Ci-dessus : 1er juillet 1792. Mariage de M. François Martin Andrieu aîné, âgé de trente-huit ans, fils de M. Martin Andrieu aîné [conseiller du roi, receveur des tailles] et de feue Dame Françoise Mouisse ; et de Marie Anne Joséphine Julie Rouvairollis, fille du Sieur Jean Clément Rouvairollis et de Dame de Champflour. Présents signalés : Jean Clément Rouvairollis, père de l’épouse ; le Sieur Martin Andrieu, frère cadet de l’époux ; MM. Jean Baptiste Evremond, Louis [Auguste] Victor Rouvairollis, frères de l’épouse ; et autres parents. Principales signatures : Martin Andrieu [époux de Marie Anne Joséphine Julie Rouvairollis] ; Julie Caudeval [Marie Anne Joséphine Julie Rouvairollis] ; Champflour Caudeval [Rose de Champflour] ; Caudeval Rigaud [Jean Clément Rouvairollis], Andrieu cadet [frère du marié] ; Victor Caudeval [Louis Auguste Victor Rouvairollis, frère de la mariée] ; Andrieu Roquetaillade [Marie Jeanne Victoire Andrieu, fille de Martin Andrieu et de Marie Anne Elizabeth Victoire Rouvairollis ; épouse de Louis Espezel, seigneur de Roquetaillade] ; Evremond Caudeval [Jean Baptiste François Evremond, frère de la mariée] ; Madaillan de Saint-Hilaire [François Hilaire Rouvairollis, oncle de la mariée, époux de Catherine Clémence de Cayrol de Madaillan]. Archives dép. de l’Aude. Limoux. Paroisse Saint Martin (1792). Document 100NUM/AC206/GG215. Vue 21.
1. En 1792, premier mariage dans la famille de Jean Clément Rouvairollis
Le 1er juillet 1792, le Sieur Jean Clément Rouvairollis ne peut plus se dire noble ni baron, mais, derniers parfums de l’Ancien Régime, il marie en l’église Saint Martin de Limoux Marie Anne Joséphine Julie Rouvairollis, l’une de ses filles, âgée de vingt ans. Quatrième de la fratrie, c’est la première de ses enfants qui se marie. Détail piquant, Marie Anne Joséphine Julie Rouvairollis épouse en la personne de Martin Andrieu le beau-fils de Marie Anne Elizabeth Victoire Rouvairollis, sa tante paternelle, qui a épousé le 2 février 1763 François Martin Andrieu aîné, après le décès de Françoise Mouisse, sa première épouse, morte en 1762.
2. De 1792 à 1794, pénible odyssée de Jean Clément Rouvairollis et aventures de Joseph Thibaud Rouvairollis, son frère
2.1. Pénible odyssée de Jean Clément Rouvairollis
Les 28, 29 et 30 août 1792, des troubles éclatent dans Mirepoix, opposant modérés et patriotes. Le dépôt d’armes sis dans l’ancien palais épiscopal ainsi que les demeures des membres du conseil municipal sont pillés. Tous prévenus d’être auteurs ou complices des mouvements séditieux suurvenus les 28, 29 et et 30 août, Malroc père, Malroc fils, Rivel fils, Rouvairollis père, Simorre, Denat, Montfaucon, Rivel père, Dufrène et Vidalat ((Cf. Christine Belcikowski. Jean François Vidalat, né à Mirepoix. Un électron libre des années révolutionnaires.)), sont arrêtés au printemps suivant et conduits aux prisons de Pamiers. Le 17 messidor an II (5 juillet 1794), après enquête et interrogatoires sur place, « le Comité révolutionnaire de Pamiers reçoit du Comité de la Sûreté générale l’ordre de saisir et de conduire dans les prisons de la Conciergerie les nommés : Malroc père [Dominique Guillaume Malroc], surnommé Lafage, Malroc fils [Paul Benoît Malroc], Rivel fils, Rouvairollis père, Simorre, Denat, Montfaucon, Rivel père, Dufrène et Vidalat, tous prévenus d’être auteurs ou complices des mouvements séditieux excités dans la commune de Mirepoix les 28, 29 et et 30 août 1792″.
« Les prévenus sont mis sur une charrette et dirigés le 26 messidor an II (14 juillet 1794) vers Paris où, selon l’expression de Fouquier-Tinville, les têtes tombaient comme des ardoises. Arrêtés à Cahors pendant dix jours par ordre de Chaudron-Rousseau, ils n’arrivent à la Conciergerie que le 3 fructidor (20 août), après trente jours de cahots, de privations et de souffrances.
Leur premier soin fut d’adresser une pétition collective au Comité de Salut public. Dans ce mémoire, ils rappellent que la plupart sont en détention depuis un an, que l’accusation portée contre eux, au sujet des troubles de Mirepoix, n’est qu’un tissu de mensonges dictés par la malveillance et le Robespierrisme le plus affreux, et mettent au défi, qui que ce soit, de trouver dans leur conduite un crime contre-révolutionnaire.
