Christine Belcikowski

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À propos de François Tristan de Cambon, dernier évêque de Mirepoix. II. Un administrateur vigoureux

Rédigé par Belcikowski Christine 2 commentaires

Le 16 février 1790, puis le 5 juin 1790, en vertu du décret de l'Assemblée nationale du 13 novembre 1789, Pierre Paul Alard, receveur des décimes, fournit à l'administration révolutionnaire le détail des revenus et charges de François Tristan de Cambon, évêque de Mirepoix. Il s'agit là des revenus et charges imputables à l'évêché de Mirepoix pour l'année 1789. La liste desdits revenus et charges se trouve affichée ensuite à la porte de la cathédrale de Mirepoix, ainsi qu'à celle de chacune des églises concernées — Mazerettes, Tourtrol, Besset, Malegoude, Lafage, Cazazils, Ribouisse, Plavilla, etc.

En 1768, date de sa nomination à la tête du diocèse de Mirepoix, Monseigneur de Cambon confie à Jean Vidalat l'admistration de ses biens. Juge au marquisat de Mirepoix et à celui de Léran, premier consul de Mirepoix en 1758-1759, receveur des dîmes, ou décimes, Jean Vidalat est le dernier représentant d'une lignée de notaires apostoliques qui a été active à Mirepoix pendant plus de deux siècles (1). Né le 20 avril 1715 à Mirepoix (2), il meurt à l'âge de soixante-douze ans à Mirepoix, le 18 janvier 1787 (3) dans sa maison située à l'angle de la rue du Coin de Cambajou (aujourd'hui rue du Gouverneur Laprade) et de la rue du Faubourg d'Amont (aujourd'hui avenue Victor Hugo) (4).

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Ci-dessus : ancienne maison de Jean Vidalat, à l'angle de la rue du Coin de Cambajou (aujourd'hui rue du Gouverneur Laprade) et de la rue du Faubourg d'Amont (aujourd'hui avenue Victor Hugo).

Pierre Paul Alard, avocat, lui succède à cette date. Né le 25 janvier 1749 à Mirepoix (5), fils de Joseph Alard, marchand, et de Jeanne Billard [fille de Jean Billard, apothicaire], il est âgé alors de trente-huit ans. Son étude se trouve sise à Mirepoix, rue des Pénitents blancs faisant coin à celle du Faubourg d'Amont (6). Dominique Alard, son oncle, né le 27 octobre 1717 à Mazerettes (7), mort le 12 septembre 1779 à Mazerettes (8), propriétaire d'une métairie à Mazerettes (9), a été jusqu'à sa mort cuisinier de Monseigneur de Cambon.

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Ci-dessus : ancienne maison de Pierre Paul Alard, à l'angle de la rue des Pénitents blancs faisant coin à celle du Faubourg d'Amont (aujourd'hui avenue Victor Hugo).

1. Monseigneur de Cambon, un administrateur vigoureux

Après la mort de Jean Vidalat, Monseigneur de Cambon entend rompre avec les pratiques de cet homme usé, pratiques qu'il juge trop laxistes, spécialement dans le contrôle du versement du fruit de la dîme (10). Un exemple :

Comme ses prédécesseurs, Monseigneur de Cambon délègue à des bénéficiers ecclésiastiques ou à des fermiers de la dîme le soin d'en récolter le fruit dans chacune des paroisses de son diocèse. Certains de ces mandataires tardent à lui reverser le fruit en question. Monseigneur de Cambon se plaint en conséquence de ce que Maître Jean Vidalat accorde et laisse trop souvent courir des délais.

En 1779, chez Jean Vidalat, il afferme à Louis Fauré, ménager de La Cassaigne, le prieuré de Brie [09700. Arrondissement de Pamiers]. En 1781, Louis Fauré ne peut s'acquitter d'aucun des versements attendus. Jean Vidalat le juge trop vieux pour requérir contre lui une peine de prison. Louis Fauré se trouve en conséquence subrogé par Jean Bonnavere, dit Bonnette, tailleur de pierre de La Cassaigne, à charge pour lui de s'acquitter des versements négligés par son prédécesseur.

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Ci-dessus : vue du village de Brie aujourd'hui

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16 octobre 1787. Décompte des versements effectués par Jean Bonnavère. Extrait.

Le 16 octobre 1787, Pierre Paul Alard adresse à Monseigneur de Cambon un décompte des versements que Jean Bonnavere, d'abord cessionnaire de Louis Fauré, fermier du prieuré de Brie pour les années 1779, 1780, 1781, puis fermier lui-même du prieuré pour les années 1782, 1783, 1784, 1785, 1786 et 1787, a effectués. Il a fallu attendre huit ans avant que les comptes du prieuré de Brie ne se trouvent complètement apurés.

