La nuit est si noire !
Ils ont des mains de feuilles mortes
sous la lampe,
des gestes d’hiver,
lourds et lents,
lestés du souvenir
de la splendeur ancienne.
Les cuillères tintent au fond des assiettes.
La table fume,
et ils deviennent vapeurs,
pans de brume
suspendus un moment dans le jour électrique
qui les tient réunis,
cependant qu’alentour,
débordée de sa source
dormante,
l’ombre s’épaissit.
Un tableau sur le mur
représente, dirait-on, les pèlerins d’Emmaüs.
Mais s’agit-il du Christ des espérances anciennes,
du mince Bonaparte du souper de Beaucaire,
ou de quelque autre passant descendu de son poêle,
qui s’invite à la table du soir ?
Déjà Mirepoix,la ville ou je passais des vacances chez ma tante avec ma grand mère issue de ce pays dont elle savait me raconter l histoire au cours de promenades dont je ressens encore l’emotion.Meme encore, j’ai l impression d’avoir partagé la vie profonde de mes ancêtres à travers leurs émotions et leurs valeurs.Les textes de Mme Belcikowski me rapprochent d’eux.J’aime ses traductions poétiques de la vie impreignees de la culture mediterraneene et de l’heritage grec .