Abdon Soulié, un autre (grand-) oncle de Frédéric Soulié
29 juillet 1748. Acte de baptème d’Abdon Soulié. Archives dép. de l’Ariège. Mazères. Document 1NUM2/5MI676 (1745-1749). Vue 139.
Abdon Soulié est le dernier des six enfants – quatre garçons, deux filles – de Jean Pierre Soulié I, maître tailleur, et de Magdeleine Vidal ; d’où le petit frère de Jean Soulié , né le 3 janvier 1727, de Pierre Soulié, né le 26 août 1731, et de Jean Pierre Soulié II, né le 22 janvier 1735. Baptisé le 29 juillet, Abdon Soulié disparaît ensuite des registres de la ville. Je désespérais de savoir un jour ce qu’il était devenu, quand dernièrement, par un coup de hasard, j’ai retrouvé sa trace dans les registres de Belpech.
Ci-dessus : à Belpech, au bord de la Vixiège, par un soir d’automne.
Je m’intéresse à Abdon Soulié parce qu’il sera plus tard, comme Jean Soulié 1Cf. A Mirepoix, l’ancienne maison de Jean Soulié, l’un des (grands-) oncles de l’écrivain Frédéric Soulié., son frère n° 1, et Pierre Soulié 2Christine Belcikowski. A Mirepoix, l’ancienne maison de l’Abbé Pierre Soulié, prêtre constitutionnel, l’un des (grands-) oncles de Frédéric Soulié., son frère n° 2, l’un des (grands-) oncles de Frédéric Soulié. Jean Pierre Soulié, son frère n° 3, sera quant à lui le grand-père de Frédéric Soulié. 3Cf. Christine Belcikowski. Pour une généalogie de Frédéric Soulié.
novembre 1783. Acte de mariage d’Abdon Soulié et de Jeanne Rouquet. Archives dép. de l’Aude. Belpech. Paroisse Saint Sernin. Document 100NUM/AC33/1E3 (1739-1791). Vue 404.
Le 25 novembre 1783, Abdon Soulié, maître boulanger, âgé alors de quarante-huit ans, épouse à Belpech Jeanne Rouquet, fille de Paul Rouquet, maître boulanger, et de Roze Gilis. C’est Pierre Soulié, « prêtre prébendier », frère du marié, qui consacre cette union. Jean Soulié, devenu avocat à Mirepoix, frère aîné du marié, se trouve présent à la cérémonie en lieu et place de feu Jean Pierre Soulié I, leur père. Sébastien Rouquet 4Sébastien Rouquet, né le 19 juin 1765 à Belpech, fils de Paul Rouquet de de Roze Gilis. Archives dép. de l’Aude. Belpech. Paroisse Saint Sernin. 100NUM/AC33/1E3 (1739-1791). Vue 232., « frère de l’épouse », fait également partie des témoins.
25 décembre 1784. Abdon Soulié parrain de Paul Sébastien Rouquet. Archives dép. de l’Aude. Belpech. Paroisse Saint Sernin. Document 100NUM/AC33/1E3 (1739-1791). Vue 414.
Le 25 décembre 1784, Abdon Soulié est, sur les fonts, parrain du petit Paul Sébastien Rouquet, fils de Jean Rouquet 5Jean [Baptiste] Rouquet, né le 7 novembre 1762, boulanger, autre fils de Paul Rouquet de de Roze Gilis., son beau-frère, et de Marie Anne Pech. Il adorne le registre d’une signature qui a pris de l’envergure !
26 décembre 1787. Acte de baptême de Noël Etienne Jean Soulié. Archives dép. de l’Aude. Belpech. Paroisse Saint Sernin. Document 100NUM/AC33/1E3 (1739-1791). Vue 437.
Le 26 décembre 1787, Jeanne Rouquet donne à Abdon Soulié, son époux, un premier fils nommé Noël Etienne Jean Soulié.
11 septembre 1790. Acte de baptême de Pierre Auguste Prosper Soulié. Archives dép. de l’Aude. Belpech. Paroisse Saint Sernin. Document 100NUM/AC33/1E3 (1739-1791). Vue 462.
Le 11 septembre 1790, Jeanne Rouquet donne à son époux un second fils nommé Pierre Auguste Prosper Soulié. Sébastien Rouquet, parrain de l’enfant, est à cette date « docteur ès droits ».