Le 21 brumaire an III (11 novembre 1794), soit un peu moins de quatre mois après la mort de Robespierre, ils sont interrogés juridiquement par le Citoyen Joly, juge du Tribunal extraordinaire révolutionnaire, et le lendemain le juge déclare « qu’il n’y a pas lieu à accusation contre les susdits, ordonne qu’ils soient à l’instant mis en liberté et que les scellés, s’il y en a, soient levés par les autorités qui les ont apposés ».
« Le 23 brumaire an III, conformément à l’article 3 de la loi du 22 thermidor, le signalement de chacun d’eux est dressé par Josse, greffier ; et l’itinéraire, choisi par chaque libéré, est indiqué sur le passeport délivré par le même greffier. Enfin, le 29 brumaire an III (19 novembre 1794), Jean Clément Rouvairollis et les autres, quittent Paris, se dirigeant sur Metz, où ils arrivent le 23 novembre. Cinq jours après il sont à Nancy, et, continuant leur route par Langres, Dijon, Mâcon, Lyon, Montélimar, Nîmes, Béziers, Carcassonne et Toulouse, ils arrivent, le 3 nivôse an III (23 décembre 1794), à Pamiers, où ils font légaliser leurs passeports. La veille de la Noël, ils retrouvent leur famille, après avoir parcouru 1.700 kilomètres pour leur retour dans l’Ariège, et passé 18 mois en prison ou en marche » ((A. Gardes. Un épisode de la Révolution à Mirepoix (Ariège). 1791-1798. Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts. Pages 7 sqq. Foix. 1912.))
Mais Jean Clément Rouvairollis, qui voue une solide rancune à ceux qui l’ont dénoncé, choisit de tourner le dos à Mirepoix, où ses biens ont été vendus, et de s’installer dans l’Aude, en l’occurrence à Limoux, puisqu’à Caudeval, ses biens ont été placés sous séquestre. C’est donc à Limoux qu’il apprend la naissance toute fraîche de sa première petite-fille.
Ci-dessus : 20 frimaire an III (10 décembre 1794). Extraits de l’acte de naissance de Francoise Joséphine Rose Zoé Andrieu, fille de Joseph François Martin Andrieu aîné et de de Marie Anne Joséphine Julie Rouvairollis. ((Archives dép. de l’Aude. Limoux. Actes de naissance (1793-1796). Document 100NUM/5E206/21. Vue 163.))
Francoise Joséphine Rose Zoé Andrieu, première petite-fille de Jean Clément Rouvairollis, fille de Marie Anne Joséphine Julie Rouvairollis et de Martin Andrieu, est née le 20 frimaire an III (10 décembre 1794) à Limoux, section de la Maison commune, rue de la Parerie.
Ci-dessus : 28 janvier 1795. Mort de Marie Anne Joséphine Julie Rouvairollis. Archives dép. de l’Aude. Limoux. Actes de décès (1793-1796). Document 100NUM/5E206/23. Vue 172.
Marie Anne Joséphine Julie Rouvairollis, mère de l’enfant, meurt hélas le 9 pluviôse an III (28 janvier 1795), à l’âge de 23 ans, un mois et demi après la naissance de la petite Francoise Joséphine Rose Zoé.
Ci-dessus : 1er brumaire an VII (22 octobre 1798). Décès de Joseph François Martin aîné à l’âge de 45 ans, veuf de Marie Anne Joséphine Julie Rouvairollis. Archives dép. de l’Aude. Décès (1796-1800). Document 100NUM/5E206/28. Vue 148.
Joseph François Martin Andrieu aîné meurt à son tour le 1er brumaire an VII (22 octobre 1798) à Limoux. Il avait quarante-cinq ans. La petite Francoise Joséphine Rose Zoé Andrieu, âgée alors de quatre ans, se trouve désormais orpheline de ses deux parents.
Après cette suite de décès désastreux, Jean Clément Rouvairollis s’emploie à recouvrer la jouissance de son domaine de Caudeval, et il y parvient finalement, puisqu’un arrêté préfectoral daté du 11 août 1807 « le maintient dans la libre jouissance et propriété de biens et terres qu’il a justifié lui appartenir ».
Mais il entre aussitôt en conflit avec la commune de Caudeval, qui, revendiquant un droit de dépaissance sur les terres en question, réclame l’annulation de l’arrêté précité, au motif que celui-ci ne lui a pas été signifié dans le délai prescrit par la loi, et qui reproche au Sieur Rouvairollis des empiètements sur les chemins vicinaux. Le litige porte sur dix-sept cent quatre-vingts ares, et trois mille deux cent cinquante-cinq ares en bois. L’affaire sera tranchée le 17 avril 1812 par le Conseil d’Etat. « Les trois mille deux cent cinquante-cinq ares en bois demeureront définitivement biens communaux ; les habitants de la commune seront maintenus dans leurs droits de dépaissance sur les biens dudit Sieur Rouvairolis » ((Sur cette affaire juridiquement complexe, cf. J.-B. Duvergier. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlemens et avis du Conseil d’État : de 1788 à 1830, continuée depuis 1830. Tome 18. Pages 139-140. Éditeurs : A. Guyot et Scribe ; Au bureau de l’administration. Paris. 1834-1845.)).
