À Paris, Chartres, Nancy, Givet, Landreville, etc. Histoire à énigme de Louis Rouvairolis de Rigault et des siens

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Le lundi 15 juillet 1765, a été baptisé Pierre François Louis, né le 12 du présent mois, fils de Louis Rouvairolis de Rigault [sic], et de Marie Geneviève Cabot, rue de Bellefond, de cette paroisse, fille de Pierre Cabot, employé à la Compagnie des Indes, et de Magdeleine Dalichoux de la Pierrière 1Pierre Cabot et Magdeleine Dalichoux se sont mariés le 05 février 1743 à Paris, paroisse Saint Roch. Cf. État civil reconstitué de Paris.. Le parrain, François Rouvairolis de Rigaut [sic], chanoine de Mirepoix, représenté par Pierre Cabot, grand-père maternel ; la marraine, Anne Madeleine Dalichoux de la Pierrière, épouse du Sieur Pierre Cabot et grand-mère maternelle, qui ont signé avec nous ainsi que le père présent.
Ville de Paris. Paroisse et commune de Montmartre. Extrait du Registre des Actes de Naissance de l’an 1765. Etat civil reconstitué des naissances (série V. 2E), 1550-1853. N° de film 007839866. Vue 839/3037.

Le couple a déjà ou aura par la suite une fille, Marie Geneviève Rouvairolis de Rigault. L’existence de Marie Geneviève Rouvairolis de Rigault, soeur de Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault, se trouve mentionnée sur l’acte de naissance d’un fils de ce dernier, Henry Luc Rigault, né le 19 août 1795 à Chartres. Cf. infra.

Voilà, en 1765 à Montmartre, un acte de baptême qui attire l’attention quand on a beaucoup travaillé sur l’histoire de la famille Rouvairollis de Rigaud à Mirepoix, Caudeval et Limoux 2Cf. Christine Belcikowski. À Mirepoix. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. 1. De François et Jean Rouvairollis à Jean Clément de Rouvairollis ; À Mirepoix. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. 2. Jean Clément Rouvairollis et les siens ; À Caudeval et à Limoux. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. Après 1789, que sont-ils devenus ?. Qui est ce Louis Rouvairolis de Rigault [sic], père du baptisé de 1765 ? Le choix de François Rouvairolis de Rigaut [sic], chanoine de Mirepoix, pour parrain de ce baptisé, donne immédiatement à penser qu’il existe un lien de parenté entre Louis Rouvairolis de Rigault à Montmartre et François Rouvairolis de Rigaut à Mirepoix.

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Ci-dessus : maison de Jean Rouvairollis et d’Anne Prochite à Mirepoix.

À Mirepoix, de 1731 à 1753, Jean Rouvairollis de Rigaud et Marie de Prochite, père et mère de François Aubin Rouvairollis, ont eu ensemble 15 enfants, dont 11 garçons 3Cf. Christine Belcikowski. À Mirepoix. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. 1. De François et Jean Rouvairollis à Jean Clément de Rouvairollis. :

