À l’instant du peson

Peser la différence
c’est comme peler
un lapin :
le vif s’y retourne
comme un gant.
Peser la différence
c’est endurer un peu
l’effroi du Vrai
dans l’éclair
des semblables.
Les semblables se montrent
seulement
pile ou face
dans le jeu partagé
du pelage
qu’on pèle
et du nu
qu’on découvre,
dans le pas balancé
de l’ici
et du maintenant.
Le Vrai luit,
à l’instant de la main,
du peson
qui partage.
Si j’étais à la maison,
occupée à filer
mon peson de laine,
songe quelquefois
la vieille Parque.