Le 20 juillet 1808, un autre décret préfectoral « autorise le barrage du Sieur Delbosque, lui conférant le droit de s’appuyer sur la rive opposée, appartenant au sieur de Caudeval. En 1820, une inondation ayant enlevé la partie de cette rive à laquelle adhérait le barrage, le sieur Debosque obtient du préfet l’autorisation de le prolonger, de manière fermer la brèche. Une décision, ministérielle, du 13 juillet 1822, annule les arrêtés du préfet, et renvoie les parties devant les tribunaux. […]. En 1824, considérant que, si le décret du 20 juillet 1806 et l’arrêté du préfet de l’Aude du 7 juillet 1807, dont il homologue les dispositions, ont autorisé le Sieur Debosqque à appuyer son barrage sur une propriété riveraine, il n’en peut résulter pour lui le droit de prolonger son barrage au-delà des limites de la première concession, le Conseil d’Etat statue que la requête du Sieur Debosque est rejetée ». Le Sieur Debosque n’a pas le droit de prolonger son barrage « sur le terrain du Sieur de Caudeval » ((L.-M. Devilleneuve. Recueil général des lois et des arrêts. Première série 1791-1830. Volume 7. An 1822-1824. Page 438. Bureaux de l’administration. Paris. S.d.)). On trouve ici la preuve de ce que Jean Clément de Rouvairollis demeurait propriétaire de son domaine de Caudeval en 1822.
2.2. Aventures de Joseph Thibaud Rouvairollis
Ancien garde du corps du roi, Joseph Thibaud Rouvairollis est marié à Anne Andrieu ((La date du mariage manque dans les registres de Limoux)). Anne Andrieu ((1er décembre 175O. Acte de baptême d’Anne Andrieu : Archives dép. de l’Aude. Limoux. Baptêmes, mariages (1747-1751). Document 100NUM/5E206/3. Vue 161.)) est la fille de Martin Andrieu, bourgeois, et de Françoise Mouisse ; d’où la soeur de François Martin Andrieu, qui épousera Marie Anne Joséphine Julie Rouvairollis, soeur de Joseph Thibaud Rouvairollis le 1er juillet 1792. Joseph Thibaud Rouvairollis a d’Anne Andrieu une fille, Rose de Villedieu [Anne Françoise Rose Rouvairollis], ondoyée pour danger de mort le 19 août 1783, baptisée le 16 décembre 1784 à Limoux ((Archives dép. de l’Aude. Limoux. Baptêmes, mariages (1784). Document 100NUM/AC206/GG199. Vue 34.)), qui épousera le 11 janvier 1805 à Asques (Tarn-et-Garonne) Luc Antoine Henri de Beauquesne. Joseph Thibaud Rouvairollis a émigré dès le début de la Révolution et rejoint l’armée des princes.
Joseph Thibaud Rouvairollis, émigré, continuera jusque en l’an X de servir dans l’armée des princes. Un dossier indique aux Archives nationales qu’il sera « amnistié » le 4 mai, « rentrant de Russie » ((Archives nationales. Dossier Villedieu Rouvairollis, Joseph Thibaud. Cote : F/7/3580 (an XI-an XIII, 11 pièces.)). Ce dossier se trouve constitué au nom de Villedieu Rouvairollis. On verra plus loin dans cet article d’où vient à Joseph Thibaud Rouvairollis ce « Villedieu ». Cf. Joseph Thibaud Villedieu Rouvairollis rentre de Russie.
3. De 1789 à 1804, aventures des fils de Jean Clément de Rouvairollis
De 1789 à 1804, les fils de Jean Clément de Rouvairollis connaissent des fortunes ou des infortunes diverses.
3.1. Louis Auguste Victor Rouvairollis
Louis Auguste Victor Rouvairollis s’engage volontairement dans l’armée des Pyrénées orientales, et sans doute il y meurt.
3.2. Jean Baptiste Evremond Rouvairollis
Jean Baptiste Evremond Rouvairollis entretient en sous-main des menées contre-révolutionnaires à Limoux. Il y fomentera des attroupements et des chants le 8 ventôse an VI ((Cf. Archives départementales de l’Aude, Sylvie Caucanas, Marc Trille. Série L: administrations et tribunaux révolutionnaires, 1790-1800. Cote : 10L1158. Page 326.)).
