A Pamiers – Golnaz Behrouznia, Junlin Liu, Léonore Sabrier – Intérieur/Extérieur

 

Ci-dessus, de gauche à droite : Golnaz Behrouznia ; Junlin Liu ; Léonore Sabrier.

Exposées à l’initiative de l’association Mille Tiroirs, les artistes sont ici trois jeunes femmes, qui gravitent entre l’Iran, la Chine, le Mexique, et la France, et qui expérimentent ainsi la traversée des cultures et des mondes. Fortes déjà de la solide formation reçue aux Beaux Arts dans leur pays d’origine, elles disaient avec une belle simplicité, lors du vernissage de l’exposition, la portée humaine et la force inspirante de leur projet. La passion de l’art, qui toujours recommence, fait ainsi l’éternelle jeunesse du monde.

 

Ci-dessus : Golnaz Behrouznia.

 

Ci-dessus : Golnaz Behrouznia.

Inspirée par l’univers de la biologie, Golnaz Behrouznia, qui vient d’Iran, dessine, numérise et anime des êtres cellulaires dont elle met en scène les transformations. Elle revisite de la sorte le modèle algorithmique propre aux automates cellulaires, dont le plus connu est le Jeu de la vie. De son travail, elle dit qu’il illustre le possible d’un pont entre la science et l’art.

Je m’étais déjà longuement arrêtée devant les automates de Golnaz Behrouznia en octobre dernier, lors du festival La Novela au Musée des Abattoirs de Toulouse. Le jeu des forces de transformation et les parturitions chimériques qui s’en suivent constituent un spectacle fascinant.

 

Ci-dessus : Junlin Liu.

 

Ci-dessus : Junlin Liu.

Junlin Liu est venue de Shanghaï avec son petit carnet afin de rencontrer l’Europe aux anciens parapets. Elle consigne ses impressions de l’Europe dans ce petit carnet. Ce sont les pages du dit carnet, agrandies, qu’elle expose ici. Dans la veine bruyamment représentée aujourd’hui par Sophie Calle ou Tracey Emin, elle fait matière du divers de sa propre vie, sous la forme de dessins et collages, qui gagnent en ironie à l’échelle miniature imposée par le format du carnet. Les signes de l’Orient et de l’Occident ici se télescopent. Il y a du Pop 1Cf. A Mirepoix – Vision Pop Art., métissé, dans la façon de Junlin Liu, qui illustre la semblable allégeance des deux mondes à l’empire mystérieux des signes.

 

Ci-dessus : Léonore Sabrier

 

Ci-dessus : Léonore Sabrier

Française, Léonore Sabrier travaille actuellement au Mexique. Elle y nourrit sans doute les couleurs de sa peinture, à la fois sourdes et chaudes, somptueusement ponctuées d’or par endroits, et, plus originairement encore, les figures de sa mythologie personnelle, hantée de forces ambivalentes, qui sont celles du monde sauvage, ignorant de toute différence entre l’animal et l’humain. Les photos reproduites ci-dessus rendent mal compte de la senteur d’humus, de feuilles mortes, de fermentation violente, qui vous vient au regard d’un tel monde, malgré la vitre, éblouie par trop d’éclairage, qui vous en sépare.

Léonore Sabrier réalise également des courts-métrages, indifféremment poétiques et militants, qui font la part belle à l’intervention plastique. Elle expose ici un drôle de petit film d’animation, destiné à sensibiliser le public hispanophone à la nécessité de la lutte contre la pollution, créé à la demande d’une association écologiste mexicaine.

 

Ci-dessus, de gauche à droite : Léonore Sabrier ; Junlin Liu.

 

Ci-dessus : Golnaz Behrouznia.

 

Ci-dessus, de gauche à droite : Léonore Sabrier ; Junlin Liu ; Léonore Sabrier ; Golnaz Behrouznia.

L’exposition est ouverte à Pamiers, salle Espalioux, rue Jules Amouroux, les mardis, mercredis et vendredis de 14h à 18h, jusqu’au 31 janvier 2012.

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