Légendes urbaines – Du Purgatoire aux Fers, Enclumes & Aciers

 

Ci-dessus : enseigne d’un ancien atelier, rue Maréchal Joffre, à Mirepoix. Cliquez sur l’image pour l’agrandir. Regardez bien.

J’ai photographié ce reste d’enseigne, la semaine dernière, rue Maréchal Joffre. Liée à la fatalité du temps qui passe, il y a une sorte de grâce mélancolique, propre aux légendes urbaines qui s’effacent. J’ai conçu le projet de conserver ici la trace de ces légendes, qui subsistent encore, évidentes ou fantômes, sur nombre de murs à Mirepoix. A suivre donc.

Cependant que je photographiais l’enseigne de l’ancien atelier rue Maréchal Joffre, je me suis souvenue que la maison sur laquelle cette enseigne se trouve apposée jouxtait jadis celle l’oeuvre du Purgatoire, laquelle jouxtait elle-même celle du Diocèse, comme on peut le voir sur le plan 4 du au compoix de 1766.

Ci-dessous : marqué par un point bleu, emplacement du Purgatoire sur le plan aquarellé qui accompagne le compoix mirapicien de 1766. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

 

Ci-dessus : Compoix de 1766, détail du plan 4. Rue de la porte de Bragot : aujourd’hui rue Maréchal Joffre ; rue du grand faubourg d’Amont : aujourd’hui rue Victor Hugo ; rue de la Trinité : aujourd’hui rue Vidal-Lablache ; rue Servant : aujourd’hui rue Vigarozy.

Le Purgatoire en effet tenait là, au numéro 21, « maison et jardin joignant à la rue de la porte de Bragot » (aujourd’hui rue Maréchal Joffre), tandis que le Diocèse, sous l’autorité duquel l’oeuvre du Purgatoire se trouvait immédiatement placée, occupait au numéro 20, de façon contiguë, « maison joignant à la rue du grand faubourg et faisant coin à la rue anciennement appelée de la porte de Bragot ».

Je renvoie à l’article intitulé A Mirepoix – Le moulon où sont la maison de M. Simorre, la Trinité et les Houstalets pour de plus amples renseignements sur l’oeuvre du Purgatoire et les liens que celle-ci pouvait entretenir avec le Diocèse. Il suffit ici de considérer que l’oeuvre du Purgatoire s’occupait jadis de célébrer les messes nécessaires au salut de l’âme des défunts.

L’ironie du sort, ou celle de quelque justice immanente, veut ici qu’à l’oeuvre du Purgatoire, qui se chargeait jadis de soustraire les défunts au risque des tenailles et autres fers rougis par les feux infernaux, ait succédé non loin l’oeuvre du forgeron, moderne successeur d’Héphaïstos, qui forge la foudre de Zeus !

 

Ci-dessus : Pierre Paul Rubens, Vulcain forgeant la foudre de Jupiter, 1636.

A lire aussi : A Mirepoix – Le moulon où sont la maison de M. Simorre, la Trinité et les Houstalets

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