En 1787, Monseigneur de Cambon prie donc Pierre Paul Alard, son nouveau procureur fondé, de se montrer plus rigoureux, voire intraitable, concernant les retards de paiement de la dîme, car celle-ci constitue la source principale des revenus nécessaires à son activité ainsi qu'à celle de tous les membres du clergé du diocèse. Il lui importe en particulier d'obtenir que le produit de la dîme lui soit effectivement versé au terme convenu — 1er juillet pour le terme de février, et 1er janvier pour le terme d'octobre —, puisqu'en tant que grand décimateur, il doit, lui, déclarer annuellement ce produit à Antoine Darquier [de Pellepoix], receveur général du clergé de France pour la généralité de Toulouse, qui contrôle la répartition de ce produit entre les différentes paroisses du diocèse considéré.

Or Monseigneur de Cambon peine visiblement à obtenir que le versement de la dîme se fasse au terme convenu, de telle sorte que, dans les dernières années de son épiscopat, il voit avec dépit son diocèse et son propre évêché continuer à courir après un équilibre comptable menacé par de nombreux retards de paiment, retards dus tout à la fois à l'impéritie, voire à la malhonnêté des fermiers, et à la résistance des paroissiens qui, comme indiqué en 1789 dans les cahiers de doléance, reprochent à la dîme de faire peser sur eux un poids écrasant.

Monseigneur de Cambon se soucie d'autant plus du versement régulier de la dîme que la crise socio-économiques des années 1787-1788-1789 nécessite des services de son évêché la mise en œuvre d'importants secours alimentaires dans la plupart des paroisses de son diocèse. C'est pourquoi, dans sa correspondance, Monseigneur de Cambon harcèle Pierre Paul Alard d'injonctions à saisir et à « capturer » les mauvais payeurs, et, dans le même temps, à modérer les demandes de secours formulées par les curés de certaines paroisses, car ces demandes se révèlent souvent, d'après lui, trop gourmandes. « Je vous exhorte à mettre des bornes à votre commisération », déclare Monseigneur de Cambon, le 25 mai 1789, à l'intention de Pierre Paul Alard. « Il faut donner avec poids et mesure, mais [sic] avec justice. »

Datées des 25 octobre 1784, 5 novembre 1785, 12 novembre 1785, 20 janvier 1787, 12 janvier 1788, 23 janvier 1789, 30 janvier 1790, rédigées sur parchemin, sept autorisations de saisie accordées par le Conseil du Roi à Monseigneur de Cambon figurent dans le reliquat des papiers de Pierre Paul Alard. Voici la dernière de ces autorisations...

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30 janvier 1790. Autorisation de saisie accordée à Monseigneur de Cambon.

« Louis par la Grâce de Dieu roy de France et de Navarre, au premier notre huissier ou sergent requis, nous le mandons et commandons que toutes et chacune des sommes qui l'apparaîtront être légitimement dues, soit par contrats, promesses, obligations, cessions, rétrocessions, baux à ferme et autres bons et valables renseignements, à notre ami et féal François Tristan de Cambon, évêque de Mirepoix, notre conseiller d'honneur en la souveraine Cour du parlement de Toulouse, étant à cœur de ce sous notre protection et sauvegarde en les luy faire payer incontinent et sans délay en contraignant à ce tour et chacun de ses débiteurs par prise et saisie de leurs biens, vente et réelle délivrance d'yceux à l'encan public au plus offrant et dernier enréchérisseur, même par corps si à ce ils sont obligés ès cas portés par notre ordonnance et en cas d'opposition, refus, ou délay, notre main demeurant suffisamment garnie assigne les opposants, refusants ou délayeurs, par devant nos amis et féaux conseillers, les gens tenant les requettes du palais à Toulouse ; mandons en outre à tous juges [...]. Car tel est notre bon plaisir, donné à Toulouse le trentième jour du mois de janvier l'an de grâce mil sept cent quatre vingt dix et de notre règne le seizième. »

D'autres fois, Monseigneur de Cambon se heurte à des particularités de situation qui rendent la possibilité de saisir à la fois plus compliquée et plus incertaine. Le 22 mai 1787, Pierre Paul Alard doit requérir auprès d'Antoine Darquier [de Pellepoix], receveur général du clergé de France pour la généralité de Toulouse, des informations concernant « les saisies des revenus d'un bénéfice pour l'acquittement des saisies d'un autre bénéfice possédé par le même bénéficier ». Voici les informations envoyées par le cabinet de M. Darquier :

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22 mai 1787. Lettre d'instructions d'Antoine Darquier. « C'est le Bénéfice qui doit les décimes et non le Bénéficier, et cela est si vrai que si le Bénéficier qui vous doit venait à mourir sans payer ses décimes, ce serait à celui qui lui succèderait au dit Bénéfice à payer les décimes qu'il devait avant sa mort, et non aux héritiers du défunt, quelque retardé qu'il fût pour le paiement ».