  • 1. 28 novembre 1731. Baptême de Jean Clément de Rouvairollis de Rigaud. Mirepoix, Caudeval, Limoux. Destinée connue. Capitoul en 1750. Baron de Caudeval. Marié à Rose de Champflour.
  • 2. 17 septembre 1733. Baptême de Jean Jacques Rouvairollis. Destinée inconnue.
  • 3. 4 mars 1736. Baptême de François Rouvairollis. Destinée connue. Avocat, notaire royal à Mirepoix. Marié à Thérèse Poulhairies.
  • 4. 17 septembre 1738.Baptême d’Etienne Rouvairollis. Destinée inconnue.
  • 5. 23 juillet 1740. Baptême de Louis Rouvairollis. Destinée inconnue.
  • 6. 28 février 1742. Baptême de François Aubin Rouvairollis. Destinée connue. Chanoine.
  • 7. 28 février 1742. Baptême de Romain Rouvairollis, frère jumeau de François Aubin. Décédé à l’âge de 2 ans.
  • 8. 31 août 1743. Baptême de Jean Antoine Benoît Rouvairollis. Décédé à l’âge de 3 ans.
  • 9. 20 mai 1746. Baptême de François Hilaire Rouvairollis de Rigaud. Capitaine au régiment du Royal Marine. Destinée connue jusqu’à sa disparition en émigration.
  • 10. 22 novembre 1748. Baptême de Joseph Thibaud de Rouvairollis. Destinée connue. Garde du corps du roi.
  • 11. 24 juin 1753. Baptême de Jean Baptiste Louis Silvère Rouvairollis de Rigaud. Trop jeune pour avoir pu être en 1765, à Montmartre, le père de Pierre Francois Louis Rouvairolis. Jean Baptiste Louis Silvère Rouvairollis de Rigaud émigrera en 1791. Cf. Archives nationales. Les émigrés de la Révolution. MIC/F/7/4883 (Police générale). Dossier 12. Rouvairollis Rigaud Caudeval, Jean-Baptiste. On ne sait rien de sa destinée ultérieure.

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On sait par un courrier transmis via l’Abbé Boyer, de Mirepoix, à Monsieur de Beauvau, commandant en chef du Languedoc, que l’un des fils de Jean Rouvairollis de Rigaud, dont le prénom n’est malheureusement pas précisé, s’est trouvé emprisonné au fort Brescou, de 1761 à 1765 , pour « s’être mal conduit avec ses parents », et qu’il a été transféré à la citadelle de Carcassonne à partir du 2 janvier 1765. Archives dép. de l’Ariège. Entrées par voie extraordinaire et petits fonds. Document 1J379. Mais, compte tenu des dates, il ne peut s’agir du Louis Rouvairolis de Rigault qui est père du petit Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault, baptisé à Montmartre le 15 juillet 1765.

De tous les fils de Jean Rouvairollis, on ne voit que Louis Rouvairollis de Rigaud, frère de François Aubin Rouvairollis de Rigaud, chanoine, qui puisse être père de Louis Rouvairolis de Rigault de Montmartre. Né en 1740, âgé de 25 ans en 1765, seul Louis Rouvairollis de Rigaud a pu, en termes de chronologie, monter à Paris, y rencontrer Marie Geneviève Cabot et faire baptiser à Montmartre Pierre Francois Louis Rouvairolis, leur fils, le 12 juillet 1765.

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16 août 1791. Mariage de Pierre François Louis Derigault et de Marie Rose Adélaïde Besson. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Paroisse de la cathédrale (11 juin-31 décembre 1791). Baptêmes, Mariages, Sépultures. 3 E 085/065. Vue 49.

Vingt-six ans plus tard, le 16 août 1791, « Pierre François Louis Derigault [sic], ancien brigadier fourrier dans le 5e régiment de dragons dit de la Colonelle générale 4Le 5e régiment de dragons, ou Colonel-Général des Dragons, est un régiment de cavalerie formé en 1668 par le dédoublement des Dragons étrangers du Roi., fils majeur des défunts Louis Rouvairollis de Rigault et de Marie Geneviève Cabot, de la ci-devant paroisse de Saint André de cette ville », épouse à Chartres Marie Rose Adélaïde Besson, fille mineure de Jean Pierre Besson, garçon bonnetier, et de Marie Magdeleine Victoire Drieux, de la ci-devant paroisse Saint André de cette ville. »

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Datée de 1836, la mention marginale reproduite ci-dessus indique que « par jugement du tribunal civil de Chartres en date du 25 février 1836, il a été ordonné que l’acte ci-contre [ci-dessus] serait modifié en le sens que le nom Derigault donné à l’époux serait supprimé et remplacé par son véritable nom Rouvairolis de Rigault et qu’à l’avenir ledit acte ne serait plus délivré qu’avec cette notification ». Exception faite de l’acte de naissance de Rosalie Désirée Rigault en 1805, dont la modification patronymique a été oubliée, tous les actes relatifs à l’existence de Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault et à la naissance de ses enfants comportent en effet cette même mention marginale. Il ne faisait pas bon, en 1791, porter un nom à consonance noble. Mais en 1836, on tient à recouvrer ce nom-là !

