Christine Belcikowski

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À propos de Jean Estienne Dufas de Vignaux, archiprêtre d'Ax et du Sabarthès

Rédigé par Belcikowski Christine Aucun commentaire

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Ci-dessus : vue générale d'Ax-les-Thermes, ville autrefois nommée Ax tout court.

Le 29 juillet 1700, Jean Estienne Dufas, archiprêtre d'Ax et Sabarthès, qui a entrepris de relire le registre paroissial de la ville d'Ax à partir de la page datée du 4 janvier 1794, use de l'espace de libre expression dont il dispose là présentement :

1° pour critiquer divers manquements auxquels ses prédécesseurs, nommément cités, se sont laissés aller dans la tenue dudit registre, ou encore dans certaines modalités d'exercice de leur charge ;

2° pour faire état de divers problèmes qui affectent alors les pratiques du baptême, du mariage et de la sépulture ;

3° pour rappeler la communauté axéenne à de meilleures mœurs.

I. Maître Jean Estienne Dufas et la famille Dufas de Vignaux

Maître Jean Estienne Dufas, docteur en théologie, est fils ou neveu de Guillaume Dufas de Vignaux († 14 juin 1674), avocat en parlement, capitoul en 1655, après Bertrand Defas, capitoul en 1446 et 1453, Guillaume Defas en 1596, Jean Dufas de Vignaux, capitoul en 1614, et Gervais Dufas de Vignaux, capitoul en 1626.

Le Nobiliaire toulousain d'Alphonse Brémond atteste des titre probants dont jouissent les principaux représentants de la famille Dufas de Vignaux :

Gervais Dufas de Vignaux, docteur avocat, capitoul en 1626; Son petit-fils Jean Paul Dufas de Vignaux fut maintenu noble, en vertu du capitoulat, par M. Bazin de Besons, le 3 août 1669.
Armes : Parti, au premier de gueules, à l'aigle éployé d'or, en chef un lambel du même; au deuxième coupé, en chef d'azur, au chevron d'or soutenu par trois cotices du même (qui est de Dufas) ; au chef de gueules, chargé d'un croissant d'argent accosté de deux étoiles ; le tout d'or ; en pointe d'argent, au lion rampant de sable.

Guillaume Dufas ou Defas de Vignaux, avocat, capitoul en 1655, fut déclaré noble, en vertu de son capitoulat, par jugement souverain, rendu par M. Bazin de Besons, le 4 janvier 1669.
Armes : Les mêmes que les précédentes.

Bertrand Gabriel Dufas de Vignaux assista à l'assemblée de la noblesse du Comminges, convoquée à Muret en 1789. (1)

La famille Dufas de Vignaux tient en 1700 à Toulouse une belle maison, ornée de carreaux remarquables (2), située au quartier de Lardenne.

II. Jean Estienne Dufas et la tenue du registre paroissial

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Ci-dessus : église paroissiale Saint Vincent. Ax-les-Thermes. Circa 1900.

Nommé en 1696 archiprêtre (3) du district du Sabarthès et, dans le même temps, curé de l'église paroissiale saint Vincent d'Ax, Jean Estienne Dufas entreprend d’exercer sur le clergé et les fidèles de sa paroisse et de son district l'autorité qu’il tient de Jean Baptiste de Verthamon, alors évêque du diocèse de Pamiers. C'est donc au double titre d'archiprêtre du Sabarthès et de curé d'Ax, que, s’attaquant d’abord à la vérification du registre de l’église Saint Vincent d’Ax, il constate que celui-ci a souffert depuis 1680 d’une tenue indigente, et il en rend nommément responsables divers vicaires.

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Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 223. Dans les actes critiqués ci-dessus, il manque la « souscription », i.e. en l'occurrence la signature du vicaire, dont celle de M. Cayrol, vicaire d'Ax, qui oublie aussi le nom des témoins présents au baptême considéré.

« Notez que j'ai trouvé ici les deux suivants articles de sépulture et baptême dans le précédent registre de l'an 1694 à la fin, mais sans souscription d'aucun vicaire. C'est pourquoi je les répète ici ». Le ton de Jean Estienne Dufas, d'entrée de jeu, est celui de la reprise en main.

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« Nous certifions avoir transcrit les huit susdits articles de registre de sépulture du papier original ci-lié, et signé comme ci-dessus ; ce que nous avons fait pour en éviter l'égarement qui pourrait autrement peut-être en arriver. Nous certifions de plus que nous avons trouvé le commencement de la page précédente, de la manière qu'elle est, c'est-à-dire contenant une sépulture de Jean Bogue, âgé d'environ de 6 ans, faite à Sourgeat [Sorgeat] le 14 novembre (apparemment 1680), et une autre sépulture d'Antoine Bompar faite peu de jours après audit Sorgeat, annexe de notre église archipresbytérale Saint Vincent d'Ax ; et une autre sépulture de François Cougul, âgé de 46 ans, faite à Vaichis ou Baichis [Vaychis], aussi annexe dudit Ax, le 25 novembre (sans doute 1680). »

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Ci-dessus : vue de Sorgeat.

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Ci-dessus : vue de Vaychis.

« De plus, nous certifions n'avoir pas encore trouvé les registres des baptêmes, mariages et sépultures dudit Ax depuis le 29 novembre 1680 jusqu'au 29 juillet 1681 [pour] les baptêmes ; [jusqu'au] 31 janvier 1681 [pour] les mariages ; et [jusqu'au] 17 août 1682 [pour] les sépultures ou mortuaires.

Il faut donc chercher tout cela au plutôt qu'on le pourra. En foi de tout ce dessus, nous nous sommes signé à l'ordinaire, Jean Estienne Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

En 1860, le responsable de l'état-civil qui tombe dans le registre paroissial des années 1690 sur le certificat reproduit ci-dessus, signale que Jean Estienne Dufas archiprêtre succède dans ces années-là à « Moreau archiprêtre régaliste ». On qualifie de « régaliste » à la fin du XVIIe siècle un ecclésiastique pourvu de son bénéfice par le roi, à la faveur du droit de régale spirituelle qui, de 1673 à 1693 en Languedoc, pendant la vacance temporaire d'un évêché, permet au roi de pourvoir aux bénéfices ordinairement laissés à la collation de l'évêque. François d'Anglure de Bourlemont et François de Camps, les deux prédécesseurs de Jean Baptiste de Verthamon, ont été à Pamiers des évêques régalistes. À ce titre, ils se sont heurtés à l'opposition de leur chapitre. D'où une période de désordre dans l'administration de leur évêché.

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Ci-dessus : portrait de Jean Baptiste de Verthamon, évêque de Pamiers. Source : Université de Lyon.

Nommé fin 1793 et confirmé par le pape début 1794 nouvel évêque de Pamiers, Jean Baptiste de Verthamon, qui, comme on le verra plus bas, ne se réclame jamais de ses deux derniers prédécesseurs, mais seulement de François de Caulet, « de sainte mémoire », et, plus lointainement, d'Henri de Sponde, entend redresser l'administration de son diocèse. C'est pourquoi il nomme en la personne de Jean Estienne Dufas un homme d'ordre et de rigueur, soucieux d'imposer à son district du Sabarthès et à sa paroisse d'Ax l'autorité qu'il tient de Monseigneur l'Évêque lui seul, et soucieux aussi, comme plus tôt Monseigneur de Caulet, de réformer les mœurs d'une communauté qui, aux yeux de l'autorité ecclésiastique tout au moins, boit trop et danse.(4)

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Avant / Après. Pages signées par l'abbé Séguy, vicaire d'Ax. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vues 219 et 225.

Le vicaire qui signe « Séguy prêtre » dans les pages immédiatement consécutives à l'avertissement de Maître Jean Estienne Dufas, se tient manifestement à carreau. À la différence des pages enregistrées dans les années précédentes, les pages de l'année 1695 sont désormais bien tenues, propres et aérées.

Par la suite, toujours sous la plume de l'abbé Séguy et autres vicaires, la tenue du registre se dégrade à nouveau.

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Les passages soulignés ci-dessus correspondent aux ajouts et à la contre-signature de Jean Estienne Dufas. Après l'acte de sépulture de Jeanne Gomma, c'est l'archiprêtre qui devient le seul rédacteur du registre. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 264.

En 1696, continuant à vérifier la tenue du registre paroissial laissé par ses prédécesseurs, Jean Estienne Dufas relève dans ledit registre nombre d'autres défauts ou désordres encore. Il prend donc le soin de les signaler, et par là de se mettre à couvert.