3.3. François Clément Marguerite Rouvairollis
Ancien officier au régiment de Champagne, François Clément Marguerite Rouvairollis, qui réside à Toulouse, ne fait pas mystère des relations qu’il entretient dans cette ville avec des aristocrates suspects. Il est arrêté en août 1793 et incarcéré sans mandat ni écrou à la prison de la Visitation de Toulouse. Contestant vainement l’arbitraire du sort qui lui est fait, il s’évade et rejoint sa famille. Mais craignant par sa présence de compromettre un peu plus ses parents et jugeant désormais difficile de se cacher dans Toulouse, il se constitue prisonnier en vendémiaire de la même année et se voit incarcérer à nouveau, au Sénéchal cette fois.
Dans son Tableau des prisons de Toulouse sous le règne de Robespierre, le Citoyen Pescayre, détenu lui aussi, évoque divers moments de l’incarcération d’un certain « Caudeval », champion de l’attitude à la bravade. Il s’agit de François Clément Marguerite Rouvairollis.
« Le citoyen Caudeval fut mis au cachot, pour avoir dit la veille que malgré les fermetures et la surveillance du cerbère, il serait possible de s’évader. […]. Le citoyen Caudeval obtint de faire entrer sa couche dans le cachot, et continua d’y vivre au pain et à l’eau. […]. Il fut procédé à l’interrogatoire du citoyen Caudeval, avec une fureur bien propre à le faire repentir de son imprudence. Le commissaire voulait qu’il déclarât de gré ou de force ce qu’il ignorait, qu’il désignât l’endroit par où il disait pouvoir s’évader, lorsqu’il ne le savait pas, il donnait de consistance à un propos bazardé, et sans réflexion, qui prouvait en faveur de ce malheureux, car, celui qui a l’intention de s’évader, n’en fait pas lui-même la dénonce par une confession authentique, qui met obstacle à son projet. Cependant ce bavardage fut pour lui une source de persécutions, et il y avait déjà huit jours qu’il vivait dans le cachot au pain et à l’eau. […]. Le commissaire le menaça de le laisser pourrir au cachot, s’il ne disait par où il aurait pu s’évader. En attendant, il resta toujours au pain et à l’eau. […]. Le commissaire a fait sortir du cachot Caudeval, en lui disant qu’il lui pardonnait sa fanfaronnade. […]. On trouva dix louis au Citoyen Caudeval, mais ce jeune homme, fort et vigoureux, refues de les donner ; arrachez-moi la vie, leur dit-il, ce n’est qu’à ce prix que vous obtiendrez mon argent. Disposé à verser jusqu’à la dernière goutte de son sang pour le défendre, son courage les intimide, et les scélérats, à qui un crime ne coûte rien, y renoncent à la vue du danger qui les menace, et présentent leur lâcheté comme une humanité dont la lâcheté est le principe. » ((Nicolas Pescayre. Tableau des prisons de Toulouse sous le règne de Robespierre. Imprimeur-Libraire Lalanne P. Toulouse. 1794-1795.))
François Clément Marguerite Rouvairollis restera incarcéré au Sénéchal jusqu’à la chute de Robespierre, suite à quoi François René Mallarmé, commissaire de la République, ordonnera son élargissement, « à la charge de partir pour l’armée des Pyrénées orientales », où, dixit le Baron de Bouglon dans Les reclus de Toulouse sous la terreur, de ses trois frères partis en 1793, ledit François Clément Rouvairollis n’en retrouvera plus qu’un, les deux autres ayant été tués par l’ennemi » ((Baron R. de Bouglon. Les reclus de Toulouse sous la terreur : registres officiels concernant les citoyens emprisonnés comme suspects. Edition Edouard Privat. Toulouse 1895.)).
Concernant le sort des frères Rouvairollis, il semble bien que le Baron Bouglon fasse erreur. Seul Louis Auguste Victor Rouvairollis est parti en 1793 à l’armée des Pyrénées orientales. Louis Jules Auguste Rouvaillis, quant à lui, n’est pas parti, puisqu’il n’avait en 1793 que six ans ! Et il demeure douteux que « Rouvairollis Caudeval » [François Clément Marguerite Rouvairollis] soit effectivement parti à l’armée des Pyrénées en l’an III — à moins qu’il n’ait rapdement déserté —, puisqu’on le trouve bis repetita incarcéré, du 6 messidor an VI au 5 vendémiaire à VII, à la prison du Temple (Paris) cette fois ((P.-Fr. de Rémusat. Mémoire sur ma détention au Temple, 1797-1799. Page 128. Edition A. Picard et fils. Paris. 1903.)).
Et c’est encore François Clément Marguerite Rouvairollis que les services du ministère de l’Intérieur découvrent le 13 floréal an VIII (3 mai 1800) sous le nom de « M. Caudeval » ((Il s’agit là du nom d’agent attribué à François Clément Marguerite Rouvairollis dans le cadre des activités conspirationnistes de la Société philanthropique de Bordeaux.)) l’un des agents de la « conspiration anglaise », fomentée entre autres à Castres, sous le couvert de la Société philanthropique de Bordeaux ((Cf. Georges Caudrillier. L’Association royaliste de l’Institut philanthropique, à Bordeaux, et la conspiration anglaise en France pendant la 2e coalition : thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris. Pages 52,53,54,57. Société française d’imprimerie et de librairie. Paris. 1908.)).