À noter également que sur certains des actes de naissance de ses enfants, Pierre François Louis Derigault, se trouve surnommé « Saint-Aubin ». D’où ce surnom lui vient-il ? Marié à Chartres, Pierre François Louis Derigault réside-t-il à Saint-Aubain-les-Bois, commune située à dix kilimètres de Chartres ? Ou tient-il son surnom de l’ex-chanoine de Mirepoix, François Aubin Rouvairolis de Rigaut [sic], son parrain, et sans doute aussi son oncle ? Le port d’un tel surnom suggèrerait alors que François Aubin Rouvairollis de Rigaud, titulaire depuis le 24 septembre 1781 d’une prébende à la chapelle Saint-Martin en l’église paroissiale d’Attigny 5Cf. Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790 : Marne. Archives ecclésiastiques. Série G. Clergé séculier. Tome I. Page 161. Editions Matot-Braine. Reims. 1900., aurait peut-être aidé depuis Attigny au financement de l’éducation de Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault, son filleul et neveu, et permis à ce dernier d’accéder au statut de clerc tonsuré. Mais Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault, à une date qu’on ne sait pas, s’est engagé dans le 5e régiment de dragons. En août 1791, il a quitté le régiment Colonel-Général des Dragons.

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À Chartres, le couple formé par Pierre François Louis Derigault [sic] et Marie Rose Adélaïde Besson aura entre 1792 et 1812 quatorze enfants :

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    1er février 1792. Baptême de Pierre Louis Hercule Derigault. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Paroisse de la Cathédrale. Baptêmes, Mariages, Sépultures (1er janvier-10 novembre 1792). 3 E 085/065. Vue 43.

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    20 novembre 1816. Extrait de l’acte de mariage de Pierre Louis Hercule Derigault.

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    20 novembre 1816. Autre extrait de l’acte de mariage de Pierre Louis Hercule Derigault.

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    26 juin 1856. Acte de décès de Pierre Louis Hercule Rouvairolis de Rigault, alias Pierre Louis Hercule Derigault. Hercule Hipolyte Rouvairolis de Rigault, âgé de trente-sept ans, tailleur d’habits, domicilié à Landreville, fils de Pierre Louis Hercule Rouvairolis de Rigault, est ici témoin du décès de son père. Archives dép. de l’Aube. Landreville. Décès (1839-1860). Vue 243.

  • 1. Le 1er février 1792 à Chartres, on célèbre dans la paroisse Sainte Jeanne de Dreux le « baptême de Pierre Louis Hercule Derigault, né ce jour du mariage légitime de Pierre François Louis Derigault, natif de Montmartre près de Paris, gendarme national du département de l’Eure-et-Loir, résidant à Chartres, marié sur cette paroisse, et de Marie Rose Adélaïde Besson, originaire de la ci-devant paroisse Saint André de cette ville. Le parrain soussigné a été Jean Pierre Besson, aïeul de l’enfant, apprêteur de bas en cette ville. La marraine, Claude Agathe Drieux, parente de la mère de l’enfant, laquelle a signé, et le père présent au baptême ».
    Pierre Louis Hercule Derigault sera membre du 3e régiment de chevaux-légers. Puis devenu huissier porteur de contraintes, le 20 novembre 1816, il épousera à Chartres Victoire Pulchérie Hézard, fille d’un maître menuisier, maître tuilier et chaufournier. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Mariages (1816). 3 E 085/104. Vue 118. L’acte de mariage indique que Pierre Louis Hercule Derigault vit alors avec Pierre François Louis Derigault, son père, rue du Bourg à Chartres, et que Marie Rose Adélaïde Besson, sa mère, est morte le 27 janvier 1816. Pierre Louis Hercule Derigault, dit alors « chaufournier », mourra, veuf de Victoire Pulchérie Hézard, le 26 juin 1856 à Landreville, dans l’Aube.
  • 2. 8 avril 1793. Naissance de Félix Casimir Derigault. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances (1793-1794 ou an 1-an 2). Registre de J.-B. Vitalis puis de Semen l’aîné. [De 1793 à l’an III, la ville de Chartres compte deux officiers d’état civil, qui tiennent chacun un registre différent]. 3 E 085/066. Vue 22.

