Analogies – Tour, cabane, boîte

 

 

Ci-dessus, de gauche à droite : Giorgo Chirico, La tour rouge, détail, circa 1913 ; cabanat installé au bord du Béal, à Mirepoix ; Giorgio Chirico, L’angoisse du départ, détail, circa 1913.

Comme j’avais rencontré maintes fois ces derniers temps, dans le compoix du XVIIIe siècle, le mot cabanat, je n’ai pas manqué de photographier aujourd’hui, au bord du Béal, cette version moderne du dit cabanat.

La syllable finale en -nat sonne comme un tour de verrou, ou un tour de clé.

C’est ce tour de clé syllabique qui, par effet de correspondance entre un son et une forme, m’a représenté pourquoi je trouvais à ce banal cabanat installé au bord du Béal un air de famille avec la tour rouge ou les caisses et autres boîtes qui peuplent les toiles de Chirico.

Face à la montagne, l’enfant demande : – Qu’est-ce qu’il y a derrière ? Face à un volume clos, une caisse, une boîte, l’enfant s’interroge : – Qu’est-ce qu’il y a dedans ?

Je suis comme l’enfant – sûrement pas seule de mon espèce. Je ne puis considérer la clôture sans que, ακολουθος, immédiatement et à la suite, ne me vienne le désir d’ouvrir. Il y a tout le parfum du secret dans ce moment de la curiosité suspendue.

Le byzantinisme du graffiti apposé sur le dit cabanat renforce ici, en la répliquant, l’obscurité de la promesse dont la clôture de l’édifice constitue, à elle seule, la forme causative. L’auteur du graffiti ne l’a peut-être pas fait exprès. Le hasard est un grand magicien…

Une réponse sur “Analogies – Tour, cabane, boîte”

  1.  » It was a big, ugly, antique, but convenient house, embodying a few features of a building still older, half replaced and half utilized, in which I had the fancy of our being almost as lost as a handful of passengers in a great drifting ship. Well, I was, strangely, at the helm !  »

    Henry James, The turn of the screw.

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