Après Bernard Rouquet 6Bernard Rouquet, né le 11 avril 1751, frère et parrain de Sébastien Rouquet., son frère, qui a été notaire à Belpech de 1778 à 1782, Sébastien Rouquet sera notaire à son tour, et il exercera son activité, toujours à Belpech, de 1793 à 1799 7Après Bernard Rouquet, puis Sébastien Rouquet, Jacques Rouquet, leur frère, né le 3 février 1768, reprendra l’étude et mènera son activité de 1799 à 1827..
Abdon Soulié, dans le même temps, poursuit avec succès son activité de maître boulanger. Les registres des années suivantes ne fournissent aucune indication supplémentaire.
8 août 1815. Acte de décès d’Abdon Soulié. Archives dép. de l’Aude. Belpech. Document 100NUM/5E33/21 (1815-1816). Vue 68.
Abdon Soulié meurt à Belpech le 8 août 1815. Parmi ses frères, Jean Soulié est mort à Foix le 24 pluviôse an X (13 février 1802) ; Jean Pierre Soulié II est mort à Lavelanet le 12 ventôse an XI (3 mars 1803). Pauline, leur soeur, devenue gouvernante de Pierre Soulié, prêtre, est morte à Mirepoix le 18 mars 1807. Pierre Soulié, prêtre, est mort à Tourtrol, le 5 octobre 1809.
Ci-dessus : une rue de Belpech en automne, au soleil couchant.
L’histoire d’Abdon Soulié est celle d’un tardillon qui, à la différence de ses frères aînés, ne se trouve pas destiné dans sa jeunesse au statut de clerc tonsuré et ne poursuit donc pas de longues études, de telle sorte que, ne pouvant prétendre aux mêmes fonctions que ses frères – avocat, prêtre ou professeur – il opte pour le statut de maître boulanger, après son père qui était maître tailleur, et son arrière-grand-père, maître passementier. Doté, lui seul, d’un prénom à consonance protestante, il semble voué par là-même à l’illustration des valeurs défendues par la religion que Daniel Soulié II, son grand-père, a abjurée le le 12 juin 1701 8Cf. Christine Belcikowski. Pour une généalogie de Frédéric Soulié. 2. De l’efficience d’un fatum.. Mais, en épousant Jeanne Rouquet, il épouse aussi une belle-fratrie notariale, et il se trouve de fait relié au milieu des hommes de loi, milieu auquel Jean Soulié, son frère aîné, appartient déjà en tant qu’avocat, ainsi que Jean Pierre Soulié, son autre frère, avocat également, quoique de moindre envergure.
On remarque par ailleurs que le nom de Jean Pierre Soulié, autre frère d’Abdon Soulié, ne figure sur aucun des actes importants de la vie de ce dernier. Il est vrai que, tandis que Jean Soulié et Pierre Soulié vivent à Mirepoix, Jean Pierre Soulié a fait sa vie, lui, à Lavelanet, et qu’il se trouve de la sorte plus éloigné de Belpech, d’où finalement plus isolé. L’homme au demeurant semble à la fois plus dur que ses frères et plus sujet qu’eux aux aléas d’une fortune zigzaguante.
On ne sait pas si, du temps qu’il vivait en Ariège, i.e. de 1800 à 1808, le petit Melchior Frédéric Soulié a jamais rencontré son (grand-) oncle Abdon Soulié, ni ses cousins Noël Etienne Jean Soulié et Pierre Auguste Prosper Soulié.
References
↑1 | Cf. A Mirepoix, l’ancienne maison de Jean Soulié, l’un des (grands-) oncles de l’écrivain Frédéric Soulié. |
↑2 | Christine Belcikowski. A Mirepoix, l’ancienne maison de l’Abbé Pierre Soulié, prêtre constitutionnel, l’un des (grands-) oncles de Frédéric Soulié. |
↑3 | Cf. Christine Belcikowski. Pour une généalogie de Frédéric Soulié. |
↑4 | Sébastien Rouquet, né le 19 juin 1765 à Belpech, fils de Paul Rouquet de de Roze Gilis. Archives dép. de l’Aude. Belpech. Paroisse Saint Sernin. 100NUM/AC33/1E3 (1739-1791). Vue 232. |
↑5 | Jean [Baptiste] Rouquet, né le 7 novembre 1762, boulanger, autre fils de Paul Rouquet de de Roze Gilis. |
↑6 | Bernard Rouquet, né le 11 avril 1751, frère et parrain de Sébastien Rouquet. |
↑7 | Après Bernard Rouquet, puis Sébastien Rouquet, Jacques Rouquet, leur frère, né le 3 février 1768, reprendra l’étude et mènera son activité de 1799 à 1827. |
↑8 | Cf. Christine Belcikowski. Pour une généalogie de Frédéric Soulié. 2. De l’efficience d’un fatum. |