D’habitude vêtu de noir
de pied en cap,
cet homme des plus sérieux
portait ce matin des chaussures
jaunes.
Effet du Nouvel An qui vient ?
Les poules ont recommencé
de caqueter,
commères discrètes,
causeuses secrètes ?
derrière le mur d’un jardin voisin.
J’ai lu au café
le premier numéro du Nouveau Magazine littéraire.
Le Magazine littéraire
qui a fini avec un beau dossier sur Spinoza,
s’est changé en magazine politique !
Quel rapport entre la littérature et la politique ?
Aucun.
Sinon que la littérature ne donne pas de leçons, elle !
Sinon que la littérature résiste au prêt-à-penser.
Le venant ici a vilain visage.
L’attendant se réserve, lui,
avec les poules
derrière le mur.
Vive le Nouvel An
en chaussures jaunes !
oui, surpris aussi de la transformation de ce magazine littéraire en politique. Il ne faudrait pas que le peu de considération de la politique rejaillisse sur la littérature, et que les politiques, comme souvent, tentent de se refaire une santé sur le dos des lettres. Spécialité française, oh combien détestable, le politique qui se pique de littérature…voire qui pique à la littérature. On peut en penser pis que pendre, à raison!