Ces fêtes sont anti-civiques et contre-révolutionnaires ?

 

Jean Baptiste Greuze, Le gâteau des rois, 1774

Le gâteau des Rois, qui a connu bien des vicissitudes dont il a triomphé, subsistera longtemps encore, n’en doutons pas. Depuis la charte de 1311, où il se trouvait officiellement nommé, il eut des fortunes diverses ; après avoir été l’occasion de réjouissances, aussi bien parmi le peuple qu’à la cour du Roi-Soleil, il fut l’objet des délibérations du grave Parlement qui, en 1711, à cause de la famine, le proscrivit afin que la farine, trop rare, fût uniquement employée à faire du pain. 1La Tradition : revue générale des contes, légendes, chants, usages, traditions et arts populaires, dir. Emile Blémont et Henry Carnoy, Éditeur : [s.n.], Paris, 1887-1907.

 

Intervention de Pierre Louis Manuel à la Convention le 30 décembre 1792 ; Archives parlementaires de 1787 à 1860 ; 52-61, 63-82. Convention nationale. Série 1 / Tome 56 / impr. par ordre du Sénat et de la Chambre des députés ; fondé par MM. Mavidal et E. Laurent ; continué par M. L. Lataste,… M. Louis Claveau,… M. Constant Pionnier,… [et al.] ; Editeur : P. Dupont, Paris, 1897-1913.

Quand vint la Révolution, Manuel, du haut de la tribune de la Convention, tenta d’obtenir que le gâteau des Rois fût interdit ; mais la galette triompha du tribun. Il est vrai que, peu après, un arrêté de la Commune ayant changé le jour des Rois en jour des sans-culottes, le gâteau n’avait plus sa raison d’être, mais cette disparition ne fut que momentanée, et il reparut sur toutes les tables familiales dès que les temps furent moins troublés. 2La Tradition : revue générale des contes, légendes, chants, usages, traditions et arts populaires, dir. Emile Blémont et Henry Carnoy, Éditeur : [s.n.], Paris, 1887-1907.

La passion civico-révolutionnaire ne profita pas à Pierre Louis Manuel. Il fut guillotiné à Paris, le 14 novembre 1793.

Notes[+]

Ce contenu a été publié dans La dormeuse, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.