Concernant les sépultures ou les baptêmes faits par les prêtres d'Ax ailleurs qu'à l'église paroissiale d'Ax, Jean Estienne Dufas, comme on voit ci-dessus, critique une telle pratique. Il fonde sa critique sur l'inconvénient des longs trajets auxquelles lesdites sépulture obligent les prêtres, les exposant ainsi à la « rigueur des saisons » ainsi qu'à la « difficulté des chemins pleins d'eau et de grosses pierres », et entraînant par suite le « dégât des ornements ».

Il rapporte qu'en conséquence, conformément à la coutume de son prédécesseur maître Dorat, coutume initiée par Monseigneur de Caulet, évêque de Pamiers « de sainte mémoire », il a reçu lui-même « le soir fort tard au bout de la place du Breil », venant de la borde dite des Moreaux, la dépouille du petit Jean Baptiste Guillaume, « né seulement le 27 mars 1702 », mort le 21 juin suivant, et qu'il s'est chargé d'en faire lui-même la sépulture dans le cimetière de la paroisse d'Ax. (5)

Le 23 septembre 1705, dans le même esprit que ci-dessus, Jean Estienne Dufas fait état de sa réprobation concernant le lieu du baptême de Jeanne Marie Guillaumette, fille du sieur Claude Royer, luthier, et de demoiselle Marguerite Bonnel, habitants de cette paroisse d'Ax, lequel baptême a été célébré contre le bon ordre dans l'église de Vaichis, annexe d'Ax, par le sieur Dumas, notre vicaire. Aucun de ses vicaires ne doit administrer, ailleurs qu’à l’église paroissiale d’Ax, aucun sacrement sans son autorisation !

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23 septembre 1705. Baptême de Jeanne Marie Guillaumette Royer à Vaichis. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 409.

Les 21, 23 et 26 juillet 1697, Jean Estienne Dufas intervient à nouveau dans la rédaction du registre pour compléter et contresigner deux actes de baptême et un acte de sépulture signés « Derrieux prêtre ». Suite à quoi, s'emparant dudit registre, il le tient désormais lui-même, à de rares exceptions près, jusqu'au 7 février 1707. On remarque dès lors la forte personnalisation de l'énoncé, en particulier la multiplication de formules telles que « baptisé par moi », « enseveli par moi », « dans mon église paroissiale », « dans ma paroisse d'Ascou », etc.

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22 janvier 1703. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 335.

Soucieux d'administrer les revenus issus de la célébration des baptêmes, mariages, sépultures, Jean Estienne Dufas se plaint le 22 janvier 1703 de ce que « le sieur Monroux, ayant injustement resté dans la présente paroisse d'Ax pendant environ quatre mois, a été enfin obligé d'en sortir par ordre de Monseigneur l'Évêque, qui l'interdit ; [et de ce que] il s'en est allé sans laisser au sieur Archiprêtre dudit Ax la part des baptêmes, mariages et sépultures que ledit sieur Monroux y avait faits, en l'absence du sieur Archiprêtre, pendant lesdits quatre mois, savoir depuis le commencement d'octobre 1702, jusqu'au 22 janvier 1703. Ainsi ledit Archiprêtre a été dans l'obligation, de découvrir autant qu'il a pu lesdits articles, et de les coucher ici comme s'ensuit. »

Absent ensuite du registre paroissial, malade peut-être vu le dérangement qui affecte son écriture en 1707, et remplacé alors comme signataire par « Arnaud prêtre et vicaire » et quelquefois par maître Peyrefitte, archiprêtre général du diocèse de Pamiers, ou par Jean Dominique de Lestrade, « des Frères Prêcheurs », Jean Estienne Dufas reprend la rédaction dudit registre le 10 mars 1713 et la quitte le 24 novembre 1713. Mais, revisitant le 4 sept 1717 les pages antérieurement enregistrées par le vicaire Gesse, il signale encore un oubli commis par ledit vicaire :

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Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1708-1748). Document 1NUM/220EDT/GG10. Vue 104.

« Notez que l'on a oublié de mettre ci-dessus au présent registre de la présente paroisse d'Ax le jour de la mort et de la sépulture de Marie Naudy, fille d'Antoine Naudy dit l'Orliare, de la paroisse d'Orlu, laquelle étant servante chez M. et Demoiselle Bonnel, habitants d'Ax, mourut chez eux le 29 novembre 1711, et fut enterrée par le R.P. Masson, religieux Augustin, alors desservant comme vicaire d'Ax, dans le cimetière de cette paroisse d'Ax.

Tout ce, dessus, nous a été certifié non seulement par ladite Demoiselle de Gomma de Bonnel, sa maîtresse [maîtresse de Marie Naudy, servante], mais aussi femme dudit sieur Bonnel, laquelle n'a su signer ; mais aussi par M. Gesse, prêtre et alors vicaire dudit Ax, avec ledit R.P. Masson ; et lequel assista aussi à ladite sépulture, comme aussi le sieur Jérôme Eychenié, maître tailleur, logé à la même maison, qui travaille à la boutique de ladite maison dudit sieur Bonnel, et lequel s'est ici signé avec ledit M. Gesse, en foi de quoi, fait audit Ax ce quatrième septembre 1714... Jean Pierre Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

Ce sont là, de la main de Jean Estienne Dufas, les dernières lignes que l'on trouve dans le registre paroissial de la ville d'Ax.

III. Morts pitoyables et souci de la bonne mort

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24 octobre 1699. Sépulture de Marie de Trapé. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 277.

De l'an 1697 à l'an 1700, Jean Estienne Dufas reprend dans la rédaction des actes de sépulture la formule dont usaient jusqu'alors ses vicaires. Il y ajoute toutefois la marque du « moy » qui lui est habituelle — « X est mort et a été par moy enseveli... » —, et il laisse percer une sorte de compassion discrète chaque fois qu'il s'agit de la sépulture d'un enfant petit, d’un albat [d’une âme blanche, d’une âme innocente] comme Marie de Trapé ci-dessus, « âgée seulement d'environ deux ans » ; ou encore lorsqu'il s'agit d'un adulte frappé de mort subite.

À partir du mois d'avril 1700, conformément aux préoccupations théologiques du temps, et aussi sans doute à sa sensibilité propre, Jean Estienne Dufas commence à préciser dans la rédaction des actes de sépulture les conditions qui ont été celles de la mort.

III. 1. Morts pitoyables

C'est la « mort quasi subite » de Louis Martin du Breil, le 15 avril 1700, âgé de 30 ans, qui vient aviver chez Jean Estienne Dufas le souci de ceux qui partent sans avoir pu bénéficier d'aucun des sacrements ordinaires.

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16 avril 1700. Décès de Louis Martin du Breil. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 287.

Le 27 janvier 1701, un homme âgé d'environ trente-trois ans, dont on ignore le prénom, mais qu'on sait être fils de Jean Mis, dit Besserat ou del Mongé, n'a pas bénéficié non plus des sacrements ordinaires. « Il est mort subitement sous les ruines de la maison située à la rue de La Canal. » (6)

« Le 7 décembre 1702, Jean Martin, natif du lieu d'Ascou, âgé d'environ soixante ans, est mort dans le martinet dudit Ax et a été enterré le 8 dudit mois dans le cimetière de cette paroisse. Présents, F. Caugnié et J. Trapé, en foi de quoi... J. E. Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. » (7)

« Guillaume Bele, femme de Ramond Bergada, âgée d'environ trente-huit ans, s'est par hasard noyée le trentième du mois de juillet 1703, près de la porte d'Espagne ou d'Encarabou, et son corps n'a été retrouvé que le vingt-quatre du mois suivant, dans la rivière auprès du lieu dit Castelet, à demi-lieue de cette ville, par le pêcheur dudit lieu. Et a été ici portée le vingt-cinq dudit mois [25 août 1703], et ensuite a été par moi ensevelie le même jour dans le cimetière de cette paroisse. Présents, J. Trapé et P. Serda, en foi de quoi... Jean Estienne Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. » (8)

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7 novembre 1706. Décès de Marie Gentil. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 425.

Le 7 novembre 1706, Marie Gentil, « âgée d'environ 25 ans, logée près de la porte dite de la Boccarie, de la présente ville d'Ax, ayant été quasi subitement tuée par hasard d'un coup de fusil tiré par un soldat alors de sentinelle ou de garde à ladite porte, son corps a été par moi enseveli le huitième dudit mois dans le cimetière de cette paroisse. Présents J. Trapé et F. Caugnié, en foi de quoi... Jean Estienne Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

C'est encore la mort accidentelle de Pierre Graule le 8 octobre 1713, qui suscite la grande pitié de l'archiprêtre, car la sépulture s'est faite là « sans cérémonie ecclésiastique ».

