A Mirepoix – Le planel de Brau

 

Ci-dessus : détail du « Moulon appelé le Bascou le planol de Brau, font de plenne fage et Contirou » ; plan 19 du compoix mirapicien de 1766.

Le compoix de 1766 mentionne au sud du Bascou (aujourd’hui place du Rumat), entre la route de Limoux (aujourd’hui avenue Jean Durroux) et le tournant de la promenade du Jeu du Mail (aujourd’hui cours du Jeu du Mail), l’existence du « planel de Brau. Je me suis demandé ce que signifiait ce toponyme, aujourd’hui sorti d’usage.

Le planòl, ou planel, c’est en occitan, de façon transparente, « le plat, le plateau, la petite plaine, le petit plateau » 1Cf. Louis Alibert, Dictionnaire Occitan-Français, article « plan », p. 551, Institut d’Estudis Occitans, 1966., situé ici au bord du ruisseau Countirou. Le « Brau » désigne en revanche, de façon plus obscure, soit « l’endroit, laissé sauvage, où l’on parque des taureaux » 2Cf. Robert Geuljans, Dictionnaire étymologique des langues d’oc, article « brau » ; Louis Alibert, Dictionnaire Occitan-Français, article « brau, brava », p. 177., soit « une terre de limon, fertile, mais de travail difficile », soit encore un « site boueux » 3Cf. Louis Alibert, Dictionnaire Occitan-Français, article « brau, brava », p. 177 ; article « brauda », p. 177..

 

Ci-dessus : au bord du ruisseau Countirou, vue actuelle de l’ancienne parcelle du n°23 du plan 19 du compoix de 1766.

Le compoix de 1766 indique que l’appellation « planel de Brau » se trouve réservée à la parcelle n°23 du plan 19, intitulé « Moulon appelé le Bascou le planol de Brau, font de plenne fage et Contirou ». Jean Tadieu, voiturier, tient là, à cette date, « champ, jardin et breil à Countirou et planel de Brau ».

On peut observer sur le terrain que cette parcelle n°23 se trouve située, de l’autre côté de la route de Limoux, plus haut que le Bascou (aujourd’hui place du Rumat), qui s’ouvre en contrebas de cette dernière, de telle sorte qu’on doit pour y accéder descendre quelques marches. A ce titre, la parcelle n°23 constitue un « planel ».

Le lit du ruisseau Countirou se situant également plus haut à l’endroit du planel, il se peut que la parcelle n°23, en raison justement de sa planitude, ait été un endroit boueux en période de crue.

 

Ci-dessus :

Je suppose, pour ma part, que, propriétaire de cette « terre de limon, fertile, mais de travail difficile », Jean Tardieu a choisi, en son temps, de la louer à l’affachoir voisin 4Cf. La dormeuse blogue : Al Bascou, la maison de l’écorcheur. à fin de parcage des braus, des taureaux. Les vieux Mirapiciens me disent que, dans les années 1950 encore, c’était là le « planel des vaches » : il n’y avait que des étables au bord du Countirou, dans cette partie du cours du Jeu du Mail. Rien de surprenant à cela : le foirail, sis place du Rumat, se portait bien encore. Autres temps, d’apparence aujourd’hui si lointaine déjà. Dommage, j’ai tant aimé les vaches, pour les avoir gardées chaque été, au temps de mon enfance, envolée.

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