Extrait des pièces trouvées chez plusieurs agents de la conspiration royaliste de Bordeaux.
Nº 2. 1º La liste des aides et adjoints de l’arrondissement de M. Caudeval.
Nº 4. M. Caudeval est prié de mettre en activité M. Devos pour les sections qui le compètent, ainsi que les subdivisions. Il voudra bien faire écrire sur le champ à M. Durand (de Vayres), pour le prier de nous envoyer son état, celui de Brannes et celui de Fronsac, le tout dans le plus bref délai. Il devra nous dire aussi si M. Malescot a accepté, et s’il est en activité. Il faut écrire aussi à M. Périgord aîné, pour lui demander ses état ; il n’y a pas un moment à perdre.
M. Caudeval voudra bien nous envoyer aussi un état au moins approximatif de la subdivision extra muros, Pessac.
Nº 14. M. Caudeval est prié d’écrire,
1º A M. Périgord, pour demander ses états.
2º A M. Durand, pour lui demander le sien, ainsi que M. Clémenseau [sic], et de M. Magnot ; il s’informera et nous fera savoir si M. Malinot a accepté et est en activité.
L’état des aides et la nomination des adjoints.((Conspiration anglaise. 13 floréal an VIII. Saisie de la correspondance du comité anglaise. Pages 276 sqq. Imprimerie de la République. Paris. An IX.))
Cette conspiration qui se réclamait du Comte d’Artois côté français, et de Pitt et de Lord Genville côté anglais, préparait la surprise de Brest, puis celle de Paris, en vue du rétablissement de la monarchie. Fouché faisait espionner les chefs de ladite conspiration et savait par avance déjà tout de cette dernière. Il ne s’est pas soucié outre mesure par la suite d’en poursuivre les agents, laissant à ses espions le soin de continuer à les surveiller seulement. On ne sait maheureusement pas ce qu’il est advenu de François Clément Marguerite Rouvairollis après 1800.
4. A partir de 1802, nouveaux mariages dans la famille de Jean Clément Rouvairollis
4.1. Mariage de Marie Françoise Zénobie Rouvairollis
Ci-dessus : 30 pluviôse an VIII (19 Février 1800). Extraits de l’acte de mariage de Jean Louis Marguerite Pierre Hippolyte Dufour, 38 ans, veuf de Josèphe Elizabeth Frémin, fils de Jean Baptiste Dufour et d’Henriette Catherine Barthélémie Danceau, domiciliés à Rouffiac, canton de Touchan, Aude ; et de Marie Françoise Zénobie Rouvairollis, 29 ans, fille de Jean Clément Rouvairollis et de Rose Champflour, domiciliés à Limoux, rue del Gourguet, section de la Justice. Témoins, tous citoyens amis du marié : Hugues Homps aîné, 37 ans, fabricant de draps, domicilié à Limoux, rue de l’Officialité, section de la Justice ; Jacques Dominique Jean Duston, 41 ans, aussi fabricant, domicilié à Limoux, rue de la Bladerie, section de la Justice ; Pierre Benet, 65 ans, commissaire de police, domicilié à Limoux, rue de la Parerie, section du Parti social ; Joseph Baupié, 61 ans, huissier, domicilié à Limoux, rue de la Parerie, section du Parti social. Point de signature de Jean Clément Rouvairollis ni de Rose Champflour. Le couple, en 1800, fait encore profil bas. Archives dép. de l’Aude. Limoux. Limoux. Actes de mariage (1796-1800). Document 100NUM/5E206/27. Vues 286-287.
Le 30 pluviôse an VIII (19 Février 1800), une sorte de bonheur renaît discrètement dans la famille Rouvairollis. Marie Françoise Zénobie Rouvairollis épouse à Limoux Jean Louis Marguerite Pierre Hippolyte Dufour, négociant.
4.2. Mariage de Magdeleine Soulange Rouvairollis Caudeval
10 messidor an 10 (29 juin 1802). A Caudeval, mariage de Magdeleine Soulange Caudeval, fille de Jean Clément Rouvairollis Caudeval, propriétaire, et de Rose de Champflour ; et de Louis Royer, médecin, né à Villasavary (Aude), fils de Louis Royer, propriétaire, et de Marie Escarguel. Archives dép. de l’Aude. Caudeval (1793-1802). Document 100NUM/5E80/5. Vue 161.
Le 10 messidor an 10 (29 juin 1802), Magdeleine Soulange Rouvairollis Caudeval épouse Louis Royer, médecin originaire de Villasavary, dans l’Aude. Le mariage se trouve célébré à Caudeval, indice de ce que, après la période de mise sous séquestre, la famille Rouvairollis a commencé de recouvrer à Caudeval la jouissance de son bien. D’où la reprise du nom de « [Rouvairollis] Caudeval ».