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8 octobre 1713. Décès de Pierre Graule. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1708-1748). Document 1NUM/220EDT/GG10. Vue 141.

« Pierre Graule dit Millet, peigneur de laine et pareur de draps d'Ax, âgé d'environ 47 ans, trouvé mort d'une chute au bois et rochers de Lascoumes près de la présente ville d'Ax, où il était tombé la nuit du dimanche huitième octobre 1713, et restant mort de cette chute. Il y fut trouvé seulement le 19 du mois, tout pourri déjà et corrompu, et il y fut enseveli dans un trou fait au même lieu dudit bois de Lascoumes par diverses charitables personnes laïques, qui l'y avaient trouvé. »

C'est enfin le suicide de Jean Astrié, dans un logis d'Ax, le 14 mai 1704 ; la noyade de Guillaume Bonnel le 5 juillet 1704 ; et la chute de Jean Naudy dans un précipice le 20 novembre 1706, alors que, « l'an passé, il n'avait pas accompli son devoir pascal ».

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5 avril 1703. Sépulture de Guillaume Bonnel. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 301.

« Le 5 juillet 1704, Guillaume de Bonnel, notaire de la ville d'Ax, âgé d'environ soixante-trois ans, et ex-consul premier dudit Ax l'année dernière 1703, qui, étant attaqué depuis environ quinze jours, d'une maladie et faiblesse d'esprit qui l'a porté à l'égarement ou délire et à la folie, a été trouvé mort ce cinquième juillet 1704, de grand matin, dans la rivière dudit Ax, et au lieu qu'on appelle la Gardèle ; et comme, d'un côté, ledit sieur Bonnel, premier marguillier de notre église archipresbytérale Saint Vincent, avait fait son devoir pascal, et que d'ailleurs il nous a paru que cette mort a été un effet tant seulement de sa folie d'esprit, son corps a été par nous enseveli le sixième du mois dans le cimetière de cette paroisse, et au tombeau de ses ancêtres, à l'entrée du cimetière. Présents, F. Caugnié et J. Trapé, en foi de quoi... J. R. Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

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14 mai 1704. Décès de Jean Astrié. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 379.

« Jean Astrié, fils de François ou Francesou Astrié de l'Espitalet, paroisse de Merens, âgé d'environ 25 ans, [qui s'est] tué malheureusement dans un logis le quatorzième mai 1704, a été enseveli le 17 mai 1704 à l'embouchure de la nuit, sans aucune cérémonie de l'église, suivant l'ordre de Monseigneur l'Évêque, dans le cimetière de cette paroisse, dans le coin ou bout du cimetière qui répond au chemin public qui va à la manœuvre et au champ appartenant à M. de Fournier, curé de Verdun. Présents à ladite sépulture, J. Trapé dit Pompoli, et J. Caugnié, en foi de quoi... Jean Estienne Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

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20 novembre 1706. Décès de Jean Naudy. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 407.

« Jean Naudy, sergent de la présente ville d'Ax, âgé d'environ quarante ans, marié avec Marie d'Orliac, a été trouvé mort le vendredi matin vingtième novembre 1706, au milieu d'un précipice, qui est au bout d'un pré appelé d'Arnet et qui est situé entre les dépendances de la ville d'Ax et du lieu d'Ascou, annexe dudit Ax, et parce que ledit Jean Naudy avait négligé de faire l'année passée son devoir pascal, quoique souvent et publiquement de ce par nous requis et exhorté, sa sépulture ecclésiastique a été justement refusée à son corps, selon les ordres de l'Église, afin de donner par cet exemple une juste terreur à tant d'autres paroissiens d'Ax qui n'ont pas fait l'an passé leur devoir pascal. En foi de quoi nous, Jean Estienne Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

Jean Estienne Dufas, dans son refus de la sépulture ecclésiastique au corps de Jean Naudy, se conforme strictement aux règles de l’Église, règles ainsi détaillées par Henri de Sponde, ancien évêque de Pamiers, dans Les Cimitieres Sacrez, ouvrage publié en 1598 :

« Dieu défend expressément que la sépulture ecclésiastique et sacrée des Catholiques soit communiquée aux Païens, Juifs, Hérétiques, ou à leurs fauteurs, recélateurs et défenseurs ; aux excommuniés et à ceux qui les reçoivent en leurs églises ; à ceux qui sont interdits et dénoncés publiquement pour tels, et à ceux auxquels l'entrée de l'église est prohibée ; aux blasphémateurs envers Dieu et les Saints ; à ceux qui, n'ayant pas d'excuse légitime, ne se confessent au prêtre et ne communient une fois l'an ; aux pilleurs et brûleurs des églises ; à ceux qui se sont tués eux-mêmes, pour quelque cause qu'ils l'aient fait ; aux usuriers manifestes, mourant en leur péché, et à ceux qui les recevront à leur sépulture ; et généralement à tous ceux qui meurent notoirement en péché mortel. Et si elle leur est donnée en une église, elle tombe en interdit, en telle sorte que le service divin n'y peut être célébré, ni les sacrements administrés, ni la sépulture donnée aux Catholiques. »

III. 2. Bonnes morts

Deux des conditions de la bonne mort se trouvent mentionnées dans l'acte de sépulture d'Antoine [...], mort à l'hôpital le 16 avril 1700, puis l’ensemble desdites conditions dans l’acte de sépulture de Marguerite Pavanes, morte elle aussi à l'hôpital le 17 avril 1700.

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17 avril 1700. Sépulture d'Antoine [...]. 18 avril 1700. Sépulture de Marguerite Pavanes. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 288.

« Antoine [...] de la paroisse d'Orlu, âgé d'environ 60 ans, est mort dans cet hôpital d'Ax, après avoir été confessé et extrêmoncié, n'ayant pu recevoir le saint viatique par l'effort de sa maladie. Il a été aussi par moi enseveli le 17 dudit mois et an 1700 dans le cimetière de cette paroisse. Présents, J. Trapé et V. Guillaume, en foi de quoi... J. E. du Tras Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès ». Il s’agit là d’une mort bien accompagnée, même s’il y manque le saint viatique.

« Marguerite Pavanes, de la paroisse d'Albiès, âgée d'environ [...] ans, est décédée ce 17 avril, étant dans ledit hôpital d'Ax, après avoir reçu de moi tous les sacrements ordinaires. Elle a été par moi ensevelie le 18 suivant dans le cimetière de cette paroisse. Présents, J. Trapé et V. Guillaume, en foi de quoi ... J. E. du Tras Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès ».

Il va de soi qu’à l’hôpital, la mort, dans la mesure du possible, se trouve correctement accompagnée. On comprend ici que, dans sa mort, Marguerite Pavanes a été confessée et qu’elle a reçu l’extrême onction, puis le saint viatique, d’où bénéficié de la totalité des sacrements ordinaires. Il s’agit donc là de ce que , dans le cadre de la religion, l’on peut qualifier de bonne mort.

Il semble qu'à l'heure de la mort, l'administration des sacrements ordinaires s'applique seulement, quand la situation le permet et à l’exception du saint viatique toutefois, à partir de l'âge de sept ou huit ans.

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25 janvier 1707. Sépulture d'Anne Bernadac. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 431.

Ainsi, « Anne Bernadac, âgée d'environ sept ans, fille du sieur Bernadac, marchand ferrier, et de Jeanne Graule, est morte le 24 janvier 1707 après avoir confessé et reçu l'extrême onction et a été par moi ensevelie le 25 janvier dans le cimetière de cette paroisse » ; et « Jean Sicre, fils de Jeannot Sicre et de Jeanne Carrière, de la seconde bazerque (9), âgé seulement d'environ huit à neuf ans, est mort le 6 juillet après avoir été par moi confessé et extrêmoncié, et a été par moi enseveli le 7 juillet 1700 dans le cimetière de cette paroisse. Présents, J. Trapé et V. Guillaume, en foi de quoi... J. E. du Tras Archiprêtre d'Ax et Sabarthès. » (10)

De façon évidente, les enfants morts en bas-âge, dont les noms se trouvent précédés de la mention « Albat » [âmes blanches, âmes innocentes] dans les actes de décès, ne relèvent pas du régime des sacrements ordinaires, dont ils n’ont au demeurant pas besoin. Baptisés, ils bénéficient, de droit, d’une sépulture religieuse. Dans le cas de Marguerite de Thonel d'Orgeix, âgée de moins d'un mois lors de son décès, enfant issue d'une famille noble, l'archiprêtre précise que la fillette « a été ensevelie le 8 septembre 1700 dans la sépulture des ancêtres de son Père » (11).