Le 21 mars 1790, dans un contexte politique bouleversé, sachant que le fruit de la dîme fait désormais l'objet d'une nouvelle taxation fiscale [cf. infra], Pierre Paul Alard adresse encore à Monseigneur de Cambon une liste de fermiers « qu'il faudrait citer devant le Bureau de Paix de Castelnaudary ».

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21 mars 2790. Fermiers à citer devant le Bureau de Paix de Castelnaudary.

Un peu plus tard dans la même année 1790, alors que Monseigneur de Cambon parle encore de se retirer à Mazerettes, Pierre Paul Alard admet qu'il constate bel et bien un déficit dans les comptes. Il fait valoir cependant la modération qu'il a su conserver dans la dépense et le gain qu'il a rendu possible dans les quatre années de son exercice. Soucieux de se maintenir dans les bonnes grâces de l'évêque, qui envisage désormais de changer de procureur fondé, il justifie la dépense récente de 1000 livres par l'achat de quatre pièces de terre dont il a cru, précise-t-il, que celles-ci pourraient être utiles au séjour de Monseigneur à Mazerettes.

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1790. Lettre de Pierre Paul Alard à Monseigneur de Cambon.

« Je joins aussi l'État de la Caisse dont il résulte que je n'ai en argent que 6512 livres et que je trouve un déficit de 4177 livres 2 sols. Ce serait pour moi le sujet d'une bien grande peine si je pouvais me persuader que le déficit est réel. Je crois qu'il doit être attribué à quelque erreurs ou double emploi qui se seront glissés dans mon précédent compte ou dans les registres, et cela va me donner du travail pour tout vérifier, quoique depuis quatre ans mon revenu se fût augmenté, grâce à la bonté que vous avez eu pour moi, ma dépense a très peu augmenté et les petits achats ou réparations que j'ai faits sont d'environ 1000 livres au-dessous de la totalité du gain fait pendant ces quatre années.

J'ai fait cet état avec la plus grande exactitude en partant du dernier compte-rendu.

Je souhaite de tout cœur que ce ne soit pas pour vous un sujet de chagrin, et j'ai tout lieu d'espérer que nous trouverons la cause de ce mécompte.

Et c'est moi qui en suis demeuré l'adjudicataire au prix de 1000 livres. En cela mon dessein a été de vous en laisser le maître si vous en voulez (les 4 pièces de terre de Mazerettes) et dans le cas contraire de les garder pour moi afin d'y faire quelque petit profit et que vous ne soyez pas importuné par un mauvais voisin peut-être qui s'y serait placé, avec offre de laisser paître vos bestiaux tant sur vos champs que sur les miens, au cas comme je n'en désespère pas, vous fassiez votre séjour à Mazerettes. Le contenu de votre lettre du 26 (11) fut un sujet d'affliction pour moi : je ne puis songer à votre projet de séparation sans en être profondément attristé. »

Monseigneur de Cambon, dans le même temps, a déjà requis les services de Monsieur Gout (12) en tant que nouveau procureur fondé, et, peu après avoir reçu la lettre de Pierre Paul Alard reproduite ci-dessus, il quitte définitivement Mazerettes pour Toulouse, où il s'installe dans l'hôtel particulier familial, sis place Saint-Étienne. Déjà malade, il y mourra le 20 mai 1791.

2. Revenus et charges de l'évêché de Mirepoix pour l'année 1789

Établie et signée par Pierre Paul Alard, le déclaration des revenus et charges de l'évêché de Mirepoix pour l'année 1789 fournit un dernier exemple de ce qu'ont pu être les comptes de Monseigneur de Cambon à la veille de la Révolution.

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Revenus et charges de l'évêché de Mirepoix pour l'année 1789.

2.1. Revenus

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16 février 1790. Déclaration des revenus et charges de l'évêché pour l'année 1789. Fruit de la dîme.

1º « La taxe [dîme] de Monseigneur l'Évêque sur tous les revenus de l'évêché dans le Département des impositions du clergé du diocèse de Mirepoix de l'année 1789, s'est portée [cette année-là] à la somme de quatre mille quatre cent cinquante sept livres huit sols dix deniers ». 2º Au fruit de la dîme s'ajoute le revenu de deux pièces de terre affermées à 290 livres de rente. Total des revenus : 4748 livres.

À la déclaration de ce total, Pierre Paul Alard ajoute celle de « la chapelle d'argent » donnée jadis par Monseigneur de Ventadour et dont Monseigneur de Cambon a fait récépissé au Chapitre ». Il joint à cette déclaration une attestation fournie par Monseigneur de Cambon :

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16 février 1790. Attestion de Monseigneur de Cambon.