4.3. Mariage de Demoiselle Marie Françoise Julie Caroline Rouvairollis
8 nivôse an XIV (29 décembre 1805). Extraits de l’acte de mariage de Monsieur Jacques Louis Auguste Casteras, propriétaire, domicilié à Gaja (Aude), âgé de 26 ans, né à Limoux, fils de feu Monsieur Gabriel Casteras, décédé à Lyon, Rhône, le 6 brumaire an II (27 octobre 1793) ((Anciennement seigneur de de Villemartin et Combeloubine, et officier au Royal Picardie Cavalerie, Gabriel Casteras a été tué par un éclat de bombe à l’issue du siège de Lyon, décrété en l’an II par la Convention. Cf. Wikipedia. Lyon sous la Révolution.)), et de Dame Marie Anne Roques, décédée à Limoux le 28 avril 1781 ; et de Demoiselle Marie Françoise Julie Caroline Rouvairollis, âgée de 25 ans, domicilié à Limoux, fille de Monsieur Jean Clément Rouvairollis, propriétaire, et de Dame Rose de Champflour, domiciliés dudit Limoux. Présents : Messieurs Louis François Castéras, âgé de 33 ans, propriétaire, domicilié à Marceillette, Aude, cousin germain de l’époux ; Martin Andrieu, âgé de 51 ans, propriétaire, domicilié à Ferran, oncle par alliance de l’époux ; Jean Baptiste Evremond Rouvairollis, âgé de 30 ans, propriétaire, domicilié à Limoux, frère de l’épouse. Signataire aussi : Rose Rouvairollis, épouse de Pierre Paul Prats ; ou Jean Clément Dominique Martin Prats, âgé de 33 ans, fabricant de draps, fils de Pierre Paul Prats et de Rose Rouvairollis]. Jacques Louis Auguste Casteras signe « Casteras Russon », en mémoire de Jeanne de Russon, sa grand-mère paternelle, fille de Guillaume de Russon, seigneur de Ségure, et de Marie Madeleine de Foulquier. Archives dép. de l’Aude. Limoux. Actes de mariage (1804-1808). Document 100NUM/5E206/33. Vue 56.
Le 8 nivôse an XIV (29 décembre 1805), Limoux, Marie Françoise Charlotte Julie Rouvairollis († 26 août 1841, Limoux), dite maintenant Marie Françoise Caroline épouse à Limoux Jacques Louis Auguste de Castéras. Jean Clément Rouvairollis et Rose de Champflour sont alors domiciliés à Limoux. Mais ils signent derechef « Rouvairollis Caudeval » et « Champflour Caudeval ».
4.4. Mariage de Jean Baptiste François Evremond Caudeval
20 août 1811. Décès de Rose Champflour, âgée de soixante-cinq ans, à Limoux, « en la maison des héritiers Andrieu aîné, sise rue de Fondevine (?), section de la Justice. Archives
La mort de Rose Champflour précède de quatre mois, tristement, le mariage de Jean Baptiste François Evremond Caudeval.
François Evremond Rouvairollis Caudeval, âgé de 36 ans, propriétaire foncier, domicilié à Limoux, fils de Monsieur Clément Rouvairollis Caudeval, domicilié à Limoux, et de Dame Rose Champflour, décédée…
… nous a déclaré qu’il est dans l’intention de s’unir en mariage avec Demoiselle Françoise Joséphine Rose Zoé Andrieu, sa nièce, avec l’autorisation de la dispense de degré qui lui a été accordée par sa Majesté l’Empereur et Roi, par décret donné à Saint-Cloud le vingt-et-un novembre dernier, portant article premier « La prohibition passée portée par l’article cent-soixante-trois du code Napoléon est levée », en faveur de Jean Baptiste François Evremond Rouvairollis Caudeval et de Françoise Joséphine Rose Zoé Andrieu, sa nièce…
Est aussi comparue Demoiselle Françoise Joséphine Zoé Andrieu, âgée de dix-sept ans, fille de Joseph François Martin Andrieu aîné, décédé… et de Dame Julie Marie Joséphine Rose Zoé Andrieu, décédée…
Présents : les Sieurs Martin Andrieu cadet, 54 ans, propriétaire foncier ; Joseph Thibaud Rouvairollis Villedieu, 63 ans, propriétaire foncier, oncle de l’épouse ; Louis Auguste Casteras, 31 ans, fabricant de draps, beau-frère de l’époux, tous trois domiciliés à Limoux ; Marguerite Pierre Hippolyte Dufour, 49 ans, propriétaire foncier, domicilié à Toulouse, beau-frère de l’époux… NB : la présence de Joseph Thibaud Rouvairollis Villedieu permet de vérifier qu’à cette date, il est rentré, bien vivant, de sa longue période d’émigration.