IV. Problèmes relatifs au droit de sépulture dans l’église paroissiale d’Ax

Conformément au souhait de Monseigneur de Verthamon, Jean Estienne Dufas s’efforce faire respecter les ordonnances synodiales qui défendent par exprès d'ensevelir personne dans les églises.

Il accepte malgré tout de faire parfois une exception, comme ci-dessous dans le cas d’un petit enfant né à Garanou, dont les parents prétendent avoir le droit de sépulture dans l’église d’Ax. « Je n’ai pas pu m’empêcher de l’ensevelir » dans la nef de l’église paroissiale d’Ax, dit l’archiprêtre, discrètement sensible chaque fois au drame de la mortalité périnatale.

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4 octobre 1700. Sépulture de Jean Pierre Fournier. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 292.

« L'albat Jean Pierre Fournier (12), de Garanou, né seulement le 25 juin dernier, et mort le 4 octobre 1700, a été par moi enseveli le 4ème dudit mois dans la nef de l'église Saint Vincent d'Ax, où la famille prétend toujours avoir le droit de sépulture. Je n'ai pu m'empêcher de l'y ensevelir provisoirement jusqu'à ce qu'il en aura été autrement ordonné. Présents à ladite sépulture, J. Trapé et F. Caugnié, en foi de quoi... J. E. Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès ». L'archiprêtre ne dit pas ensuite ce qui, dans le cas présent, « en a été ordonné ».

Cependant qu'il anticipe là une probable ? possible ? hypothétique ? autorisation de son évêque quant à l'ensevelissement du petit Jean Pierre Fournier dans la nef de l'église paroissiale d'Ax, Jean Estienne Dufas ne laisse pas d'indiquer que le droit de sépulture dans l'église se trouve devenu caduc depuis nombre d'années déjà.

Le 5 octobre 1701, très en colère, Jean Estienne Dufas dénonce ce qu’il qualifie cette fois de fait « d’usurpation du droit de sépulture en l'absence de l'archiprêtre ».

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5 octobre 1701. Sépulture de Thérèse Moreau. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 315.

« Thérèse, du sieur Moreau, docteur et avocat et co-seigneur d'Orlu, et de demoiselle Marguerite de Pretiane Fonfrède, née le 29 juillet dernier, est morte le cinquième octobre 1701 et a été ensevelie par le R.P. Dupuy, [prêtre] Augustin, en mon absence, dans mon église paroissiale d'Ax, et cela par mégarde, ou ignorance, car ledit sieur Moreau n'a point du tout aucun droit de sépulture dans ladite église paroissiale, n'ayant pas même aucune sépulture dans le cimetière de ladite église. La susdite sépulture a été faite. Présents, F. Caugnié et J. Trapé. En foi de quoi... J. E. du Fas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

Le 14 novembre 1701, plus en colère encore, au point qu’il en perd l’orthographe, Jean Estienne Dufas signale qu’il a « fait la sépulture » de l'enfant de Jacques de Garanou et Marie Verniole dans son église, seulement « pour éviter procès ».

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15 novembre 1701. Sépulture de N... Garanou. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 315.

« N..., albat, fils du sieur Jacques de Garanou et de demoiselle Marie Verniole, sa femme, est mort ce 14 novembre 1701 et a été enseveli le quinzième suivant dans Nostre église archipresbytérale Saint Vincent d'Ax, et ce avec condition que ledit sieur Jacques, de Garanou, fera savoir que le droit de ladite sépulture dans ladite église appartient à lui et à ses ancêtres. J'ai fait cette sépulture pour éviter procès, et sous la susdite condition, et sans prétendre par là faire aucun particulier à ladite église. Présents à ce, F. Caugnié et Jean Trapé, en foi de quoi... Jean Estienne du Fas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

Le 19 novembre 1702, le même Jean Estienne Dufas dénonce cette fois la sépulture de Jeanne Moreau dans l'église d’Ax, « sans aucun droit ni titre » !

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19 novembre 1702. Sépulture de Jeanne Moreau. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 337.

« Jeanne Moreau, fille du sieur François Moreau, [co-seigneur d’Orlu], avocat, et de demoiselle Marguerite Prétiane de Fonfrède, sa femme en secondes noces, née le 17 juillet dernier 1702, est morte le dix-huitième novembre courant, et a été ensevelie le 19ème dudit mois dans l'église paroissiale Saint Vincent d'Ax, en l'absence du sieur Archiprêtre dudit Ax, et contre le droit et les ordonnances synodales de ce diocèse de Pamiers, qui défendent par exprès d'ensevelir personne dans les églises, sans faire plutôt apparaître de leur droit au Seigneur Évêque. Lequel droit de sépulture dans ladite église Saint Vincent n'appartient nullement au sieur Moreau, ni par conséquent aux enfants de sa famille. Présents audit enterrement J. Trapé et F. Caugnié, en foi de quoi... J. E. du Fas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès ». À noter qu'à cette date, François Moreau, co-seigneur d'Orlu, est viguier souverain des vallées d'Andorre... Marguerite Prétiane de Fonfrède était, quant à elle, fille de Pierre de Pretiane de Fonfrède, seigneur de Vaichis, et de Louise Marie de Nègre.

Le 31 janvier 1703, Jean Estienne Dufas doit procéder, quoi qu'il en pense, en vertu du « droit qu'ils [la famille Fournier] prétendent y avoir, et qu'ils y ont eu ci-devant », à la sépulture de Claire de Fournier dans l'église d'Ax. L'aïeul de Claire de Fournier, noble Jérôme Fournier, seigneur de Garanou, a été en mars 1656 délégué spécial du Roi Louis XIV et a obtenu de ce dernier des lettres patentes confirmant les anciens privilèges des Axéens les exemptant de tous logements, routes et gens de guerre. Il a été en outre viguier d'Andorre en 1667...

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31 janvier 1703. Sépulture de Claire de Fournier. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 349.

« Claire de Fournier, femme seconde du sieur Abat, co-seigneur d'Orlu, âgée d'environ quarante-quatre ans, est morte le trentième janvier 1703, et a été par moi ensevelie le jour suivant 31 dudit mois dans l'église et sépulture de ses ancêtres de la maison d'Orlu, suivant le droit qu'ils prétendent y avoir, et qu'ils y ont eu ci-devant, et ce en présence de P. Serda et de Jean Trapé Pompoli, en foi de quoi... Jean Estienne du Fas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

Le 20 mars 1703, après avoir contesté au sieur Bonnel de Claverie de Sourville (13) le droit de faire enterrer Catherine Bonnel de Pradal, son épouse, dans l'église d'Ax, Jean Estienne Dufas ne manque pas de souligner qu'il se fonde sur la décision épiscopale pour refuser là un mode de sépulture officiellement jugé hors droit.

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23 mars 1703. Sépulture de Catherine de Pradal, épouse de Jean François Bonnel de Claverie de Sourville. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 351.

« Catherine Bonnel de Pradal, femme du sieur Jean François Bonnel de Claverie de Sourville, âgée d'environ vingt-cinq ans, est morte de ses dernières accouches le vingtième mars 1703, et lui ayant été dite la messe de obitu en présence du corps le vingt-et-un, elle fut ensuite mise en dépôt dans l'église Saint Jean d'Auze, en attendant les ordres de Monseigneur notre évêque de Pamiers, lequel n'ayant pas accordé qu'elle fût ensevelie au sein de l'église Saint Vincent, elle fut ensuite ensevelie par moi le vingt-trois dudit mois dans le cimetière de cette paroisse au tombeau de la famille du sieur de Pradal, son père. Présents, J. Trapé et P. Serda, en foi de quoi... Jean Estienne du Fas Archiprêtre d'Ax et du Sabrthès. »

Le 12 septembre 1703, Jean Estienne Dufas s'attache à formuler une ultime mise au point quant à l'ancien droit de sépulture dans l'église, droit revendiqué en l'occurrence par la famille Béringuier (14), alliée à la famille de Prétiane. À noter, là encore, que, dans les ascendants d'Anne de Prétiane, figurent quatre viguiers d'Andorre : Jean de Prétiane, en 1615 ; Guillaume de Prétiane, de 1618 à 1628 ; Jean de Prétiane, de 1628 à 1632 ; Guillaume de Prétiane, en 1650...

