D’antiques pierres de cheminée

 

A propos d’une maison qui n’était plus là – Pierres et plâtres, i. e. à propos de l’article dédié par mes soins aux différents aspects d’une démolition opérée il y a peu place du Rumat, ou plutôt, pour utiliser le nom ancien, au Bascou, Serge Alary, président de l’association des Amis de Vals et familier, comme on sait, de l’archéologie médiévale, m’adressait avant-hier le message suivant :

Je profite de ce message pour revenir sur l’article du 17 septembre “A propos d’une maison qui n’était plus là…” et du parallèle entre la pierre de la cheminée d’une maison détruite au Bascou et d’une pierre sculptée d’une maison de la rue Vigarozy 1Cf. A Mirepoix – Moulon de… la porte d’Aval, rue Courlanel, le Grand Couvert, place Saint Maurice et grande place – n°47 à 53.

 

Ci-dessus, de gauche à droite : appareil de pierre au Bascou ; appareil de pierre rue Vigarozy.

Dans le premier cas, il ne s’agit pas d’une pierre sculptée en réemploi mais d’une véritable plaque de cheminée. C’est l’action du feu qui a créé cet évidement à la base de la pierre, par éclatements successifs.

Dans quelques maisons de Vals, dont une voisine du musée, sont conservée de telles plaques encore en place à la base de conduits de cheminée, dont tu trouveras deux exemples en pièces jointes.

Ci-dessous, les deux exemples fournis par Serge Alary :

 

Ci-dessous, pour mémoire, la pierre sculptée visible sur la façade de la maison aux gargouilles, rue Vigarozy, autrefois rue Servant :

 

La comparaison à laquelle m’invite Serge Alary parle d’elle-même. Je lui suis reconnaissante de m’avoir fourni le moyen de trancher ici sur un point d’archéologie, certes modeste, mais rendu passionnant là-justement par sa modestie, autant dire par sa domesticité même.

Je me suis souvenue à cette occasion de l’histoire d’une de mes folies, telle qu’invoquée par Rimbaud dans Une saison en enfer.

A moi. L’histoire d’une de mes folies.
Depuis longtemps je me vantais de posséder tous les paysages possibles, et trouvais dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie moderne.
J’aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d’église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l’enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs.
2Arthur Rimbaud, Une saison en enfer, Délires II, Alchimie du Verbe.

S’il y a de la « folie » dans la passion de l’archéologie modeste comme il y en aurait dans « l’amour des dessus de portes », la folie marche de pair, en telle matière, avec la poésie d’un certain parti-pris des choses.

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