Signatures des principaux présents au mariage de François Evremond Rouvairollis Caudeval et de Françoise Joséphine Rose Zoé Andrieu : Rouvairollis Caudeval [Jean Clément Rouvairollis, « père et aïeul des époux »] ; E. Caudeval [François Evremond Rouvairollis Caudeval] ; Z. Andrieu [Françoise Joséphine Rose Zoé Andrieu] ; Villedieu Rouvairollis [Joseph Thibaud Rouvairollis] ; Dufour [Marguerite Pierre Hippolyte Dufour] ; Auguste Castéras [Jacques Louis Auguste Casteras]. 26 décembre 1811. Archives dép. de l’Aude. Limoux. Actes de mariage (1809-1812). Document 100NUM/5E206/38. Vues 112-113.
Le 26 décembre 1811, histoire touchante, mariage romantique, frisson de transgression, François Evremond Rouvairollis Caudeval, épouse en la personne de Françoise Joséphine Rose Zoé Andrieu, outre sa nièce, la petite orpheline des années 1794-1798.
26 octobre 1817. Monsieur Jean Clément Rouvairollis de Caudeval, âgé de quatre vingt six ans, propriétaire foncier, demeurant à Limoux, veuf de Dame Rose Champflour, fils de défunts Jean Rigaud de Rouvairollis et de Dame Marie Prochite, est décédé aux bâtiments des ci-devant Capucins, hors la porte de la ville, section de la Justice. Archives dép. de l’Aude. Limoux. Décès (1816-1820). Document 100NUM/5E206/43. Vue 117.
Jean Clément Rouvairollis de Caudeval, « père et aïeul des époux », meurt « aux bâtiments des ci-devant Capucins de Limoux », six ans plus tard, le 26 octobre 1817. Les temps politiques ont changé. Nommé « Rouvairollis de Caudeval », il recouvre, défunt, quelque chose de la particule à laquelle sa famille avait aspiré depuis le XVIIe siècle. Sic transit…
Les héritiers de Jean Clément de Rouvairollis ont vendu ensuite le domainde de Caudeval à Louis Jean Joseph d’Hélie de Saint-André, à une date que l’on n’a pas encore retrouvée.
4.5. Mariage de Louis Jules Auguste Rouvairollis
Mariage de Monsieur Jules Auguste de Rouvairollis de Caudeval, âgé de 34 ans, chef de bataillon en retraite, chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur, domicilié à Limoux, fils de défunt Monsieur Jean Clément de Rouvairollis, baron de Caudeval, et de Dame Rose de Champflour, décédée…
… et de Jeanne Marie Françoise Victoire Caroline de Raymond Lasbordes, âgée de 25 ans, fille de Monsieur François de Lasbordes, marquis de Raymond Lasbordes [seigneur de Villemartin, commune de Gaja-Villedieu], et de Jeanne Marie Claire Thérèse Alexandrine Loubat d’Esplas, décédée…
… en présence de Monsieur Joseph Thibaud Rouvairollis, baron de Villedieu, âgé de soixante-dix ans, lieutenant colonel en retraite, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint Louis, oncle paternel de l’époux, domicilié à Limoux ; de Jean Jacques Casimir de Raymond Lasbordes, âgé de 33 ans, ancien officier de marine, frère de l’épouse…
… en présence d’Antoine Jacques Noël de Raymond Lasbordes, âgé de 59 ans, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint Louis, oncle paternel de l’épouse ; et de Guillaume Henry Rodière, âgé de 46 ans, membre de la chambre des députés, demi-frère de l’épouse, tous trois domiciliés à Limoux… Que de Messieurs importants, pour une jeune femme de vingt-cinq ans !
Signatures : le chevalier Rouvairollis [le marié !] ; le Baron de Villedieu [Joseph Thibaud Rouvairollis, oncle du marié] ; Caroline de Raymond Lasbordes [la mariée] ; Monsieur de Raymond Lasbordes [père de la mariée] ; C. de Lasbordes [Jean Marie Charles Alexandre de Raymond Lasbordes, frère de la mariée] ; Rodière [Jean Rodière, époux de Marie Jacquette Antoinette Alexandrine de Raymond Lasbordes, soeur de la mariée] ; Jacques de Raymond Lasbordes [frère de la mariée] ; François Lafourgue [?] ; De Marion Gaja [Jacques de Marion Gaja, époux de Rose Guiraud, fille d’Alexandre Guiraud, très riche marchand-fabricant drapier de Limoux] ; C. Lasbordes [?] ; Pierre Marie Jeanne Alexandre Thérèse Guiraud [poète célébré à Paris, fils d’Alexandre Guiraud et beau-frère de Jacques de Marion Gaja] ; Caudeval de Casteras [Marie Françoise Julie Charlotte, alias Caroline, Rouvairollis, épouse de Jacques Louis Auguste de Casteras, et soeur du marié] ; D’Hébrail, maire. Archives dép. de l’Aude. Castelnaudary. Actes de mariage (1821). Document 100NUM/AC76/1E157. Vues 98-99.
Le 14 novembre 1821, Jacques Marie Joseph d’Hébrail, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint Louis, maire de la ville de Castelnaudary, procède à la célébration du mariage de Louis Jules Auguste Rouvairollis de Caudeval et de Jeanne Marie Françoise de Raymond de Lasbordes. Sous le règne de Louis XVIII, l’usage de la particule est revenu, comme on voit !