« Je déclare à la Municipalité de Mirepoix que j'aÿ en mon pouvoir une chapelle d'argent énoncée dans la donation qu'en fit M. de Ventadour, ci-devant évêque de Mirepoix, de laquelle je fis récépissé au Chapitre il ÿ a 20 ans et dont j'ai l'usage comme évêque de Mirepoix. Je consens que la dite chapelle soit portée à la Monnaÿe conformément à l'invitation générale, et que le produit en soit remis à la Nation ; et j'offre de me départir de l'usage de la dite chapelle, et de la remettre à la Monnaÿe lorsque le Chapitre m'aura fait connaître son consentement à la dite remise et m'aura rendu le récépissé que je lui en ai fait. »

2.2. Charges

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16 février 1790. Déclaration des revenus et charges de Monseigneur de Cambon à Mazerettes pour l'année 1789. Montant de l'emprunt destiné à la réparation du château de Mazerettes.

« La maison épiscopale de Mirepoix n'était pas logeable lors de l'avénement de Messire F.T. de Cambon au siège épiscopal de Mirepoix [1768] », note Pierre Paul Alard, son procureur fondé.

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Ci-dessus : vue actuelle de la maison épiscopale de Mirepoix qui « n'était pas logeable » en 1768.

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Vestige de l'ancien château de Mazerettes dans les années 1900.

« Presque tous ses prédécesseurs ont habité le château de Mazerettes ; en conséquence, M. de Cambon fut autorisé à emprunter, en affectant les revenus de l'évêché, une somme de 54.000 livres, remboursable en 22 années, dont il ne reste à ce jour que 4000 livres, le terme du paiement n'étant pas encore échu ; et en outre fut employé par Monseigneur de Cambon, et de ses propres fonds, une somme de 20.000 livres ». Cet emprunt se trouve depuis 1768 assorti d'un intérêt annuel de 200 livres.

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16 février 1790. Déclaration des revenus et charges de l'évêché pour l'année 1789. Intérêt de l'emprunt relatif à la réparation du château de Mazerettes.

1º Intérêt de l'emprunt relatif à la réparation du château de Mazerettes : 200 livres ; 2º Réparations concernant la cathédrale : 200 livres ; 3º Réparations du palais épiscopal, des remises et des écuries : 300 livres ; 4º Honoraires du prédicateur du carême pour la cathédrale : 150 livres ; 5º Pension de 252 livres versée annuellement à l'abbé de Champflour (13) ; 6º Pension de 126 livres versée annuellement à l'abbé Daniel (13) ; 7º Redevance de 25 livres versée annuellement à l'Université de Toulouse. Total des charges : 2103 livres.

Concernant les réparations à la cathédrale, qui intéressent entre autres, depuis 1776, l'ensemble de la toiture, Monseigneur de Cambon se trouve, en 1789 encore, en conflit avec son Chapitre qui veut lui imputer la totalité des frais relatifs à la réfection de ladite toiture, tandis que lui, évêque, arguant de ce que « il n'a fait là que marcher sur les traces de ceux qui l'ont précédé dans le siège de Mirepoix », n'accepte de payer que la moitié des frais en question.

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Ci-dessus : vue du clocher et du toit de la cathédrale de Mirepoix. Édition Cassé.

L'affaire a été portée dès 1776 devant le Parlement de Toulouse, où la cause de Monseigneur de Cambon l'a d'abord emporté ; puis dépaysée, pour cause de parenté (14), devant le Parlement d'Aix, où la cause du Chapitre l'a cette fois-ci emporté, au motif que Monseigneur de Cambon aurait été « un oppresseur injuste, acharné à persécuter, à ruiner son Chapitre, le premier corps ecclésiastique de son diocèse » (15). L'affaire, en 1789, reste pendante. Monseigneur de Cambon a lieu de croire à cette date encore qu'en sus des frais qu'elle suscite, l'affaire en question continue de menacer l'équilibre de ses comptes.

L'ironie de la situation se trouve là dans le fait que le Chapitre cathédral de Mirepoix, quoique grevé de charges comparables (16) à celles de son évêque, est sans doute plus riche que Monseigneur de Cambon. Dans l'article qu'il consacre audit Chapitre de Mirepoix, l'abbé Eugène Ferran montre l'importance des revenus dont celui-ci disposait dans les dernières années de l'Ancien Régime :

« Par sa Bulle de fondation, Jean XXII dota le Chapitre de biens considérables, qui donnaient un revenu de 2000 livres tournois dont il devait jouir. [...]. En 1776, la livre capitulaire était de 24 livres 10 sols tournois. Il y avait aussi une distribution de blé et de vin proportionnée au revenu de chaque titre.

