La montagne est noire
La montagne est noire,
pour moi,
bleue pour d’autres,
ailleurs.
Son ombre menace,
de me P R E N D R E
de me R E P R E N D R E
dans ses plis.
Plis et replis
des vieilles caves,
gouffres noirs,
l'enfant se souvient,
sa mère lui lisait
un livre,
et un second rugissement,
beaucoup plus puissant et plus proche,
retentit dans la forêt.
Obscurité, tonnerre,
peur.
Ici l'ombrée
d'où l'on voit les soulanes
palpiter,
une fenêtre rit et chante
encore.
Le sort est variable
aussi bien que les heures
l'adret retarde,
l'ubac avance.
La montagne sombre
déjà
dans la nuit profonde.
Loin des étoiles vagabondes,
le ludion,
pris dans les plis
de son manteau terrestre,
pendant que Memnon
chante
à l'indique orient,
retourne au fond.