Ci-dessus : Joan Miró, La sieste, 1925.
Au village, dans la vallée du Douctouyre, lorsque j’étais petite, les Anciens, l’été, se retiraient après le repas de midi, pour faire mietchoun. Nos parents nous invitaient bien sûr à faire de même. J’en avais conclu alors que le mot mietchoun désignait la sieste.
Maintenant que je suis grande et que j’ai eu le temps de me renseigner, j’ai progressé dans la compréhension de ce mot occitan. Le mot mietchoun désigne, à partir du latin medius, l’heure mèjia 1Cf. Louis Alibert, Dictionnaire Occitan-Français, article mièg, mièja, p. 493, Institut d’Estudis Occitans, Toulouse, 1966., i. e. l’heure méridienne, et le cas échéant, la pause de midi.
On peut faire mietchoun de diverses façons, qui ne ressortissent pas forcément à la sieste. Mme Lucette Bru se souvient ainsi que lo Prumiè de l’An, dans le secteur de Lesparrou, toutos las oubrièros aprés mietchoun s’en anèen d’un oustal à l’aoutro per pren la «gouto e les boubous traditiounales. Les omes elis eron al café per beure e fe uno manilho. Le patrou a uno ouro e mièjo troubec toutis les ateliés deserts. Dins uno couléro folho , fasquec le tour del bilatge e des dous cafés. Me digus nou boutjec. E le patrou s’en tournec soul en renegan, e l’usino demourec tempado touto la brespado. 2Cf. Lesparrou, nostro comouno en Pays d’Olmes, p. 154.
Fa calou, ces jour-ci. Ce sont là des jours propices pour faire mietchoun au jardin, sous les arbres, ou dans une chambre aux volets mi-clos, où l’on entend seulement voler une mouche…
Notes