À partir de 1794, Pierre François Louis Derigault, époux de Marie Rose Adélaïde Besson, se trouve nommé Pierre François Louis Rigault sur les actes de naissance de ses enfants.

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    Ci-dessus : Marie Geneviève Rigault, tante paternelle d’Henry Luc Rigault.

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    Ci-dessus : 26 septembre 1825. Nancy. Mariage d’Henry Luc Rigault et de Françoise Élisabeth Guichard.

  • 3. 2 fructidor an III (19 août 1795). Naissance d’Henry Luc Rigault. Pierre François Louis Rigault, père de l’enfant, est dit alors « marchand ». Parmi les témoins de l’acte de naissance, on relève le nom de Marie Geneviève Rigault, tante paternelle de l’enfant, épouse de Bernard Gouot, chirurgien. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances (1794-1795 ou an III). Registre de Semen l’aîné, Barré et autres. 3 E 085/069. Vue 59.
    Devenu gendarme royal à la résidence de Nancy, Henry Luc Rigault épousera Françoise Élisabeth Guichard, le 26 septembre 1825 à Nancy, Meurthe-et-Moselle. Archives dép. de la Meurthe-et-Moselle. Nancy (état civil). Mariages (1822-1825). 5 Mi 394/R. Vue 605.
  • 4. 5 brumaire an V (26 octobre 1796). Naissance d’Auguste Désiré Bernard Rigault. Pierre François Louis Rigault, son père, est alors marchand mercier, rue du Bourg. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances (1796-1797 ou an V). 3 E 085/071. Vue 26.
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    P. Buisson et P. Bellier de la Chavignerie. Tableau de la ville de Chartres en 1750, p. 117. Imprimerie Garnier. 1895.

  • 5. 17 ventôse an VI (7 mars 1798). Naissance de Virginie Rose Rigault. Le père est dit marchand mercier, rue du Chapelet. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances, Mariages, Décès (1797-1798 ou an VI). 3 E 085/072. Vue 66.
  • 6. 10 germinal an VII (30 mars 1799). Naissance de Jacques Louis Rigault. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances, Mariages, Décès (1798-1799 ou an VII). 3 E 085/073. Vue 71.
  • 7. 21 fructidor an VIII (8 septembre 1800). Naissance de Pierre Alphonse Rigault. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances, Mariages, Décès (An VIII). 3 E 085/074. Vue 107.
    Devenu tanneur, Pierre Alphonse Rigault épousera Florence Éléonore Sauger, le 4 janvier 1828 à Voves, dans l’Eure-et-Loir
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    P. Buisson et P. Bellier de la Chavignerie. Tableau de la ville de Chartres en 1750, p. 31. Imprimerie Garnier. 1895.

  • 8. 29 germinal an X (19 avril 1802). Naissance de Charles Chrysostome Rigault. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances, Décès (1801-1802 ou an X). Installé rue Corroyerie, le père est dit « ancien marchand ». 3 E 085/078. Vue 141.
  • 9. 18 ventôse an XII (9 mars 1804). Naissance de François Adolphe Rigault. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances, Mariages, Décès. 3 E 085/081. Vue 48.
    Demeurant plus tard à Paris nº 258 rue Mouffetard, François Adolphe Rigault épousera Marie Jeanne Lemoyne Le 25 mai 1829 à la paroisse Saint Jacques du Haut-Pas. Etat-civil Reconstitué de Paris 1798-1860.
  • 10. 13 frimaire an XIV (4 décembre 1805). Naissance de Rosalie Désirée Rigault. Le père est dit « chef en contrainte ». Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances, Décès (an XIV-1806). 3 E 085/082. Vue 32.
  • 11. 3 mars 1807. Naissance de Louis Philippe Rigault. Le père est dit « porteur de contraintes ». Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances, Décès (1807). 3 E 085/084. Vue 32.
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    17 mai 1838. Extraits de l’acte de mariage de Gabriel Hypolite Rouvairolis de Rigault et d’Agnès Destrée à Givet.