Le Chapitre était grand décimateur à Villa-Savary, diocèse de Saint-Papoul (Aude), où il possédait une métairie très importante, dite de Ville, une maison appelée Le Capitoul, un pré et des vignes. Il avait encore à Saint-Martin-la-Lande, près de Pexiora (Aude), une métairie que lui avait léguée Raymond Athon, premier Evêque de Mirepoix. Il était fruit-prenant et grand décimateur, à Bélesta, Fougax, Barrineuf, L'Aiguillon, Saint-Jean-d'Aigues-Vives, Tourtrol et Mazerolles (Ariège), à Montclar et à Monestrol (Aude), à La Garde-Lauragais (Haute-Garonne). Il était fruit-prenant de moitié avec l'Evêque, à Besset (Ariège), à Plavilla, Ribouisse et Espinoux (Aude). Il possédait dans le Consulat de Roumengoux (Ariège) une métairie appelée La Grand' Borde ; dans celui de Mirepoix, les métairies de Grateloup et de Paraulettes, plusieurs pièces de terre à Embarou et à Mirepoix, où il avait encore des maisons appelées Capitoul dans la rue qui a conservé ce nom ; une maison et un jardin en dehors des remparts, à l'ouest de la ville, où étaient logés les enfants de la maîtrise et le prêtre bénéficier chargé de les instruire et de leur enseigner le chant et la musique.

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Ci-dessus : La Grand'Borde, dans le consulat de Roumengoux. Édition Soula.

Le Chapitre jouissait encore, dans la ville de Mirepoix, du droit de péage qu'il prélevait sur les denrées portées au marché, le jeudi avant la fête de Noël, le Jeudi-Saint et le jeudi avant la fête de Pentecôte. » (17)

2.3. Bilan des revenus et charges de l'évêché

Reste net : 2645 livres.

3. Revenus et charges de Saint Genest de Mazerettes et de Saint Aulin pour l'année 1789

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Ci-dessus : vue de l'église de Mazerettes aujourd'hui.

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Ci-dessus : vue de l'église de Saint-Aulin, avant la restauration actuellement en cours. Cf. Mairie de Mirepoix. Martine Rouche. Église de Saint-Aulin.

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Revenus et charges de Monseigneur de Cambon à Mazerettes pour l'année 1789.

2.1. Revenus : 1580 livres [Mazerettes] et 669 livres [Saint Aulin] = 2249 livres.

2.2. Charges [Mazerettes] : 1º Pension congruë du curé de Saint Genest de Mazerettes ; 2º Pension de l'abbé de Champflour : 252 livres ; 2º Pension de l'abbé Daniel : 126 livres ; 3º intérêt payé à l'hôpital de Mirepoix pour le capital des 4000 livres qui restent à payer sur l'emprunt de 54.000 livres dévolu à la réparation du château de Mazerettes : 200 livres ; 4º redevance payée à l'Université de Toulouse : 25 livres. Total des charges : 2185 livres.

2.3. Reste net : 64 livres.

Aux des charges énumérées ci-dessus vient s'ajouter en 1789 pour la première fois la taille, impôt nouvellement prélevé sur les biens de la noblesse, du clergé, et de la catégorie dite « privilégiée ».

« Un mois exactement après la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, l'Assemblée nationale constituante faisait passer dans la pratique les principes d'égalité fiscale eux-mêmes énoncés le 26 août 1789, quinze jours après l'abolition des privilèges, entre autres pécuniaires, réalisée le 4 août. Par décret du 25 septembre s'appliquant à tous les pays d'élections de taille personnelle, elle organisait l'égalité fiscale pour l'exercice en cours. Satisfaisant la première revendication des cahiers de doléances, elle décidait la confection, dans toutes les paroisses, de rôles d'impôt supplémentaires pour la taille des six derniers mois de 1789, soit du 1er avril au 30 septembre, l'année fiscale prenant fin à cette date. Ces rôles étaient destinés aux anciens exempts, noblesse, clergé, et privilégiés (membres du Tiers bénéficiant d'un privilège), désormais taillables dans les mêmes formes que tout le monde » (18).

Monseigneur de Cambon fait l'objet de cette nouvelle taxe à Mazerettes, sachant que L'imposition intégrale des taillables se fait au lieu de situation des biens. Cette imposition des taillables comprend 1º la taille de propriété, payée par le propriétaire d'un bien sur le revenu locatif que ce bien lui rapporte, ou sur sa valeur locative s'il en a lui-même la jouissance ; 2º la taille d'exploitation, payée par l'exploitant d'un bien sur le revenu qu'il tire de son activité d'exploitant ; 3º la taille d'occupation, payée par tout occupant d'un bâtiment, pour la jouissance de ce bâtiment.