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14 septembre 1703. Sépulture d'Anne Béringuier de Prétiane. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1708-1748). Document 1NUM/220EDT/GG10. Vue 137.

« Anne Béringuier de Pretiane, veuve du sieur Béringuier, bourgeois d'Ax, âgée de plus de 60 ans, est morte le douzième de septembre 1703.

Elle a été mise en dépôt depuis le treizième du mois dans l'ancienne église de Saint Jean d'Auze (15), à cause du différend touchant le lieu de la sépulture, qui était ci-devant à la chapelle Sainte Anne dans notre église archipresbytérale Saint Vincent d'Ax, par l'ordonnance confirmative de feu Monseigneur l'Illustrissime et Révérendissime de Caulet, évêque de Pamiers, du 26 octobre 1676, sous les conditions marquées dans ladite ordonnance, et sous la déclaration faite dans la requête par le sieur Jean Béringuier, bourgeois d'Ax, père du mari de ladite Anne, et sa renonciation à tout droit de fondation, ni autre, sur ladite chapelle Sainte Anne.

Enfin, selon les ordres de Monseigneur l'Illustrissime et Révérendissime de Verthamon, évêque de Pamiers, [ordres] qui nous ont été connus par la lettre de M. Fournier, curé de Verdun, du quatorzième septembre courant, et la permission de sa Grandeur de l'ensevelir dans ladite chapelle, par grâce et sans conséquence, et en attendant d'avoir examiné les titres de la famille de Béringuier ; comme aussi à condition de bailler auparavant vingt-cinq livres à l'hôpital d'Ax, et d'ôter de ladite chapelle un banc que ladite famille de Béringuier y avait mis sans y avoir aucun droit ; auquel même, s'il y en eut un, le sieur Jean Béringuier, leur aïeul, avait expressément renoncé par ladite requête et la susdite ordonnance de feu Monseigneur de Caulet.

Enfin, après la due exécution de toutes les susdites conditions, [exécution] faite par les sieurs Jean et Joseph Béringuier, fils de ladite demoiselle Anne, elle a été par nous ensevelie le quatorzième du mois dans la chapelle de Sainte Anne avec les rites et cérémonies pieuses et accoutumées de Notre Sainte Mère l'Église catholique apostolique romaine, en présence, entre autres, de Vincent Guillaumes et de J. Tignol, en foi de quoi... Jean Estienne Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

L'affaire des sépultures dans l'église d'Ax connaît sous l’archiprêtré de Jean Estienne Dufas un dernier rebondissement le 23 mai 1709. En l'absence de l’archiprêtre, « Arnaud, prêtre et vicaire » procède le 25 mai à l'ensevelissement de noble Louis de Claverie, sieur de Fontanelles, dans l'église d'Ax, après en avoir sollicité et obtenu l'autorisation auprès de Monseigneur de Verthamon. À la suite de l'acte de décès, maître Arnaud prend soin de produire copie de cette autorisation.

« Il est bon, Messieurs, qu'on sache que personne n'a droit d'être enterré dans les églises, à moins qu'il ne soit seigneur fondateur ou curé ; que lorsqu'on accorde quelque droit de sépulture dans des chapelles, qui sont comme séparées de l'église, c'est toujours à titre onéreux.

Je vois par les lettres qu'on m'a envoyées, que feu Monsieur de Sponde, qui est un de mes illustres prédécesseurs, a accordé au sieur Claverie, habitant d'Ax, permission de faire enterrer quelques-uns de leurs pères dans l'église d'Ax, à cause que ces personnes avaient vécu chrétiennement et avaient servi d'exemple aux autres dans une ville où il est marqué que le crime (16) et le désordre régnaient. Depuis ce temps, les ordonnances de mon prédécesseur immédiat ont remis les choses dans l'état où elles doivent être et ont défendu la sépulture dans les églises, ce qui a été confirmé, ainsi qu'il se doit, dans les ordonnances synodales, quoique je ne sois pas bien informé si la vertu s'est perpétuée dans ceux qui portent ce nom.

Cependant, pour les encourager à imiter leurs pères, je veux bien, pour cette fois seulement sans que cela puisse tirer conséquence à l'avenir, accorder la sépulture dans l'église d'Ax à celui qui vient de mourir, pourvu qu'il soit mis dans un lieu éloigné de l'autel, où il n'embarrassera point le service ni l'église, et à condition et non autrement, que préalablement les parents du défunt donnent quatre louis, qui seront employés à acheter du pain sur le champ, qui sera distribué aux plus pauvres sous les yeux des ecclésiastiques qui desservent la cure et des consuls de la ville d'Ax. Fait en notre palais... » (17)

Où l'on voit comment Monseigneur de Verthamon allie admirablement sévérité de la mercuriale et souplesse du compromis diplomatique.

V. En 1703-1704, épisode d’interdiction du cimetière paroissial, puis de l’église et des fonts baptismaux

Outre les demandes de sépulture dans son église, Jean Estienne Dufas critique l'incurie des consuls d'Ax qui, sourds à son ordonnance du 11 septembre 1703, ont négligé de « faire faire des réparations » au cimetière de cette église, « savoir d'y mettre une grande croix, d'en faire hausser les murailles et d'en faire ôter les ronces » de telle sorte que lui, Archiprêtre, a dû déclarer ledit cimetière interdit d'usage.

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Ci-dessus : vue du village de Savignac, aujourd'hui renommé Savignac-les-Ormeaux.

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5 janvier 1704. Sépulture de Pétronille Léonard à Savignac. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 367.

Le 5 janvier 1704, la sépulture de Pétronille Léonard, native d'Ax, femme du sieur Jérome Roussillou, natif de Savignac et marchand d'Ax, se trouve faite au cimetière de Savignac par le curé de Perles, à cause de l'interdiction du cimetière d'Ax.

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16 janvier 1704. Sépulture de Marie Marty à Ax. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 369.

L'interdit, en l'occurrence, a du bon. Le 16 janvier 1704, Jean Estienne Dufas peut procéder à la sépulture de Marie Marty dans le cimetière d'Ax, « les réparations ordonnées ayant été faites auparavant, de manière au moins que la rigueur de l'hiver l'a permis. »

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17 mai 1704. Sépulture de Pierre Maris. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 381.

L’interdit du cimetière reprend effet au printemps de l’année 1704. Le 17 mai 1704, l’interdit en question se trouvant toutefois levé jusqu’au lendemain, Jean Estienne Dufas enterre au cimetière paroissial Pierre Maris dit Santerri, âgé d'environ septante ans, « à cause que l'interdit du cimetière ne tombait que le lendemain, selon la susdite lettre de Monseigneur l'Évêque du seizième mai. »

À partir de mai 1704, « faute d'avoir opéré les réparations ordonnées par Monseigneur l'évêque à la communauté d’Ax », l’église paroissiale Saint Vincent se trouve frappée à son tour d'interdit.

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6 mai 1704. Sépulture de Germaine Olive. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 379.

Jean Estienne Dufas délègue par suite au sieur Lafont, son vicaire, le soin d’aller célébrer à l’église Saint Simon et Saint Jude de son annexe d’Ascou le baptême de la petite Germaine Olive, née le 6 mai 1704, fille de Pierre ou Pierraud Olive, de la seconde bazerque, et d’Anne Peyroutel de l’Espitalet [l’Hospitalet].

Le 17 mai 1704, en vertu d’une lettre de Monseigneur l’Évêque datée du 16 mai 1704, Jean Estienne Dufas bénéficie encore d’une levée provisoire de l’interdit de son église d’Ax, parce que, « nonobstant l'interdit de ladite église, Monseigneur l'Évêque a permis d'y donner les sacrements absolument nécessaires au Salut ». Jean Estienne Dufas baptise donc dans ladite église « Marguerite Graule, née le 17 mai, fille de Pierre Graule dit Mitié, marchand pareur de la présente ville, et de Marie Besian. Le parrain a été Jean Fournier, logé chez Cazal dit Péroté, maître serrurier, et la marraine Marguerite Sicre, fille du capitaine de Vaychis et femme de Pierre Graule, hôte d'Ax. Présents, J. Trapé et P. Serda, en foi de quoi... J. E. Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. » (18)

Le 22 mai 1704, Jean Estienne Dufas célèbre le mariage de Vincent Guillaume et de Marie Tignol à la chapelle Notre Dame du Bain, sise à Ax, place du Breil, dans l’hôpital Saint Louis.

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22 mai 1704. Mariage de Vincent Guillaume et de Marie Tignol. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 381.