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    21 décembre en 1852. Extraits de l’acte de mariage de Gabriel Hypolite Rouvairolis de Rigault et de Marie Louise Gauthier à Givet.

  • 12. 12 février 1809. Naissance de Gabriel Hypolite Rigault. Le père est dit là « huissier porteur de contraintes ». Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances, Décès (1809). 3 E 085/088. Vue 19.
    Devenu caporal au 5°RI, puis pensionné en 1831 en tant que facteur rural 6Bulletin des lois de la Republique Francaise. XIIe série. Partie supplémentaire. Tome IX, p. 540. Imprimerie nationale. Paris. 1875., Gabriel Hypolite de Rouvairolis de Rigaud, alias Gabriel Hypolite Rigault, épousera le 17 mai 1838 à Givet, Ardennes, Agnès Destrée, couturière. Archives dép. des Ardennes. Givet. Mariages (1838-1845). 2E190 22. Vue 22. Puis, « ex-caporal en congé absolu », il épousera en secondes noces le 21 décembre 1852, à Givet également, Marie Louise Gauthier, servante, née à Riesmerée en Belgique. Archives dép. des Ardennes. Givet. Mariages (1846-1852). 2E190 9. Vue 23. Chacun des deux actes de mariage signale tour à tour que ni le marié, Gabriel Hypolite Rouvairolis de Rigault, alias Gabriel Hypolite Rigault, ni ses amis et témoins ne savent rien de Louis Rouvairollis de Rigault et de Marie Geneviève Cabot, aïeul et aïeule dudit marié. Rien ! Ni la date de leur décès, ni le lieu de leur dernier domicile, ni même les noms et prénoms des aïeux en question !
  • 13. 12 février 1809. Naissance d’Henriette Céline Rigault, sœur jumelle de Gabriel Hypolite Rigault. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances, Décès (1809). 3 E 085/088. Vue 19.
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  • 14. 12 janvier 1812. Naissance de Frédéric Rigault, dernier enfant de Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault et de Marie Rose Adélaïde Besson. Le père est dit « porteur de contraintes ». La famille demeure rue du Bourg. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances, Décès (1812). 3 E 085/094. Vue 10.

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Ci-dessus : 27 janvier 1816. Décès de Marie Rose Adélaïde Besson, épouse de Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Naissances, Décès (1816). 3 E 085/103. Vue 27.

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P. Buisson et P. Bellier de la Chavignerie. Tableau de la ville de Chartres en 1750, p. 94. Imprimerie Garnier. 1895.

Marie Rose Adélaïde Besson, mère des quatorze enfants déclarés ci-dessus, épouse de Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault, huissier porteur de contraintes pour l’arrondissement de Chartres, demeurant rue de Cul de sac Tomblaine (quel nom pour finir !) à Chartres, meurt le 27 janvier 1816. Elle était âgée de quarante-cinq ans.

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18 décembre 1816. Mariage de Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault et d’Anne Scolastique Julie Lambert. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Mariages (1816). 3 E 085/104. Vue 127.

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18 décembre 1816. Mariage de Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault et d’Anne Scolastique Julie Lambert. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Mariages (1816). 3 E 085/104. Vue 127.

Le 18 décembre 1816, Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault épouse à Chartres en secondes noces Anne Scolastique Julie Lambert, fille de Pierre Noël Thérèse Lambert, cordonnier, et de feue Julie Adélaïde Lagrange, demeurant à Chartres eux aussi, rue de la Corroierie. Toujours huissier porteur de contraintes, Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault est âgé alors de 51 ans. Née le 13 germinal an V (2 avril 1797), Anne Scolastique Julie Lambert a 19 ans. Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault signale pour la première fois à cette occasion qu’il « ignore le lieu et l’époque du décès de ses aïeux ».

Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault, alias Derigault, alias Rigaut, meurt à le 15 janvier 1820. L’acte de décès surprend.

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« Du 15 janvier 1820. Acte de décès de Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault, cartonnier, décédé ce matin une heure, à l’hôpital Saint Antoine, huitième mairie, âgé de cinquante-cinq ans, né à Montmartre (Seine), demeurant à Paris rue Bourtibourg nº 2, septième mairie, époux de Julie Lambert… »
État-civil reconstitué de Paris. Reconstitution chronologique des actes de décès (série V.2E), 1630-1859. Décès 16 novembre 1819-9 février 1820. Vue 2052.

Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault, huissier, qui a épousé Marie Rose Adélaïde Besson le 16 août 1791 à Chartres, qui a eu de son épouse, entre 1792 et 1812, quatorze enfants à Chartres, meurt à Paris cartonnier, le 15 janvier 1820, veuf remarié à Julie Lambert. Tous les actes de mariage des enfants confirment la date et le lieu de ce décès, sans mentionner jamais l’existence de Julie Lambert.

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Ci-dessus : vue de la rue du Bourg-Tibourg (ancienne rue Bourtibourg) aujourd’hui.

Après avoir été successivement brigadier fourrier dans le 5e régiment de dragons dit de la Colonelle générale, puis marchand mercier, Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault exercera longtemps le métier d’huissier. Il finit à Paris cartonnier 7Cartonnier: ouvrier qui fabrique le carton. In Dictionnaire de l’Académie. 5e édition. 1798) ; ouvrier qui fabrique et vend du carton. In Dictionnaire de l’Académie. 6e édition. 1832., installé rue Bourtibourg (aujourd’hui rue du Bourg-Tibourg), une rue aux vieilles pierres et « aux grandes portes », dit l’historiographe Lefeuve. 8L’historiographe Lefeuve. Les anciennes maisons de Paris sous Napoléon III. Tome II, page 164. Paris. 1873., située dans le quartier du Marais (IVe arrondissement). S’agit-il là d’une déchéance ? Le lieu du décès, non point à la maison, mais dans une salle commune de l’hôpital Saint Antoine, le donne à penser.

Le plus étrange dans l’histoire de Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault, c’est qu’il n’ait pas transmis à ses enfants les noms et prénoms de ses propres parents. Cette omission se trouve signalée par Gabriel Hypolite Rouvairolis de Rigault, alias Gabriel Hypolite Rigault, lors de son premier mariage en 1838, puis lors de ses secondes noces en 1852, circonstances dans lesquelles « il déclare sous serment que le lieu, soit du décès, soit du dernier domicile, ainsi que les noms et prénoms de ses aïeux, tant paternels que maternels, lui sont inconnus » (Cf. supra). On en vient à se demander si Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault, et Marie Geneviève Rigault, sa sœur, dont on sait seulement qu’elle a épousé à Chartres le chirurgien Bernard Gouot, ont perdu Louis Rouvairolis de Rigault et Marie Geneviève, leur père et mère très tôt, s’ils ont été abandonnés aux soins d’autres personnes, ou victimes d’on ne sait quelles autres infortunes… Louis Rouvairolis de Rigault et Marie Geneviève Cabot ont-ils disparu dans la tourmente révolutionnaire ? Ont-ils émigré ? Sont-ils partis aux Isles en laissant leurs enfants derrière eux ? On ne trouve plus nulle part aucune trace de ce couple.

