Ce matin, en ce beau jour d’hiver de l’an de grâce 2011, je suis allée me promener du côté du moulin d’embas, et j’ai vu le Béal gelé en surface !
Une drôle de pensée m’est venue : je serais à Versailles anno 1709, celle du Grand Hiver, où l’on enregistrait à Paris une température de -30°, et je me trouverais ici au bord du Grand Canal, pris par les glaces, …
… ou encore devant le bassin d’Apollon vitrifié par le grand gel.
– Mirepoix n’a rien de Versailles ! me direz-vous.
– Mutatis mutandis, si, si, un peu… C’est là ce qui est drôle.
Hiver au bord du bassin d’Apollon, hiver au bord du moulin d’embas, c’est toujours l’Hiver.
Ci-dessus de haut en bas : 1. Vue prise à Mirepoix, au bord du Béal, le 23 janvier 2011 ; 2. Le Char d’Apollon, photographié par Gérard Blot pendant l’hiver 1897- 1898 lors d’une campagne de restauration de la statuaire des façades et des jardins de Versailles et de Trianon ; 3. Vue de la façade et de la machine hydraulique du moulin d’embas ; 4. L’Hiver, estampe préparatoire à la réalisation de la statue de marbre décorant le pourtour du parterre du Nord dans les jardins de Versailles ; estampe et statue réalisées en 1680 par François Girardon ; 5. Vue de l’une des deux passerelles sur le Béal.
A lire aussi :
Le canal du moulin – 1. Du Countirou au pont de Raillette
Le canal du moulin – 2. Du pont de Raillette au moulin
Le canal du moulin – 3. Vers l'embouchure
On a vidé le Béal !
» J’ai vu, sur le chemin de Paris à Valenciennes, en 1709, les désastres de la guerre ajoutés à ceux de la famine, du cannibalisme qui s’étendait partout. C’était horrible ! Je souhaite, comme tous ceux qui ont vécu cette épreuve épouvantable, que cela ne se reproduise jamais …
Sur le visage de Watteau un sourire triste s’allume et s’éteint.
– … Au moins pas tout de suite. »
Michel Nuridsany, » Ce sera notre secret, Monsieur Watteau « , Flammarion, 2006, page 140.
belle nature , pas morte…. mais gelée!
– 30°, Dieu nous en préserve!!