« Interdit de l'église
Vincent Guillaume dit Canteuil, tisserand, et Marie Tignol, de cette paroisse, ont été conjoints en légitime mariage en face de l'Église le vingt-et-unième mai, dans la chapelle de Notre Dame du Bain, à cause de l'interdit de l'Église Archipresbytérale Saint Vincent, (faute d'avoir fait les réparations ordonnées à cette communauté par Monseigneur l'Évêque), après avoir publié pendant les divins offices de cette paroisse, dans ladite église Saint Vincent, ou dans la chapelle de Saint Jérôme, ou dans celle de Notre Dame du Bain, durant trois dimanches ou fêtes interpolées, savoir le vingtième et vingt-septième avril dernier, et le premier mai courant, les trois bans dudit mariage dûment contrôlés, sans qu'il nous ait apparu aucun empêchement canonique ni civil. Présents audit mariage, J. Trapé et Pierre Serda, en foi de quoi, et les les formalités du saint concile de Trente ayant été observées... Jean Estienne Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

Puis, la levée de l'interdit se trouvant reconduite pour le reste de l'octave du très Saint Sacrement (19) en vertu de la lettre de Monseigneur l’Évêque datée du 23 mai courant, Jean Estienne Dufas célèbre le 27 mai dans son église paroissiale deux mariages : celui de Pierre Marty dit del Percuraire, de la dernière bazerque, et de Marguerite Sicre, de la seconde bazerque ; celui de Pierre Olive Verniole et de Françoise Sicre, de la première et de la troisième bazerques. (20)

Curieusement, comme on le verra plus bas, le même Pierre Olive Verniole qui épouse 27 juin 1701 Françoise Sicre, épousera encore une Françoise Sicre — une autre Françoise Sicre ? ou la même ! — le 27 mai 1704.

L'église et le cimetière d'Ax se trouvent frappés à nouveau d'interdit en juin 1704.

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2 juin 1704. Sépulture de Marguerite Graule et de Marie Rouzé Perry. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 381.

« Marguerite, du sieur Pierre Graule dit Mitié, marchand pareur de draps, de la présente ville, née le 17 mai 1704, est morte le 1er juin 1704 et a été ensevelie le 2 dudit mois dans le cimetière de Savignac, à cause de l'interdit de l'église paroissiale, cause du défaut des réparations ordonnées par Monseigneur l'Évêque, en foi de quoi... Jean Estienne Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

« Marie Rouzé Perry, fille dudit Vincent Rouzé Perry, charbonnier, née le trentième jour du mois de mai courant, est morte le 1er juin 1704 et a été ensevelie le deuxième dudit mois dans le cimetière de Sourgeat [Sorgeat], annexe de l'Église Archipresbytérale d'Ax, à cause du susdit interdit de ladite église. En foi de quoi, me suis soussigné J. E. Dufas, Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

Le 8 juin 1704, Jeanne Aliat, âgée d'environ quarante ans, morte à l'hôpital le 7 juin, est ensevelie au cimetière de Savignac, pour les mêmes raisons. (21)

Le 10 juin 1704, Pierre Marty, dit Berrut, veuf de Germaine d'Aille, tisserand, et Anne Tourrou, aussi veuve, sont conjoints en mariage dans la chapelle de Notre Dame du Bain. (22)

Il en va de même le 18 juin pour Jean Sicre dit Loubail, de la métairie ou borde de Maollière, et Jeanne Pesquière, de la deuxième bazerque ; et le 18 juin encore pour François Roumengoux, peigneur de laine, et Jeanne Silvestre dite de Lorge, veuve, tous deux de la paroisse d'Ax. (23)

Le 2 juillet 1704, les travaux ordonnés par Monseigneur de Verthamon à l'église et au cimetière d'Ax ont été enfin menés à bien.

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2 juillet 1704. Baptême de Jean Arnaud Aliot. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 383.

« Levée d'interdit de l'église Saint Vincent.
Jean Arnaud Aliot, fils de Pierre Aliot, dit de Laurens, et de Catherine Anglade, mariés dans la troisième bazerque et paroisse d'Ax, né le second juillet 1704, a été par moi baptisé ledit jour dans notre Église archipresbytérale Saint Vincent dudit Ax (de laquelle même l'interdit a été ci-devant levé par une ordonnance de Monseigneur l'Évêque, [ordonnance] qui néanmoins n'est pas datée, mais que j'ai reçue le matin du susdit vingt-sixième juin dernier par mains du sieur Lafont, médecin et second consul dudit Ax, en présence du sieur Brunet, vicaire de ladite ville). Parrain, Arnaud Olive, meunier du moulin de Sarginier de l'hôpital d'Ax, et marraine Marguerite Sicre de ladite troisième bazerque. Présents J. Trapé et P. Serda, en foi de quoi... J. E. Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

V. Campagne de réformation des mœurs de la communauté axéenne

Comme Monseigneur de Verthamon, qui se réclame d'Henri de Sponde, anciennement protestant, converti en 1595, nommé à Pamiers en 1626, à la suite des guerres de religion, pour y travailler à la préservation de la droite catholicité, Jean Estienne Dufas déplore que la communauté axéenne des années 1690-1710 vive moins chrétiennement que celle de jadis. Il entreprend donc de la morigéner concernant son habitude des cabarets (24), sa passion des danses au son du hautbois, et plus généralement son goût des rires et des chants.

Le 6 février 1701, Jean Estienne Dufas refuse à Jean Ferran, pour cause de danse, le droit de parrainer la petite Marie de Serda.

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6 février 1701. Baptême de Marie de Serda. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 303.

« Le parrain eût été Jean Ferran, s'il eût pas eu dansé au Breil avec les filles.
Marie de Serda, fille de Pierre Serda, peigneur de laine, et de Marie Bouquière, du lieu de Montgaillard, née le 6 février 1701, a été par moi baptisée ledit jour. Marraine Marie Olive, de la deuxième bazerque, servante du sieur Raymond Verniolle. Présents J. Trapé et [illisible], en foi de quoi...Jean Estienne du Fas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

Le 27 juin 1701, Jean Estienne Dufas marie Pierre Olive Verniole et Françoise Sicre. Il ne laisse pas toutefois de mentionner dans l'acte de mariage correspondant le jugement prononcé par la hiérarchie ecclésiastique concernant les précédentes fiançailles dudit Pierre Olive Verniole avec Marguerite Aliot. On ne rompt point ici avec sa promise pour en épouser une autre, sans avoir obtenu l'aval de l'Official et du Métropolitain.

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27 juin 1701. Mariage de Pierre Olive Verniole et de Françoise Sicre. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 309.

« Pierre Olive dit Verniole, de la première bazerque, et Françoise Sicre, de la borde du sieur Martin Lacanal, tous deux brassiers de cette paroisse d'Ax, ont été par moi conjoints en légitime mariage en face de l'Église ledit jour 27 juin 1701, après avoir publié dans notre Église paroissiale Archipresbytérale Saint Vincent dudit Ax. Durant les divins offices les trois bans dudit mariage, les 8e, 12e et 24e juin courant 1701, sans qu'il y ait apparu d'aucun empêchement canonique ni civil, excepté celui du 4e degré, dont a été donné par Monseigneur de Verthamon dispense ledit jour 18 septembre 1700 ; et excepté aussi celui des premières fiançailles dudit Pierre Olive et Marguerite Aliot, de ladite première bazerque, lequel empêchement a été levé par l'ordonnance de M. l'Official, le 26 février 1701. Sauf à ladite Marguerite Aliot de se pourvoir pour les dommages et intérêts par devant qu'il appartiendra. Et par les ordonnances de M. le Métropolitain de Toulouse du 20 mai 1701, et signé, et du 2 juin 1701, signé Saporta (sans que pourtant ledit Pierre Olive ait en façon quelconque dédommagé ladite Marguerite Aliot). Lesdits trois bans de mariage ont été dûment contrôlés, et les formalités prescrites par le saint concile de Trente ont été observées. Présents, J. Trapé et Antoine Serda, en foi de quoi... Jean Estienne du Fas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

Le 14 août 1701, lors du baptême de Marie Celery, le même Jean Estienne Dufas, en présence de témoins, fait promettre à Jérôme Gomma et à Marie d'Arnaud, respectivement parrain et marraine de la baptisée, de ne plus danser.

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16 août 1701. Baptême de Marie Celery. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 311.

