes, une fille de Pierre de Portes, petit co-seigneur de Pardailhan (fief situé près de Saint-Jean de Thomières, dans l’Hérault), et de Suzanne de la Roque. Cf. Christine Belcikowski. A propos de la famille de Portes de Pardailhan, qui donna son nom, de 1747 à 1899, au village de Manses.