Il se trouve en outre que les descendants de Louis Rouvairolis de Rigault et Marie Geneviève Cabot ont dû pendant plusieurs décennies s’accommoder d’un autre patronyme que celui de leur aïeul, passant ainsi du nom de Rouvairolis de Rigault à celui de Derigault, puis à celui de Rigault, avant de pouvoir revenir peu à peu à leur patronyme originel. Marie Rose Adélaïde Besson, sur son acte de décès, est dite en 1816, pour la première fois, « femme de Pierre François Louis Rouvairolis Rigault ». Pierre François Louis Rouvairolis se trouve crédité de son patromyme véritable sur son acte de mariege avec Julie Lambert le 18 décembre 1816. Vingt ans plus tard seulement, suite au jugement du tribunal civil de Chartres en date du 25 février 1836, les nom Derigault ou Rigault seront supprimés et remplacés par le véritable nom Rouvairolis de Rigault sur tous les actes d’état-civil relatifs à Pierre François Louis Rouvairolis de Rigault et aux siens. Gabriel Hypolyte Rouvairolis de Rigault, lors de son mariage de 1838, sera le premier bénéficiaire ostensible d’une telle mesure. Mais le trouble dans le sentiment de l’identité demeure, comme l’exprime fortement le nouveau marié.

Si les Rouvairolis de Rigault, de Paris, Chartres, Nancy, Givet, Landreville, etc., sont bien, comme je le pense, descendants des Rouvairollis de Rigaud, de Mirepoix et de Limoux, on remarque qu’il s’agit là d’une branche qui a moins réussi et qui, bien qu’elle ait récupéré son nom à consonance noble, a connu, au moins jusqu’en 1870, un destin médiocre. Jean Clément de Rouvairollis de Rigaud, frère présumé de Louis Rouvairolis de Rigault, est devenu en Languedoc baron de Caudeval. Ses descendants ont longtemps exercé en raison de leur fortune un rôle dominant dans la ville de Limoux. À Chartres et ailleurs, les descendants de Pierre François Louis Rouvairolis Rigault, marchand mercier, huissier, puis cartonnier, sont devenus huissier, tailleur, chaufournier, gendarme, facteur rural, etc. En 1838, le jugement relatif à la rectification des noms Derigault ou Rigault en Rouvairolis de Rigault signale que Pierre Alphonse Rouvairolis de Rigault, alias Pierre Alphonse Rigault, tanneur, époux de Florence Éléonore Sauger, « est dans un état d’indigence qui ne lui permet pas d’assumer les frais » de ce jugement. Cf. Archives dép. de l’Eure-et-Loir. Chartres. Tables décennales (1813-1822). Vue 42.

La suite, comme chaque fois, est une autre histoire.

References

References
1 Pierre Cabot et Magdeleine Dalichoux se sont mariés le 05 février 1743 à Paris, paroisse Saint Roch. Cf. État civil reconstitué de Paris.
2 Cf. Christine Belcikowski. À Mirepoix. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. 1. De François et Jean Rouvairollis à Jean Clément de Rouvairollis ; À Mirepoix. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. 2. Jean Clément Rouvairollis et les siens ; À Caudeval et à Limoux. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. Après 1789, que sont-ils devenus ?
3 Cf. Christine Belcikowski. À Mirepoix. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. 1. De François et Jean Rouvairollis à Jean Clément de Rouvairollis.
4 Le 5e régiment de dragons, ou Colonel-Général des Dragons, est un régiment de cavalerie formé en 1668 par le dédoublement des Dragons étrangers du Roi.
5 Cf. Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790 : Marne. Archives ecclésiastiques. Série G. Clergé séculier. Tome I. Page 161. Editions Matot-Braine. Reims. 1900.
6 Bulletin des lois de la Republique Francaise. XIIe série. Partie supplémentaire. Tome IX, p. 540. Imprimerie nationale. Paris. 1875.
7 Cartonnier: ouvrier qui fabrique le carton. In Dictionnaire de l’Académie. 5e édition. 1798) ; ouvrier qui fabrique et vend du carton. In Dictionnaire de l’Académie. 6e édition. 1832.
8 L’historiographe Lefeuve. Les anciennes maisons de Paris sous Napoléon III. Tome II, page 164. Paris. 1873.