Christine Belcikowski

Publications 4

Mariage de Pierre Faure et d'Angélique de Gouzens. Comme quoi il faut se méfier de la mauvaise lecture des registres paroissiaux

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Je cherchais dernièrement la date du mariage de Pierre Faure et d'Anne Angélique de Gouzens de Fontaines, fille du seigneur de Lafage, Aude. Les sites de généalogie disponibles sur le Web proposent tous la date suivante : « 30 janvier 1720, Lasbordes, Aude ». Certains donnent la date de la publication des bans : « 27 janvier 1720, Lafage, Aude ». J'ai voulu vérifier ces dates.

Surprise ! À Lasbordes, je n'ai pas trouvé ce mariage à la date du 30 janvier 1720, mais à celle du 5 février 1709.

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5 février 1709. Mariage de Pierre Faure et d'Angélique de Gouzens de Fontaines. AD11. Lasbordes. 1680-1765. Document 100NUM/5E192/1. Vue 60.

Trois enfants suivent : Pierre Faure, baptisé le 24 décembre 1709 ; Marianne Faure, baptisée le 15 septembre 1711 ; Jean Baptiste Faure, baptisé en mai 1717.

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24 décembre 1709. Baptême de Pierre Faure. AD11. Lasbordes. 1680-1765. Document 100NUM/5E192/1. Vue 62.

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15 septembre 1711. Baptême de Marianne Faure. AD11. Lasbordes. 1680-1765. Document 100NUM/5E192/1. Vue 68.

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Mai 1717. Baptême de Jean Baptiste Faure. AD11. Lasbordes. 1680-1765. Document 100NUM/5E192/1. Vue 48.

Je suis allée consulter ensuite le registre paroissial de Lafage, lieu de naissance d'Anne Angélique de Gouzens de Fontaines, afin de vérifier la date de publication des bans du mariage célébré le 5 février 1709 à Lasbordes...

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27 janvier 1709. Publication des bans de mariage de Pierre Faure et d'Anne Angélique de Gouzens de Lafage. AD11. Lafage. 1683-1792. Document 100NUM/AC184/1E1. Vue 50.

Maître Amiel, curé de Lafage, a consigné ces bans de mariage, non le 27 janvier 1720, mais le 27 janvier 1709 dans les pages dédiées à l'année 1709. Ladite publication toutefois, pour une raison qu'on cherche en vain, se trouve précédée du nombre 1720. Voilà où se situe la cause de la faute de lecture d'où procède qu'on prête à Pierre Faure et Anne Angélique de Gouzens de Fontaines une date de mariage erronée. Dans les registres paroissiaux, il faut se méfier de la lecture rapide.

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À Mirepoix, reliques placées en 1791 dans le reliquaire de Sainte Camelle

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« Le 5 janvier 1791, nous soussigné curé sacristain de Mirepoix, chanoine théologal du Chapitre, vicaire général de Monseigneur l'Évêque (1) ; requis par M. Baillé, procureur syndic du district d'administration de Mirepoix, de nous transporter à la grande sacristie pour y recueillir et recevoir les reliques ci-devant déposées dans des reliquaires d'argent à l'usage du Chapitre et de la paroisse de Mirepoix ; lui, M. Baillé (2), prétendant, en exécution des ordres de la nation, retirer ces reliquaires et les envoyer à la Monnaie de l'État à Toulouse ; à laquelle réquisition nous, Curé, obtempérant, sans prétendre aucunement l'autoriser, et pour conserver auxdites reliques le Culte d'honneur et de respect qui leur sont dûs [sic], d'ailleurs pour conserver à la ville et paroisse de Mirepoix ce précieux dépôt ; nous sommes transportés, accompagnés de M. Fau, prêtre prébendier et promoteur du diocèse, et de M. Bonnenfant, notre vicaire, dans la grande sacristie, et, nous étant revêtu de notre surplis et étole, ayant fait allumer deux cierges, aurions procédé avec respect, en récitant des prières relatives : cinq reliquaires d'argent... » (3)

Après avoir exminé le contenu des cinq reliquaires, l'abbé Mailhol place les reliques ainsi inventoriées, dont « un doigt de saint Paul », dans le reliquaire de Sainte Camelle, qui est en bois doré, d'où exclu de la fonte « à la Monnaie de l'État à Toulouse ».

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L'image a flambé

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Le pire n’est pas toujours sûr ;
le meilleur non plus.
Et d’ailleurs, quand ils le reconnurent,
à Samarcande, Pernambouc ou Magnitogorsk,
il disparut à leurs yeux.
L’image a flambé comme une allumette.
Tu brûles ce que tu adores, Clovis !
Ce qui échappe au CLIC
de ton APN,
c’est le frou-frou d’une aile
qui a fui,
la gloire d’un bois
que le soleil d’hiver a rendu transparent
comme une chair d’enfant,
le mystère du vent
qui coule des étoiles froides.
L’écuyère, la vie, a crevé le cerceau
de l’image cavalière.

