Jousepet que ne boü camiso – Un Noël ariégeois

 

Ci-dessus : J. F. Faure, Adoration des bergers, toile exposée à la cathédrale de Mirepoix
L’oeuvre n’est pas documentée. J. F. Faure, peintre toulousain, élève de Jean Baptiste Despax (1710-1773), lui-même élève d’Antoine Rivalz (1667-1735), est l’auteur d’une autre Adoration des bergers, peinte pour le couvent Saint Pierre des Chartreux, à Toulouse.

Jousepet que ne boü camiso,
Jousepet que n’es tout nudet ;
Jousepet que ne boü culottos, camiso
Jousepet que n’es tout nudet.

Jousepet que ne boü matelotto,
Matelotto, culottos, culottos,
Camiso,
Jousepet que n’es tout nudet.

Jousepet que ne boü un gipou,
Un gipou, matelotto, culottos,
Culottos, camiso,
Jousepet que n’es tout nudet.

Jousepet que ne boü caussettos,
Caussettos, un gipou, un gipou,
Matelotto, matelotto, culottos,
Culottos, camiso,
Jousepet que n’es tout nudet.

Jousepet que ne boü garroutieros,
Garroutieros, caussettos, caussettos,
Un gipou, un gipou, matelotto,
Culottos, culottos, camiso,
Jousepet que n’es tout nudet.

Jousepet que ne boü sabatos, sabatos,
Gaussettos, gaussettos, garroutieros,
Garroutieros, matelotto, matelotto,
Un gipou, un gipou, un gipou
Culottos, culottos, camiso,
Jousepet que n’es tout nudet.

Jousepet que n’en boü yos bouglos,
Sabattos, sabattos, caussettos, caussettos,
Garroutieros, garroutieros, matelotto
Matelotto, un gipou, un gipou,
Culottos, culottos, camiso,
Jousepet que n’es tout nudet.

Jousepet que n’en boü michettos,
Michettos, yos bouclos, yos bouclos,
Sabattos, sabattos, caussettos, caussettos,
Garroutieros, garroutieros, matelotto,
Matelotto, un gipou, un gipou, culottos,
Culottos, camiso, camiso e barret,
Jousepet que n’es tout nudet.

Noël composé dans le comté de Foix vers le milieu du XVIIIe siècle ; in Recueil de noëls de l’Ariège en patois languedocien et gascon, précédé d’une préface et de règles orthographiques, page 20, par Louis Lafont de Sentenac ; 6 avril 1887 ; imprimerie Veuve Pomiès, Foix.

La langue romane pure florissait à l’époque des troubabours, et elle exerça une grande influence sur la poésie italienne et espagnole. La langue romane vulgaire, qui a joué aussi un rôle brillant, a donné naissance à un grand nombre de poésies, et principalement à des cantiques connus sous le nom de Noëls, récits naïfs et touchants créés par le peuple et conservés par lui dans le sanctuaire du coeur ; plusieurs ont traversé les siècles et sont venus jusqu’à nous. Transmis de bouche on bouche, le grand-père les chantait aux petits enfants assemblés autour de la bûche traditionnelle, et, eux, à leur tour, ils les apprenaient aux générations suivantes… 1Louis Lafont de Sentenac, Recueil de noëls de l’Ariège en patois languedocien et gascon, Préface.

Bon Noël à tous !
En polonais, Wesołych Świąt Bożego Narodzenia !

Notes[+]

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