Personne qui attende rien

Tandis que j’attends l’autobus
de bonne heure,
les fenêtres du cours
font entrer le rose du ciel
au dedans des maisons.
Et ce rose-là est tellement indécent
que les vitres du matin
wouhhhf !
en ont le feu aux joues.
Gare aux corps qui s’aiment encore
dans les lits défaits.
D’être bousculées de la sorte,
les montagnes pour sûr en rêveraient,
là tout de suite, elles aussi.
Mais elles n’y passeront que le soir,
quand approche l’heure du dîner
et que la télé scintille
au fond des maisons.
Quand les crêtes s’allument
au lointain,
il n’ya plus personne
à l’arrêt de l’autobus
qui attende rien.