Au titre de l'année 1789, d'après le calcul produit le 29 février 1790 par Pierre Paul Alard, Monseigneur de Cambon se trouverait imposé à Mazerettes pour la somme de 34 livres 9 sols, après déduction des 400 livres des réparations faites au château de Mazerettes et dépendances.

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29 février 1790. Première estimation de la taxe due par Monseigneur de Cambon pour les biens privilégiés de Mazerettes.

Monseigneur de Cambon semble avoir contesté le montant de cette taxe. D'après un deuxième, puis un troisième calcul, calculs produits cette fois le 31 mars 1790 par M. Gout, second procureur fondé de Monseigneur de Cambon, le montant de cette taxe serait de 33 livres un sol.

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31 mars 1790. Nouvelle estimation de la taxe due par Monseigneur de Cambon pour les biens privilégiés de Mazerettes.

Sans doute insatisfaite de ces trois premiers calculs, l'administration révolutionnaire en établit un quatrième qui vient corriger ceux de M. Alard et de M. Gout et qui donne la somme de 37 livres 7 sols 69 deniers. Une livre est une livre, aussi bien pour l'administration révolutionnaire que pour Monseigneur de Cambon.

« La levée des impôts de la période révolutionnaire a toutefois la réputation d'avoir eu de très maigres résultats. Peut-être le supplément de taille des six derniers mois de 1789 et la taille de 1790 ne rentrèrent-ils jamais dans les coffres de l'État », remarque Mireille Touzery dans « La dernière taille. Abolition des privilèges et technique fiscale d’après le rôle de Janvry pour les derniers mois de 1789 et pour 1790 »  » (19).

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Juin 1790. Montant, corrigé, de la taxe due par Monseigneur de Cambon pour les biens privilégiés de Mazerettes.

Reste net du revenu de Monseigneur de Cambon à Mazerettes pour l'année 1789 après paiement de la nouvelle taille : 64 livres - 38 livres : 26 livres.

4. Revenus et charges de quelques-unes des paroisses du diocèse de Mirepoix pour l'année 1789

4.1. Revenus de la paroisse de Tourtrol et de Besset, son annexe, pour l'année 1789

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Ci-dessus, de gauche à droite : église de Tourtrol et église de Besset, aujourd'hui.

Revenus : 2300 livres.
Charges : 1º Entretien des bâtiments, ornements, vases sacrés, etc. [Tourtrol] : 60 livres ; 2º pour les mêmes objets [Besset] : 50 livres ; 3º moitié de la pension congrue du curé de Tourtrol, et moitié de la pension congruë du vicaire de Besset : 525 livres.
Reste net : 1665 livres.

4.2. Revenus et charges de Lafage et des Cazazils pour l'année 1789

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Ci-dessus : vue de l'église de Lafage aujourd'hui.

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Revenus et charges de Monseigneur de Cambon à Lafage et aux Cazazils pour l'année 1789.

Revenus du bénéfice : 2213 livres.
Charges : 1º Entretien des bâtiments, ornements, vases sacrés, etc. [Lafage] : 60 livres ; pour les mêmes objets [Cazazils] : 40 livres.
Reste net : 2113 livres.

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Ci-dessus : vue de la chapelle des Cazazils aujourd'hui.

4.3. Revenus et charges de Gaudiès et Tresmèzes pour l'année 1789

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Ci-dessus, de gauche à droite : vue de l'église de Gaudiès et vue de l'église de Tresmèzes, aujourd'hui.

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Revenus et charges de Monseigneur de Cambon à Gaudiès et Tresmèzes pour l'année 1789.

Revenus du bénéfice : 2498 livres.
Charges : entretien de deux églises et des linges, ornements et vases sacrés : 100 livres
Reste net : 2398 livres.

4.4. Revenus et charges de Laurac-le-Grand et de Vibram et Arbonens, ses annexes

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Ci-dessus : vue de Laurac-le-Grand et de son église aujourd'hui.

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Revenus et charges de Monseigneur de Cambon à Laurac-le-Grand, Vibram et Arbonens, ses annexes, pour l'année 1789.

Revenus du bénéfice : 2839 livres.

Charges : 1º Entretien du bâtiment, ornements, linge, vases sacrés pour l'église de Laurac : 60 livres ; 2º Entretien du bâtiment, ornements, linge, vases sacrés pour l'église de Vibram [commune rattachée en 1794 à Generville, Aude] : 40 livres ; 3º Entretien du bâtiment, ornements, linge, vases sacrés pour l'église d'Arbonens [commune rattachée en 1794 à Generville, Aude] : 40 livres.