Ce que la collection de signatures réunie ci-dessus donne à voir dans le même temps, c’est, outre le caractère ondoyant et divers de certain usage de la particule et des titres, l’avénement de la bourgeoisie marchande, qui ne se pique, elle, d’aucune particule, mais rachète à son tour les châteaux de la noblesse. « Cherche le personnage caché dans l’image », disent les magazines pour enfants. Cherchez dans la collection des signatures nobles réunies ci-dessus le nom du personnage qui sera bientôt le nouveau maître du château de Villemartin. C’est évidemment Alexandre Guiraud [Pierre Marie Jeanne Alexandre Thérèse Guiraud] ((Pour plus de renseignements sur l’homme et l’écrivain, cf. Pierre Marie Jeanne Alexandre Thérèse de Guiraud. Poète élégiaque et dramatique, romancier, philosophe, membre de l’Académie Française. Académie des arts et des sciences de Carcassonne.)), qui compense ici son défaut de noblesse par sa grande fortune, et aussi par la notoriété d’écrivain poète dont il jouit dans les salons parisiens.
En 1824, Alexandre Giraud sera fait chevalier de l’ordre royal de la Légion d’honneur ; en 1826, âgé alors de trente-huit ans, il sera reçu à l’Académie française ; et le 21 août de la même année, à Limoux, il épousera Marie Elisabeth Espardellier, riche héritière qui lui apportera dans sa corbeille de noce… l’ancien château d’Auguste de Casteras, le château de Villemartin. Et le 17 mars 1827 encore, il sera anobli par Charles X et fait baron !
On trouve dans le Bulletin de la Société d’études scientifiques de l’Aude de 1910 de précieuses information relatives à la vente de du château de Villemartin.
« IX. Pierre Paul de Casteras se maria avec Jeanne de Russon de Faucon, fille du seigneur de Ségure. Ayant contracté des dettes, il vendit la seigneurie de Villemartin, dont il avait hérité, à un marchand de Limoux, appelé Roques.
Gabriel de Casteras, fils cadet de Pierre Paul, voulant faire rentrer dans sa famille le manoir vendu par son père, épousa le 5 février 1777 Marie Anne Roques (Limoux, 1777-Limoux,1781).
X. Gabriel de Casteras, seigneur de Villemartin, officier du régiment de Pierrepertuse, perdit sa femme et épousa en secondes noces le 4 mai 1789 Rose Espezel de Roquetaillade.
De son premier mariage il eut un fils, Auguste, qui suit :
XI. Auguste de Casteras, dernier seigneur de Villemartin, ne garda pas longtemps les terres de ses ancêtres ; il les vendit à son oncle maternel Lazare Roques. Ce dernier vendit à son tour Villemartin à son cousin Louis Espardellier, important fabricant de draps à Limoux.
M. Espardellier maria sa fille, le 21 août 1826, avec Pierre Marie Jeanne Alexandre Thérèse Guiraud. Celui-ci devint ainsi le maître du château et du domaine de Villemartin. » ((J. Méric. Excursion du 27 Juin 1909 au Château de Villemartin et à Gaja. In Bulletin de la Société d’études scientifiques de l’Aude. 1910.))
Quel rapport au demeurant entre les déboires financiers d’Auguste de Casteras et la famille Rouvairollis ?
On devine que les déboires en question ne sont pas étrangers à la vente du petit fief de Villedieu, lequel se trouvait jusqu’alors associé à celui de Villemartin. Villedieu est en l’occurrence un hameau de Gaja, commune sur le territoire de laquelle se trouvait la seigneurie des Casteras, et sur laquelle se trouve encore le château de Villemartin. Bien informé des difficultés financières de Gabriel de Casteras par Elizabeth Thérèse Rouvairollis de Roquetaillade, sa tante, ou par Rose Espezel, petite-fille de cette dernière et épouse du même Gabriel de Casteras, Joseph Thibaud Rouvairollis, avant la Révolution, a dû jouir d’une préférence dans la vente du fief de Villedieu. C’est ainsi sans doute qu’en achetant le fief, il s’est acheté ipso facto le nom de « Villedieu », d’où que, plus tard, « chef de bataillon en retraite, chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur », il est devenu « Le Baron de Villedieu ».
Le 17 mai 1827, dernier souvenir du passé mirapicien de la famille Rouvairollis, une ordonnance du roi autorise l’acceptation d’un legs de 500 livres, fait à l’hospice de Mirepoix, département de l’Ariège, par le Sieur Aubin de Rigaud [François Aubin Rouvairollis, membre de la génération des derniers chanoines de Mirepoix, né le 28 février 1742, fils de Jean Rouvairollis et de Marie Prochite] (( Bulletin des lois de la République française. Page 126. Imprimerie nationale des lois. Paris. 1827.)).