Christine Belcikowski

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Pierre Sidoine. Janet’s whim, ou le caprice de Jeannette

Rédigé par Belcikowski Christine Aucun commentaire

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Ci-dessus : Pierre Sidoine. Janet’s whim.

Quand la sculpture tient sa cause finale d'une bouffée de colère, l'œuvre se montre explosive dans sa forme et vengeresse quant au fond.

D'aucuns, d'aucunes, qui ont l'âme chasseresse, se piquent de faire des cartons en Afrique, comme on sait. Il faut à leur tableau de chasse, sinon un éléphant, un lion au moins, dit roi des animaux, ou encore un rhinocéros. Mais à défaut de lion, on peut se rabattre sur un buffle, une espèce de bovidé, pfft ! de la sous-tribu des Bubalina. Reste ensuite à commander au sculpteur l’œuvre qui viendra immortaliser la victime de l’exploit. Pauvre buffle !

— Est-ce un péché ? dit le chasseur, la chasseuse.
Et le sculpteur d’ironiser :
— Non, non. Vous leur fîtes, Chasseur,
                     En les tuant beaucoup d'honneur…

D’honneur en honneur, la commanditaire du buffle-souvenir se fait de plus en plus capricieuse, obligeant le sculpteur à remettre sur le métier chaque jour inlassablement son ouvrage. — Comme ci, comme ça, plus grand, plus fort, plus sauvage, plus naturel en somme !

Ce jour-là, le sculpteur n’en peut plus. Faire et défaire, les caprices l’épuisent. Boutant le feu au cul de son œuvre de fer, Il explose son buffle, quasiment terminé. Exit la commandite. L’œuvre témoigne ainsi de sa liberté recouvrée, ainsi que du scandale des espèces qu’on tue. Le sculpteur a le droit de penser. La sculpture le montre assez.

Il s’agit là d’une pensée du désastre.

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