De Marie Jeanne Arnoult de la Moninarie, veuve de François Étienne Lenoir de Balay, à Jean Louis Bayle, le « cousin » ariégeois

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« François Étienne Lenoir de Balay portait le titre d'écuyer, et était fils de Joseph Lenoir, écuyer, conseiller-secrétaire du roi, Maison, Couronne de France, et de ses Finances, et d'Anne Ursule Labat. Né à Paris, le 20 novembre 1718, il se maria, le 9 janvier 1747 à Marie Jeanne Arnoult de la Moninarie, née le 5 mai 1728, de Joseph Arnoult de la Moninarie, bourgeois de Paris, et de Marie Jeanne de Grandchamps, veuve en premières noces de François Rias de la Dieudie, également bourgeois de Paris.

L'époque tourmentée pendant laquelle ces seigneurs séjournaient au château de Poussey, ne nous a transmis aucun détail sur leurs faits et gestes.

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Ci-dessus : le château de Poussey circa 1900.

M. Lenoir de Balay mourut le 20 janvier 1804 et sa femme le 17 janvier 1808. Leur fils, Michel Étienne Lenoir de Balay était sans doute mort avant ses parents ; car sa mère, par un testament du 6 brumaire, an XIII (27 novembre 1804), disposa de ses immeubles en faveur d'un de ses cousins, Jean-Louis Bayle. » (1)

Les lignes reproduites ci-dessus sont extraites de l'« Histoire de la baronnie de Poussey », article publié par l'abbé Defer dans l'édition 1889 des Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de l'Aube. D'évidence, l'abbé Defer ignore que Michel Étienne Lenoir de Balay, connu plutôt sous le nom de Lenoir de Villemilan, a épousé le 20 décembre 1792 à Paris Marie Anne Angélique Sohier, qu'il a été guillotiné le 3 floréal an II (22 avril 1794), que Marie Anne Angélique Sohier a survécu à son mari et à ses beaux-parents, et qu'elle est morte à Paris le 14 avril 1808, soit un peu plus de trois ans après le décès de Marie Jeanne Arnoult de la Moninarie, sa belle-mère. Il lui manque donc nombre d'éléments susceptibles d'éclairer les diverses raisons pour lesquelles Marie Jeanne Arnoult de la Moninarie lègue le château et le domaine de Poussey, ainsi que le château de Wissous, à Jean Louis Bayle, obscur « cousin », inconnu jusqu'alors dans la généalogie de la famille Lenoir, plutôt que, pourquoi pas ? à Marie Anne Angélique Sohier, sa belle-fille.

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Automne 1838. Quand Charles Baudelaire vient aux Pyrénées

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Charles Baudelaire, en 1838, est âgé de dix-sept ans. Fin août 1838, avant sa rentrée en classe de Philosophie à Louis-le-Grand, il part en diligence rejoindre, via Toulouse, Caroline Dufaÿs, sa mère, et Jacques Aupick, son beau-père, à Barèges. Il y passe « quinze jours à courir à pied, à cheval » (1), jusqu'à Bagnères-de-Bigorre. En octobre 1838, il évoque ses impressions des Pyrénées dans une lettre adressée à son frère Alphonse, et il compose le poème reproduit ci-dessous. Recueilli par les éditeurs après la mort de l'écrivain, ce poème, initialement non titré, se trouve parfois proposé sous le titre, bien mal inspiré, de « Incompatibilité ».

Tout là-haut, tout là-haut, loin de la route sûre,
Des fermes, des vallons, par delà les coteaux,
Par delà les forêts, les tapis de verdure,
Loin des derniers gazons foulés par les troupeaux,

On rencontre un lac sombre encaissé dans l'abîme
Que forment quelques pics désolés et neigeux ;
L'eau, nuit et jour, y dort dans un repos sublime,
Et n'interrompt jamais son silence orageux.

Dans ce morne désert, à l'oreille incertaine
Arrivent par moments des bruits faibles et longs,
Et des échos plus morts que la cloche lointaine
D'une vache qui paît aux penchants des vallons.

Sur ces monts où le vent efface tout vestige,
Ces glaciers pailletés qu'allume le soleil,
Sur ces rochers altiers où guette le vertige,
Dans ce lac où le soir mire son teint vermeil

Sous mes pieds, sur ma tête et partout, le silence,
Le silence qui fait qu'on voudrait se sauver,
Le silence éternel et la montagne immense,
Car l'air est immobile et tout semble rêver.

On dirait que le ciel, en cette solitude,
Se contemple dans l'onde, et que ces monts, là-bas,
Écoutent, recueillis, dans leur grave attitude,
Un mystère divin que l'homme n'entend pas.

Et lorsque par hasard une nuée errante
Assombrit dans son vol le lac silencieux,
On croirait voir la robe ou l'ombre transparente
D'un esprit qui voyage et passe dans les cieux.

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Ci-dessus : Barèges et la vallée du Bastan. Hautes-Pyrénées. Charles Mercereau, lithographe. In La France de nos jours. Nº 335. F. Sinnett. Paris. 1853-1876.

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1. Lettre de Charles Baudelaire à Alphonse Aupick, son demi-frère. 23 octobre 1838. Correspondance générale. I, p. 64. Gallimard. Pléiade. Paris. 1993.

2. Charles Baudelaire. Poésies de jeunesse. Poésies diverses. In Œuvres complètes. Volume I, p. 199. Gallimard. Pléiade. Paris. 1975.

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