« Marie Celery, fille de maître Louis Celery, notaire royal de la présente ville d'Ax, et de Marie d'Arnaud, née le quatorzième août 1701, a reçu de moi le seizième dudit mois les cérémonies du saint baptême, ayant ci-devant été baptisée à sa maison en cas de nécessité, comme ledit maître Celery me l'a lui-même certifié. Le parrain a été le sieur Jérôme Gomma, et la marraine [autre] Marie d'Arnaud, tous deux aussi dudit Ax, tous deux lesquels m'ont promis à même temps de ne plus danser, et ce en présence dudit maître Celery, du sieur Arnaud Serda, co-seigneur d'Orlu, et du sieur Jean Pierre Lombart, bourgeois, dudit Ax... »

Le 22 août 1701, Jean Estienne Dufas fait promettre publiquement à Marie Verniole, marraine de la petite Jeanne Verniole, de ne plus danser.

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22 août 1701. Baptême de Jeanne Verniole. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 311.

« Jeanne Verniole, fille du sieur Raymond Verniole, marchand d'Ax, et de demoiselle Guillaumette de Gilet, née le 22 août 1701, a été par moi baptisée ledit jour. Parrain, le sieur Jérôme Fournier, de Garanou, clerc tonsuré ; marraine, Marie Verniole, qui m'a promis publiquement à la porte de l'église Saint Vincent de ne plus danser... ».

Le 21 février 1704, Jean Estienne reproche à Boniface Gomma d’avoir baptisé dans la maison de son père, sans nécessité, le petit Jean Guillaume Sicre. Il lui reproche aussi d’avoir dansé publiquement au mépris des ordres de l'Église. Il lui refuse en conséquence le droit d’être la parrain du nouveau-né.

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21 février 1704. Baptême de Jean Guillaume Sicre. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 371.

« Jean Guillaume Sicre, fils de Jean Sicre et de marie Pouthier, de la seconde bazerque, né le onzième février 1704, a été baptisé sans nécessité dans la maison du sieur Guillaume Gomma, marchand de cette ville, par sieur Boniface Gomma, son fils, qui nonobstant qu'il avait dansé publiquement, voulait être le parrain dudit enfant, au mépris des ordres de l'Église. Les cérémonies dudit baptême ont été par moi dûment suppléées dans notre église archipresbytérale Saint Vincent d'Ax le vingt-et-un dudit mois. Parrain, le sieur Castres, écolier, et marraine Anne Verniolle, fille du sieur Verniolle l'aîné, marchand d'AX. Présents, J. Trapé et P. Serda, en foi de quoi... J. E. Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

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22 mai 1704. Baptême de Jeanne Authier. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 381.

Le 22 mai 1704, « Jeanne Authier, née le 22 mai 1704, fille du sieur Pierre Authier, marchand, et de demoiselle Suzanne, est baptisée par Jean Estienne Dufas, sans parrain à cause de la danse du sieur Authier Méric, le fils. La marraine a été Jeanne Fournier d'Authier. Présents J. Trapé et P. Serda, en foi de quoi... Jean Estienne Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

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Ci-dessus : vue de l'église d'Ascou et de son abside.

Le 10 novembre 1706, Jean Estienne Dufas enterre au cimetière d'Ax la petite Hélène Roussel, native d'Ascou, « à cause de l'interdiction de l'église dudit Ascou par ordre de Monseigneur l'Évêque, en raison des cabarets et danses et hautbois de Jean Lafont, dit L'avocat, à la porte de Saint Simon et Saint Jude, patrons dudit Ascou. »

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10 novembre 1706. Sépulture d'Hélène Roussel à Ascou. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 427.

« Hélène, de Jean Rousset, dit le Cust, native d'Ascou, annexe d'Ax, âgée seulement d'environ deux ans, est morte le neuvième novembre 1706, et a été par moi ensevelie le 10 dudit mois dans le cimetière de cette paroisse, à cause de l'interdiction de l'église dudit Ascou par ordonnance de Monseigneur l'Évêque, en raison des cabarets, et danses et hautbois de Jean Lafont, dit L'avocat, à la porte de Saint Simon et Saint Jude, patrons dudit Ascou. Présents à ladite sépulture, J. Trapé et François Caugnié. J. E. Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

VI. Après la disparition de Jean Estienne Dufas

Ajoutée à la fin de l'année 1711, la dernière signature apposée par Jean Estienne Dufas Archiprêtre d'Ax et du Sabarthès dans le registre paroissial se trouve datée du 4 septembre 1714. On ne sait ce qu'il advient ensuite de l'homme.

Tenu à partir de 1711 d'abord par « Lemasson vicaire d'Ax » et « Gesse vicaire d'Ax », le registre paroissial redevient difficile à lire. Les noms des témoins présents aux différents actes ne sont plus jamais mentionnés. « J. Teynier vicaire d'Ax » et « Lafont vicaire d'Ascou » se distinguent de temps en temps par une présentation et une écriture plus propres (25). « Marras prêtre », à partir de 1715, fait montre de plus de soin (26). Le 9 août 1715, « Espinalosse prêtre vicaire » signe l'acte de la sépulture de François Moreau, viguier d'Andorre. « Son corps a été enseveli dans l'église paroissiale » (27). Le 15 septembre 1715, nouvellement nommé, « Desplas archiprêtre d'Ax et du Sabarthès » signe au passage l'acte de mariage d'Antoine Perpère et de Françon d'Aille (28). Les actes manquent du 30 mai au 31 décembre 1716 (29). Personne, d'après le registre, ne semble plus se soucier des cabarets, ni de la danse, des ris et des chants.

« Desplas archiprêtre d'Ax et du Sabarthès » tient ensuite le registre paroissial, de façon continue par intervalles, puis de façon de plus en plus épisodique, jusqu'au 13 décembre 1727. Il est d'abord et avant tout grand vicaire de Monseigneur de Verthamon. Mais, lorsqu'il séjourne à Ax, il baptise, marie et enterre tous les jours.

Comme Jean Estienne Dufas, il exige de ses vicaires qu'ils signalent toute initiative prise en son absence. On relève ainsi dans le registre paroissial que, « le 21 avril, Roullier prêtre a baptisée une fille naturelle du sieur Pierre Bernadac et de Geneviève Grau en l'absence de M. l'archiprêtre.

Comme Jean Estienne Dufas encore, « Desplas archiprêtre d'Ax et du Sabarthès » s'inquiète chaque fois du cas de ceux qui sont victimes d'une mort subite, et il s'enquiert de l'observance du devoir pascal. Le 12 juillet 1717, il consigne le cas de Jean François Dupa, qui a été frappé de mort soudaine.

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12 juillet 1717. Sépulture de Jean François Dupa. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes(1708-1748). Document 1NUM/220EDT/GG10. Vue 172.

« L'an mil sept cent dix sept et le douzième juillet, le sieur Jean François Dupa, capitaine réformé dans le régiment de Montel cavalerie, mourut de mort soudaine, âgé de cinquante ans ou environ, et certifié par des personnes de probité qu'il avait fait son devoir pascal [à] Auterive et que même il avait été élu prieur des Pénitents de la ville d'Auterive. Son corps fut enseveli dans le cimetière Saint Vincent d'Ax, l'office fait par moi Desplas archiprêtre d'Ax et du Sabarthès. »

Le 12 mars 1718, il note que « Jeanne Jamete, âgée d'environ quatre-vingts ans, décédée dans la communion de l'église, est morte de mort subite, ayant pourtant satisfait à son devoir pascal.

Le 28 octobre 1724, quoique hostile aux sépultures dans les églises, il doit accepter d'officier celle de François de Fornier, sieur de Castelet, procureur du roi, dans l'église d'Ax ; puis, officiée le 20 juin 1737 par « Buard prêtre vicaire », celle de noble François Sourville de Claverie, « par ordre de Monseigneur notre évêque.

On voit au fil des pages qu'il a tenues dans le registre paroissial combien son écriture s'est dégradée. La charge est lourde. Il semble que ce soit là le lot de tout prêtre qui assure alors la charge en question. Sur sa fin, l'archiprêtre se contente du minimum dans la rédaction des actes. Il meurt le 2 octobre 1733. C'est « Buard prêtre vicaire qui, de façon minimaliste lui aussi, rédige l'acte :

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3 octobre 1733. Sépulture de Louis Cabalbi d'Esplas. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes(1708-1748). Document 1NUM/220EDT/GG10. Vue 417.

