Sur l’ancienne route de Pamiers – Le 8 septembre 2013, fête de la Nativité de la Vierge, jour du pèlerinage à Vals

 

Ci-dessus : vue d’un arbre déjà paré des couleurs de l’automne à l’entrée du chemin qui monte vers Manses.

Il a plu hier après-midi. C’est l’automne avant l’automne. Conditions idéales pour marcher. Mue par le désir de perpétuer la tradition, je suis partie à pied à Vals. 13 kilomètres. 8h45 à Mirepoix, 10h45 à Vals : il faut deux heures, en marchant vite, même si j’ai pris en route quelques photos. La route, sur la rive droite de l’Hers, est tranquille. La campagne, après la pluie, exhale des parfums délicieux. Deux automobilistes m’ont proposé de m’embarquer. Mais pas question de tricher avec le pèlerinage. Je m’en suis tenue au mode pédestre. Je marchais au demeurant sur la route à laquelle je viens de dédier un article : A Mirepoix – Le chemin de Pamiers. Je revisitais aujourd’hui mon sujet.

 

Entre Manses et Teilhet, la route surplombe, au bord de l’Hers, l’un des sites des sablières du Razès.

 

 

Puis elle longe les hauteurs, bien cachées, du château de Roques.

 

A l’entrée de Teilhet, un grand Christ, comme on n’en voit plus trop.

 

Un reste d’allée de platanes.

 

J’aurais bien voulu m’attarder à Teilhet. C’est lieu de naissance de Marion Marty, l’une de ces « femmes de peu », dont j’évoque l’histoire « noble et tragique » sur ce blog 1Cf. La dormeuse blogue 3 : Autour de la bande à Dabail, quelques femmes oubliées ; Des nouvelles de Marion Marty ; Des nouvelles de Magdeleine Marty..

Je connais des gens de toutes sortes
Ils n’égalent pas leurs destins
Indécis comme feuilles mortes
Leurs yeux sont des feux mal éteints
Leurs coeurs bougent comme leurs portes
2Guillaume Apollinaire, Marizibill, in Alcools, 1913.

Mais j’avais rendez-vous à 11 heures à Vals. J’ai poursuivi mon chemin.

 

A Vals, en l’honneur de la Nativité de la Vierge, Philippe Mousset, évêque de Pamiers, venait ce jour célébrer la messe en même temps que Bernard Capelle, curé de la paroisse.

 

« Mes Amis… » : ainsi Monseigneur Mousset s’est-il adressé aux fidèles, dans le style du pape François.

 

Evoquant les us de la fête de la Nativité de la Vierge à Vals, Philippe Mousset observe que le temps des processions est passé. Le temps qui vient doit être, dit-il, celui d’une « nouvelle évangélisation ». Il n’y faut rien d’autre, dit-il encore, que « plus d’amour » dans la poursuite de nos vies.

Après la célébration, toujours à Vals, je me suis rendue chez Janette Lasvergnas. Nous avons parlé de Michel, son époux, son grand homme, récemment disparu. Janette est, sous le nom de Jeanne Las Vergnas, l’auteur d’une oeuvre poétique d’importance 3Cf. Pages de Jeanne Las Vergnas ; Jeanne Las Vergnas, in Revue Les Hommes sans épaules.. Elle travaille actuellement à une nouvelle publication. J’ai eu l’occasion d’évoquer son oeuvre dans deux articles : Jeanne Las Vergnas – Dès maintenant nous allons naviguer dans le monde invisible ; La neige sur la page – A propos de l’oeuvre poétique de Jeanne Las Vergnas.

 

Beau moment. Janette nous a lu une page de l’oeuvre récente.

 

Janette aime à s’entourer d’artistes. Sabÿn Soulard, plasticienne, professeur à l’université de Toulouse, spécialiste de « l’archaïque contemporain », était là, solaire comme à l’habitude. Elle a exposé en janvier 2013, à Toulouse, sous le titre Le sang des Limbes.

 

Ci-dessus : vue de l’église de Vals depuis le jardin de Janette Lasvergnas.

Plus tard, à l’église, je me suis rendue au concert des 2 D’SAVOIE, qui ont interprété, en duo de cor des Alpes et d’orgue de Barbarie, des airs de bergers, des ballades, des valses, et même quelques standards classiques.

 

Le cor des Alpes, ou Alpenhorn, est un instrument étonnant, initialement utilisé pour communiquer à distance en montagne. Il s’agit d’une trompe en épicéa, longue de trois mètres quarante environ, qui se scinde en deux ou trois parties pour les besoins du transport. Le son, puissant, profond, empreint d’une mystérieuse solennité, donne le frisson. Au soleil couchant, quand on se trouve en montagne du côté de l’ubac, on sent passer sur soi, comme une aile d’effroi, la nostalgie de l’adret. Je me suis souvenue de cette aile, en écoutant les étranges modulations du cor des Alpes. Mais déjà la mécanique de l’orgue de Barbarie m’emportait vers d’autres régions, plus fantasques…

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