Christine Belcikowski

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De François Étienne Lenoir de Balay à Jean Louis Bayle. L'héritage du château et du domaine de Poussey

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Ci-dessus : Tableau synoptique des barons de Poussey. In Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de l'Aube. Société académique de l'Aube. Troyes. 1889.

I. Brève histoire de la baronnie de Poussey...

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Jean Louis Bayle, puis Marie Anne Françoise Bauzil, sa nièce, heureux bénéficiaires d'un héritage étonnant

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Ci-dessus : à gauche de l'arbre sur l'image, à partir des grandes fenêtres à petits carreaux (de style XVIIe), et jusqu'à l'extrémité ouest du Grand Couvert, la maison de Thomas Bauzil.

La gens Bauzil, à Mirepoix, fait partie de ces familles historiques dont les registres paroissiaux mentionnent les naissances, mariages, décès depuis la fin du XVIe siècle, et qui peuvent se flatter d’avoir vécu avant la Révolution sous le Grand Couvert, sachant qu’il s’agit là d’un signe d’appartenance à la notabilité mirapicienne. Outre marchands et bourgeois, cette famille a donné à la ville de Mirepoix, en la personne de Thomas Bauzil, un homme de fort caractère, avocat d’importance, premier consul de 1745 à 1756, de 1757 à 1758, de 1759 à 1760, de 1761 à 1762. Père de Marianne Rosalie Bauzil, il se trouve être ainsi le beau-père de Jean Antoine Barthélémy Baillé, d'où le futur oncle de l'écrivain Frédéric Soulié. (1)

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L'heure du loup

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« Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. »

Quand amours, ris et jeux se sont envolés,
quand jeunesse a repris, d’ahan,
le chemin de la grande ville,
c’est l’heure du loup,
le soir descend glissando sur la petite ville,
et l’on dîne de regrets
sous la lampe blafarde,
tandis que la queue du chat,
mouvante,
seule témoigne
des pensées qu’il roule dans l’ombre.

Pierre Sidoine. La vaine puissance des sentiments

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Louis Ferdinand Céline, en 1957, vivait à Meudon « dans une maison pleine de pinces à linge en bois avec un ressort en fil de fer qui tenaient les feuilles de ses manuscrits » (1)

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Ci-dessus : encore en chantier dans l'atelier de Pierre Sidoine, le violoncelle et la pince à linge.

Là où en 1957, dans la maison de Louis-Ferdinand Céline, les pinces à linge servaient à tenir ensemble les feuilles des manuscrits, en 2020, chez Pierre Sidoine, une pince à linge fait couple avec un violoncelle. Il s’agit là d’une pièce ferronnée que l’artiste intitule La vaine puissance des sentiments.

Le violoncelle a censément une voix ; la pince tout aussi censément, le pouvoir d’assourdir cette voix.

Quelle voix parle dans cette œuvre étrange ? S’agit-il de celle de l’orateur dont Eugène Melchior de Vogüé dit dans Les Morts qui parlent que « dès les premiers mots, elle consomma la prise de possession physique qui lui livrait l’assemblée ; voix au timbre grave, mordante et chaude comme la vibration d'une corde.de violoncelle ; stridente d'ironie, quand sa colère fouaillait un adversaire, elle redevenait, l'instant d'après, une musique de plainte profonde. » (2)

Quel pouvoir la pince exerce-t-elle à l’endroit du violoncelle ? On use de la pince à linge sur le violoncelle pour restreindre la transmission des vibrations des cordes au chevalet et donc à la caisse de résonance via l'âme. Outre qu’il réduit par effet de sourdine l'intensité sonore du violoncelle, l’ajout de la pince à linge modifie le timbre de l'instrument.

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Ci-dessus : l'œuvre en progrès. La volupté des courbes ne va pas ici sans friselures cruelles sur les contours du violoncelle. Le sculpteur dit que « cet aspect friselé des bord du violoncelle est un résultat de la soudure. Comme la tôle est relativement mince, et pour ne pas la faire fondre et la traverser au moment de la soudure, j’ai été obligé de souder point pas point et relativement vite, ce qui donne cet aspect ». Il n'empêche. Le violoncelle se réserve ainsi de conserver sa « stridente ironie », éventuellement sa « colère », en tout cas son mordant.

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Ci-dessus : du mordant...

Il y a du style, donc de l’homme, dans la découpe stridente du couple que forment par moitiés le violoncelle, tout en courbes, et la pince à linge, toute en verticalité sévère ; dans l’ironie du titre sous l’auspice duquel le couple se trouve placé ; et dans la plainte, qui sait ? dont l’artiste se réserve le droit de renvoyer le possible au secret de son origine : la vie, l’amour, et l’art, comme ils vont chaque fois, par effet de pince, à leur fin initiale.

Pierre Sidoine invoque souvent deux textes dont il dit qu’il les a trouvés magnifiques et qu’ils ont toujours habité son esprit, L’Étranger de Charles Baudelaire et Ma liberté de Serge Reggiani. La pince, telle que l’entend Pierre Sidoine, serait donc dans La vaine puissance des sentiments ce qui fait pièce au libre jeu des courbes, partant, aux aventures de la liberté.

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Ci-dessus : dans la galerie de Pierre Sidoine, l'œuvre achevée.

On rôde là, quoi qu’il en soit, aux lisières du territoire de Magritte, ou encore aux parages d’une esthétique qui est, selon le mot de Pierre Reverdy, celle des « universaux concrets » (3). Dans le visage que les choses tournent vers nous, c'est le nôtre ici que nous voyons paraître.

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Ci-dessus : dans la galerie de Pierre Sidoine, sous une lumière rutilante, La vaine puissance des sentiments.

La sculpture se veut ainsi moment du visage partagé.

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1. Observation de Pierre Descargues, rapportée par Patrick Roegiers dans Le mal du pays. Éditions du Seuil. 2003.

2. Eugène Melchior de Vogüé. Les Morts qui parlent, p. 8. Plon-Nourrit et Cie. Paris. 1923.

3. Pierre Reverdy. Œuvres complètes. Tome 3. Nord-sud. Self defence, et autres écrits sur l'art et la poésie, p. 106. 1917-1926. Éditions Flammarion. 1993.

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