Christine Belcikowski

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De la nostalgie comme d'une soie qui luit

Rédigé par Belcikowski Christine Aucun commentaire

Maintes fois, à l’heure des amis,
nous avons parlé de la nostalgie
comme d’une soie qui luit
quand on la déplie,
et qui crie ! criiie !
quand d’aventure,
pourquoi ? pourquoi ?
quelqu’un la déchire.

Qui a dit, méchant médicastre 1,
que la nostalgie est travers de l’âme,
qu’elle se mire dans un puits sans fond,
qu'elle risque d'y choir
et de finir là,
pourrissante comme feuille morte ?

Foin des médicastres !
Nostalgie n’est pas maladie.
Vois comme la soie luit
quand on la déplie.
Vois sur cette soie,
à l'heure des amis,
comme le passé brille
et comme il éclaire
le vif de l'heure qui vient
au regard des heures qui ont fui.
Un vaste et tendre apaisement.
C'est l'heure exquise...

Foin des médicastres !
D'où venons-nous ?
Où allons-nous ?
Nostalgie, ô déroulé d'une soie
dont la moire illustre, à l'heure des amis,
le vif d'un commencement qui demeure sans retour,
et qui se découvre,
aujourd'hui comme hier,
chaque fois commençant...

1. On doit au médecin alsacien Johannes Hofer, dans sa thèse secondaire intitulée Dissertatio curiosa medica, de nostalgia, vulgo : Heimwehe oder Heimsehnsucht, en 1688, la création du mot « nostalgie », à partir de deux mots grecs : νοστος , retour, et αλγος, algie. Johannes forge ce mot, dans une perspective strictement physio-pathologique, à propos du « mal du pays » dont souffrent les mercenaires suisses qui ont quitté leurs alpages pour servir en France ou en Italie.

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