A la cuisine.
Deux merveilleuses.
A l’imprimerie.
Le salon de lecture de Madame Geoffrin.
Au village, le marché.
Ci-dessus, quelques vues de l’exposition Petits théâtres de l’intime – La peinture de genre française entre Révolution et Restauration.
Toulouse, Musée des Augustins, du 22 octobre 2011 au 22 janvier 2012.
Je suis allée voir cette exposition hier. J’ai raté la plupart de mes photos. L’éclairage débordait les capacités de mon APN. L’expo, quoi qu’il en soit, est merveilleuse, d’un charme fou. On y voit des intérieurs patriciens ou paysans ; des étoffes d’un rendu admirable ; des soirées au coin du feu, à la fenêtre, au jardin ; un gros monsieur en habit, qui a la goutte ; des bébés à face de lune, des enfants bien peignés ; des visites à l’imprimerie, un salon de lecture ; des scènes de charité chez les pauvres ; des petits chiens, des chats, des salons de lecture, de belles dames, de beaux messieurs ; le marché du village, des vaches étiques, etc. etc. Bref le spectacle, ondoyant et divers, de la vie comme elle va, cahin-caha, de la Révolution à la Restauration. On ne s’habille plus aujourd’hui de la même façon – les pantalons moulants des messieurs, fort indiscrets, souvent flatteurs, étonnent ; les flots de jupe des dames et les décolletés font envie -, mais on se sent finalement tout proche de ces gens qui, dans le cadre de l’intime, vivent les mêmes émotions que chacun de nous.
Il faut aller voir cette exposition rare, qui rassemble des oeuvres peu montrées, rassemblées ici sous le signe du genre, i. e. relatives ici à la vie et aux moeurs d’une époque dont l’histoire parle beaucoup, mais dont les désordres font aussi que la part de l’intime demeure en l’occurrence peu représentée. La vue d’une cuisine ou celle de l’âtre qui brasille le soir dans la pénombre d’un salon des années 1800 éveille ici les sensations d’un présent qu’on reconnaît, car on le partage toujours. L’exposition tire de cette proximité de l’intime un charme irrésistible, merveilleusement troublant.
A lire aussi :
Musée des Augustins – Petits théâtres de l’intime
Petits théâtres de l’intime. La peinture de genre française entre Révolution et Restauration