Reste net : 2699 livres

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4.5. Revenus et charges de La Cassaigne

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Ci-dessus : vue La Cassaigne aujourd'hui.

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Revenus et charges de Monseigneur de Cambon à La Cassaigne pour l'année 1789.

On retrouve ici le nom de Jean Bonnavère, qui a été d'abord cessionnaire de Louis Fauré, fermier de la dîme du prieuré de Brie pour les années 1779, 1780, 1781, puis fermier lui-même de ladite dîme pour les années 1782, 1783, 1784, 1785, 1786 et 1787, et qui a peiné à suppléer au défaut des versements attendus de Louis Fauré. Dans la déclaration reproduite ci-dessus et adressée à Pierre Paul Alard - qui se souvient évidemment de son cas, Jean Bonnavère, devenu en 1790 greffier de la commune de La Cassaigne, s'applique à faire montre de rigueur dans l'exercice de la rédaction comptable. Sa déclaration mérite à ce titre d'être intégralement retranscrite :

En conformité du décret de l'Assemblée nationale du 13 novembre 1789 revêtu des Lettres patentes du 18 du même mois, Je soussigné, fondé de procuration de Monseigneur l'évêque de Mirepoix, déclare que suivant le bail à ferme des fruits décimaux perçus par Monseigneur Évêque dans la paroisse de dix maire (dimaire) [sic] de La Cassaigne, le revenu s'en porte annuellement tant en argent qu'en gazailles (20) à la somme de deux mille trois cent vingt-neuf livres. 2329 livres.
Et que les charges peuvent s'en porter annuellement tant pour l'entretien du bâtiment du sanctuaire de l'église du lieu que pour l'entretien des ornements, linges, vases sacrés, etc. qua [sic] la somme de soixante livres. 60 livres.
Reste cy... 2269 livres.

Le 16 février 1790
Certifié véritable Alard

Je certifie que la déclaration dessus a été affichée sur la porte principale entrée de l'église Notre Dame de La Cassaigne le 28 février 1790.
Signé : Bonnavère, greffier de la municipalité.

Au regard des quelques exemples de déclaration reproduits ci-dessus, on remarque qu'avant même l'avénement de la taxe nouvellement imposée à la noblesse et au clergé, Monseigneur Cambon ne tire pratiquement aucun bénéfice — Reste net : 64 livres — de sa paroisse de Mazerettes et de Saint-Aulin, son annexe, sachant que 4000 livres dont le terme n'est pas encore échu et qui correspondent au dernier versement de l'emprunt contracté en 1767 pour la réparation du château de Mazerettes, restent encore à payer dans le courant de l'année 1790. Le défaut de revenu que l'on observe à Mazerettes se trouve toutefois compensé par l'équilibre de celui que Monseigneur de Cambon tire de son évêché, et, par effet de ruissellement, de l'ensemble des paroisses de son diocèse.

Indépendamment des dépenses consacrées à la réparation de son château de Mazerettes, on ne sache pas que Monseigneur de Cambon ait profité des revenus de son diocèse pour acquérir beaucoup de biens propres — 2 pièces de terre à Mirepoix seulement — ni manifesté des goût scandaleusement dispendieux, si l'on excepte celui de la bonne chère, comme en témoigne abondamment sa correspondance avec Pierre Paul Alard. Monseigneur de Cambon sacrifie à ce goût jusqu'à la fin de l'année 1788. Le spectre de la famine qui plane sur son diocèse et qui le détermine à organiser une grande opération de secours alimentaire en faveur des pauvres, puis les prodromes de la Révolution, font ensuite que, dans sa correspondance au moins, il ne parle plus guère de faire bonne chère.

À suivre : À propos de François Tristan de Cambon, dernier évêque de Mirepoix. Une personnalité sans complexes.

À lire aussi : À propos de François Tristan de Cambon, dernier évêque de Mirepoix. Face à une situation socio-économique dégradée.

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1. « Les Vidalat ont été, pendant plus de deux cents ans, notaires royaux et apostoliques et secrétaires du Chapitre ; en même temps, et presque sans interruption, deux ou trois ecclésiastiques de leur famille étaient bénéficiers du Chapitre ». Abbé Eugène Ferran. « Le Chapitre cathédral de Mirepoix». In Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, p. 242. Foix. 1901.

2. 20 avril 1715. Baptême de Jean Vidalat. AD09. Mirepoix. Paroisse Saint Maurice. 1699-1722. Document 1NUM6/5MI663. Vue 326.

3. 18 janvier 1787. Sépulture de Jean Vidalat. AD09. Mirepoix. Paroisse Saint Maurice. Décès. 1779-1787. Document 1NUM4/5MI665. Vue 560.

