A Mirepoix, en juillet 2013 – Fabien Bedel expose à la Galerie de la Porte d’Amont

 

Ci-dessus : Fabien Bedel, La Rue Tilante.

 

Ci-dessus : Fabien Bedel, Allez viens, j’t’emmène.

 

Ci-dessus : Fabien Bedel, La foule.

 

Ci-dessus : Fabien Bedel, La crypte.

 

Ci-dessus : Fabien Bedel, Drame de ménage.

 

Ci-dessus : Fabien Bedel, L’Evadée.

 

Ci-dessus : Fabien Bedel, La mulsion.

 

Ci-dessus : Fabien Bedel, Le Zèbre de Goret.

J’aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d’église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l’enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs. Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n’a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées, révolutions de moeurs, déplacements de races et de continents : je croyais à tous les enchantements, dit le poète, à propos de l’alchimie du verbe. C’était en 1870…

Trash, porno, gore et autres fournisseurs d’images idiotes sont en 2013 les genres auxquels Fabien Bedel emprunte les principaux éléments de sa grammaire plastique. L’artiste use de cette dernière dans le cadre de compositions complexes, qui, jouant sur les effets de répétition et d’accumulation, donnent à voir, en même qu’elles se déploient bord à bord, le comment de l’explosion, ou plutôt de l’implosion, qu’elles figurent, entre Rabelais et Sade, dans le style de l’humour noir, très noir, et du cul assumé. Le « bitopède » 1Titre d’une composition de Fabien Bedel, exposée en décembre 2012 à la Galerie de la Porte d’Amont. Cf. La dormeuse blogue 3 : A Mirepoix – Fabien Bedel à la Galerie de la Porte d’Amont., dans ces compositions, ou « le Surmâle », comme dit Alfred Jarry 2Cf. Alfred Jarry, Le Surmâle, 1902., a bien du mal à triompher des Surfemelles !

Principalement dessinateur, Fabien Bedel ménage dans son travail trois étapes, d’abord le crayonné, ensuite l’encrage, enfin la mise en couleur. Sa méthode s’apparente ici à celles des dessinateurs de BD, façon « ligne claire ». Mais Fabien Bedel ne fait point du dessin le moyen de l’écriture d’un récit. Chacune des images qu’il crée se veut auto-suffisante, et celles-ci concentrent en effet dans leur esthétique suffisamment d’explosivité pour faire de cette explosivité même leur sujet. Je suis curieuse de voir, au regard de la dite explosivité, où ira l’oeuvre de Fabien Bedel, dans les suites qu’on attend.

Hâtez-vous ! L’exposition dure seulement jusqu’au 22 juillet 2013.

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