Le 2 octobre 1733 décéda maître Louis Cabalbi Desplas, ancien archiprêtre d'Ax et du Sabarthès et grand vicaire de Monseigneur l'Évêque, et fut enseveli le 3e dudit dans l'église Saint Vincent au lieu destiné aux archiprêtres, en foi de quoi Buard B. prêtre vicaire. »

« Desplas archiprêtre d'Ax et du Sabarthès » s'appelait donc, de son nom de naissance, Louis Cabalbi d'Esplas, et, issu d'une famille noble lointainement venue de Calabre, il était fils d'Octavien de Cabalbi d'Alos, baron d'Esplas, et de Marguerite De Lort ; petit-fils de Jean Bertrand de Cabalby de Monfaucon et de Marthe de Meritens ; arrière-petit-fils de Bertrand de Cabalbi, seigneur d'Aulus, Alos, Fabas et Montardit, et de Gabrielle de Sers.

Jean Baptiste de Verthamon, évêque de Pamiers, meurt le 20 mars 1735 à Pamiers, sans que son décès se trouve signalé dans le registre paroissial de la ville d'Ax. François Barthélemy de Salignac de La Mothe-Fénelon, son successeur, nomme la même année Jean Lizier de Peyrefitte d'Aragon archiprêtre du Sabarthès et curé d'Ax en remplacement de Louis Cabalbi d'Esplas. Le nouvel évêque est d'un autre style ; le nouvel archiprêtre aussi.

Jugeant les prises de position de son prédécesseur trop proches du jansénisme, François Barthélemy de Salignac de La Mothe-Fénelon prendra le contrepied de ces dernières et se heurtera à la résistance du chapitre de Pamiers, avant de mourir précocément le 17 juin 1741. Jean Lizier de Peyrefitte d'Aragon, ou plutôt Jean Lizier d'Aragon de Peyrefitte, dédaignera probablement de résider à Ax. Il ne signe en tout cas le registre paroissial de cette ville qu'une seule fois, le 28 novembre 1737 : « Le 28 novembre 1737 a été baptisée Marianne Fornier, fille légitime et naturelle de Joseph Fornier et de Marguerite Perpère, mariés. Son parrain a été Antoine Perpère, et la marraine Marianne Giraud, en foi de ce... Peyrefitte archiprêtre et curé d'Ax. »

Dix ans plus tard, le souci de la bonne mort qui habitait Jean Baptiste de Verthamon et ses amis rebondira, dans le cadre de la querelle à propos de la bulle Unigetus, d'une façon que ceux-ci n'eussent point attendue. « En 1746, Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, décide que les fidèles doivent pouvoir exciper d'un billet de confession signé d'un prêtre favorable à la bulle pour recevoir la communion ou les derniers sacrements » (30) ! C'est là, après l'affaire de la régale, le début d'une autre querelle, particulièrement cruelle, qui ne se règlera peu à peu qu'à partir de 1757.

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1. Alphonse Brémont. Nobiliaire toulousain : inventaire général des titres probants de noblesse et de dignités nobiliaires, pp. 296-297. Bonnal et Gibrac, Imprimeurs-Éditeurs. Toulouse. 1863.

2. Robert Mesuret. Évocation du vieux Toulouse. « Dans le four du nº 38 de la rue de la Pomme semblent avoir été cuits en 1697, œuvre de Dumont, qui avait succédé à la veuve de Claude Favier, faïencier de Montpellier, établi à Toulouse depuis 1675, les carreaux de faïence qui pavaient la chambre d’une belle demeure de Lardenne, alors propriété de la famille Dufas de Vignaux. »

3. Pour plus de renseignements sur le statut, fort complexe, qui est celui de l'archiprêtre, cf. Elie Griffe, archiviste-paléographe de l'Ecole vaticane, « Les origines de l'archiprêtre de district », in Revue d'histoire de l'Église de France, année 1927/58/pp. 16-50.

4. Cf. Christine Belcikowski. À propos de Jean Coudol, chanoine du chapitre de Pamiers, prieur d’Arvigna, au temps de Monseigneur de Caulet.

5. 27 mars 1702. Décès de Jean Baptiste Guillaume. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 331.

6. 27 janvier 1701. Décès de N... Mis. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 303.

7. 7 décembre 1702. Sépulture de Jean Martin. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 339.

8. 26 août 1703. Sépulture de Guillaume Bele. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 361.

9. Bazerques : nom donné à trois hameaux d'Ax-les-Thermes, situés au pied du domaine de Bonascre. Cf. Toponymes axéens. Amis des chemins d'Ax. « Bazerque : toponyme ou patronyme usité dans les Pyrénées Atlantiques, mais aussi dans le Sabarthès. Aujourd’hui les Bazerques, autrefois les Beceras. Que choisir ? Basserria : maison de campagne d’origine basque ; becerra : génisse de moins d’un an, en Espagne ; beceira : lieu planté de bouleaux dans l’Aveyron ; bacaris, bacarissa : étable à vaches dans la région de Lourdes. »

10. 7 juillet 1700. Sépulture de Jean Sicre. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 289.

11. 19 août 1700. Baptême de Marguerite de Thonel d'Orgeix, fille du sieur de Thonel, seigneur d'Orgeix, et de demoiselle de Pretiane de Vaichis de Fonfrède. Parrain, le sieur Ennemond de Nègre ; marraine Marguerite de Pretiane. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 291. 8 septembre 1700. Décès de Marguerite de Thonel d'Orgeix. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 291.

12. 25 juin 1700. Baptême de Jean Pierre Fournier, ou Fornier, fils du sieur Jacques de Fournier, ou Fornier, seigneur de Garanou, et de Marie de Verniolle. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 289.

13. La famille Bonnel de Claverie de Sourville se trouve alliée à la famille noble de Courderc depuis 1684, date du mariage d'Anne de Claverie avec Pierre de Couderc, seigneur de Cazelles.

14. Il se pourrait que les Béringuier d'Ax-les-Thermes soient apparentés en quelque façon à noble Jacques de Béringuier, seigneur de Liouc et des Barbuts, établi en 1600 à Auzilhargues, hameau voisin de Saint-André de Valborgne, dans le Gard. Cf. E. Coste. « La Maison de Gabriac en Vallée Française ». In Société de l'histoire du protestantisme français : études, documents, chronique littéraire, pp. 273-274. Paris. Janvier-Mars 1937.

15. Mentionnée en 994, adjacente à l'église Saint Vincent, l'ancienne chapelle Saint Jean d'Auze est devenue aujourd'hui café du Couloubret.

16. Guillaume Serda, maire de la ville, a été assassiné le 21 mars 1696. Cf. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 227.

17. 25 mai 1709. Lettre de Monseigneur de Verthamon. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1708 - 1748). Document 1NUM/220EDT/GG10. Vue 43.

18. 17 mai 1704. Baptême de Marguerite Graule. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 380.

19. La fête du Saint-Sacrement se célèbre le jeudi qui suit l'octave de la Pentecôte : au plus tôt le 21 mai, et au plus tard le 24 juin. Il n'est pas permis de célébrer, le jour de la fête du Saint-Sacrement, une Messe votive pro re gravi, ni, à moins que la solennité de cette fête ne soit transférée au dimanche, une Messe de Requiem, même le corps présent.

20. 27 mai 1704. Mariage de Pierre Marty et de Marguerite Sicre. Mariage de Pierre Olive Verniole et de Françoise Sicre. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 381.

21. 8 juin 1704. Décès de Jeanne Aliat. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 381.

22. 10 juin 1704. Mariage de Pierre Marty et d'Anne Tourrou. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 381.

23. 18 juin 1704. Mariage de Jean Sicre et de Jeanne Pesquière 383. Mariage de François Roumengoux et de Jeanne Silvestre. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes (1685-1708). Document 1NUM/220EDT/GG9. Vue 383.

24. Le mot cabaret désigne ici, dans un sens vieilli, un plateau ou une table utilisé(e) pour servir des boissons, i.e., comme on le pense bien dans le cas d'Ascou, du vin.

25. Cf. pour l'effet de comparaison : Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes(1708-1748). Document 1NUM/220EDT/GG10. Vue 112.

26. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes(1708-1748). Document 1NUM/220EDT/GG10. Vue 143.

27. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes(1708-1748). Document 1NUM/220EDT/GG10. Vue 146.

28. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes(1708-1748). Document 1NUM/220EDT/GG10. Vue 150.

29. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes(1708-1748). Document 1NUM/220EDT/GG10. Vue 162.

29. Archives dép. de l'Ariège. Ax-les-Thermes(1708-1748). Document 1NUM/220EDT/GG10. Vue 187.

30. Wikipedia. « L'affaire des billets de confession ». In Unigenitus.

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