4. Maison Vidalat. Compoix de 1766. Plan 2. Page 14. Nº 183.

5. 25 janvier 1749. Baptême de Pierre Paul Alard. AD09. Mirepoix. Paroisse Saint Maurice. 1737-1753. Document 1NUM/3E125/1. Vue 189.

6. Maison de Pierre Paul Alard. Compoix de 1766. Plan 2. Page 121. Nº 180.

7. 27 octobre 1717. Baptême de Dominique Alard. Parrain, Dominique Malroc ; marraine, Anne Malroc. AD09. Mirepoix. Paroisse Saint Genest de Mazerettes. 1659-1758. Document 1NUM1/5MI665. Vue 256.

8. 12 septembre 1779. Sépulture de Dominique Alard. AD09. Mirepoix. Paroisse Saint Genest de Mazerettes. Sépultures. Paroisse Saint Genest de Mazerettes. Sépultures. 1747-1790. Document 1NUM5/5MI665. Vue 84.

9. Métairie de Dominique Alard, cuisinier de l'évêché. Compoix de 1766. Plan 55 (Mazerettes). Page 134. Nº 33.

10. Dîme, ou décime : contribution versée au diocèse par les habitants des paroisses et correspondant à une certaine part de la récolte.

11. Cette lettre maheureusement ne figure pas dans le reliquat des papiers de Pierre Paul Alard.

12. Monseigneur de Cambon n'indique jamais le prénom dudit M. Gout. Il pourrait s'agir de Jean Jacques Gout, habitant de Mazères, initialement boulanger, devenu par la suite géomètre, et, en 1790, procureur fondé de Monseigneur de Cambon. Le 25 janvier 1789, dans une lettre adressée à Pierre Paul Alard, l'abbé Gaillard, curé de Gaudiès note que « le Sieur Gout pourra se charger de cet objet [la distribution de la mouture destinée à la fabrication du mistras pour les pauvres] en passant, c'est sa route de Mazères. »

13. L'abbé de Champflour, dont on ignore le prénom, ne doit pas être confondu avec Jean Baptiste de Champflour, qui a précédé François Tristan de Cambon à la tête de l'évêché de Mirepoix et qui est mort à Mirepoix en 1768. L'abbé de Champflour auquel va, pour une raison qu'on ne sait pas, la pension servie par Monseigneur de Cambon, doit être un parent — neveu, cousin ? — de Jean Baptiste de Champflour. On ne sait rien non plus de l'abbé Daniel.

14. Emmanuel Louis de Cambon, père de Monseigneur de Cambon, a été président au Parlement de Toulouse jusqu'en 1739 ; Jean Louis Augustin Emmanuel de Cambon, neveu de Monseigneur de Cambon, a été nommé conseiller au parlement de Toulouse le 12 juin 1758. Il est ensuite avocat général en 1762, président à mortier en 1779, procureur général en 1786, et premier président à partir du 18 décembre 1787.

15. Mémoire et pièces justificatives pour M. l'Évêque de Mirepoix contre le Syndic du Chapitre [M. de Pointis] de son Église cathédrale. Imprimerie Joseph Dalles. Toulouse. 1785. Outre syndic du Chapitre auprès de la Chambre diocésaine de Toulouse, M. de Pointis est prévôt dudit Chapitre et vicaire général de Monseigneur de Cambon.

16. Abbé Eugène Ferran. « Le Chapitre cathédral de Mirepoix », pp. 240-241.

17. Ibidem, pp. 239-240.

18. Mireille Touzery. « La dernière taille. Abolition des privilèges et technique fiscale d’après le rôle de Janvry pour les derniers mois de 1789 et pour 1790 ». In Histoire & Mesure. Année 1997, 12-1-2, pp. 93-142.

19. Ibidem.

20. Gazaille : bail à bestiaux. Moyennant le versement d'un loyer, le propriétaire des bêtes les baille à qui en a besoin pour labourer, cultiver et engraisser ses terres.

Classé dans : Histoire Mots clés : aucun

2 commentaires

#1  - Philippe VIDAL a dit :

Bonjour madame Belcikowski, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre récit sur l'histoire de Monseigneur de Cambon. Il se trouve que j'ai en ma possession un bon nombre de documents ayant appartenu à M Alard, receveur des décimes et qui je le pense pourraient vous intéresser, tout au moins à consulter. Cordialement, Philippe VIDAL

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#2  - Belcikowski Christine a dit :

Bonjour Monsieur,
Merci de votre message.
Je suis effectivement très intéressée par les documents dont vous me parlez.
Puis-je vous suggérer de m'envoyer un mail à l'adresse que vous trouvez sur mon site, de sorte que nous puissions correspondre en privé ou alors nous téléphoner.
Cordialement,
Christine Belcikowski

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