A propos de l’exposition Corps et Ombres, Caravage et le caravagisme du Nord – A Toulouse, au musée des Augustins

 

Matthias Stom, Le Repas d’Emmaüs

 

Artus Wolffort, Les quatre Evangélistes

 

Atelier de Theodoor Rombouts, L’arracheur de dents

 

Jan van Bijlert, L’Entremetteuse

 

 

Van Blomendael, Socrate, ses deux épouses et Alcibiade

 

Corps et Ombres – Caravage et le caravagisme du Nord… Quand la scénographie d’une exposition s’inspire de l’oeuvre exposé, le regard de l’oeuvre lui-même s’en trouve magnifié et approfondi. J’use ici du mot oeuvre au masculin pour désigner à l’ancienne le travail des peintres caravagistes et la production qui résulte de ce travail. Et comme l’Éternel, à la création, Trouves-tu que c’est bien, et que ton oeuvre est bon ? questionne Musset à l’adresse de Rolla, son alter ego 1Alfred de Musset, Rolla, 1833..

La collection de tableaux hollandais et flamands exposés au musée des Augustins s’attache à montrer comment l’influence du grand Caravage (1571-1610) s’exerce au cours du XVIIe siècle sur les peintres du Nord. Le musée Fabre de Montpellier se réserve parallèlement de montrer comment la dite influence s’exerce sur les peintres du Sud. L’exposition montpelliéraine comprend, tirées de son fond, neuf toiles du Caravage. L’exposition toulousaine, elle, n’en comprend aucune, car le musée des Augustins ne possède aucun Caravage dans son fond. L’influence caravagesque, dans le cadre de l’exposition toulousaine, se montre toutefois comme en creux, en vertu de l’intelligente scénographie qui sur-éclaire à sa façon le caravagisme des Flamands et des Hollandais qu’elle emprunte à d’autres musées de province ou à son fond propre. Ombres et corps, ainsi sur-éclairés, donnent à voir admirablement ce qui fait le mystère du caravagisme, le drame de la nuit et de la lumière, celui des corps mortels, celui de la vie violente, traversée de lueurs, sombre, brève.

L’exposition, au sein du musée des Augustins, est installée dans l’église. La scénographie profite des vues ouvertes en arrière-plan sur les voûtes et sur la splendeur des chapelles pour révéler au coeur de ces dernières des vues secondes, volées à une nuit lointaine et portant si proche, éblouies par la révélation de leur propre secret. Il y a ainsi une Fuite en Egypte signée Rembrandt, toute petite, qui condense la fragile clarté de cette nuit mystérieuse.

 

L’exposition dure jusqu’au 14 octobre 2012.
Dossier de presse

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