A la cathédrale de Lescar

 

 

 

Bâtie sur le site d’un très ancien monastère, la cathédrale de Lescar date de l’épiscopat de Gui de Lons, au XIIe siècle. Elle devient au début du XVIe siècle la nécropole des rois de Navarre. En 1569, les troupes de Montgommery saccagent l’intérieur de l’édifice et détruisent la totalité des tombes royales. Le bâtiment abrite alors pour un temps le culte réformé. En 1610, faute d’entretien, les voûtes et le clocher s’effondrent. Au cours du XVIIe siècle, la cathédrale fait l’objet d’une restauration complète, qui allie conservation des structures, de la statuaire et des mosaïques romanes, ainsi que des ajouts de style flamboyant, et réaménagement du décor mobilier dans le style de la Contre-Réforme. L’évêché de Lescar se trouve supprimé en 1791, et la cathédrale, alors livrée au pillage. Sauvée par son classement en 1840, la cathédrale bénéficie ensuite de diverses campagnes de restauration. Celles-ci lui rendent aujourd’hui une bonne part de son lustre d’antan.

 

 

La voûte et les murs de l’abside romane ont été ornés au XVIIe siècle d’un remarquable ensemble de peintures dédiées au personnage de la Vierge et à la gloire du Christ. Ces peintures sont l’oeuvre de Dominique Bordes, religieux de l’ordre de Saint Dominique.

 

Ci-dessus : Le roi David.

 

Ci-dessus : Anges de l’Immaculée Conception.

 

Ci-dessus, de gauche à droite : L’adoration des Mages ; La fuite en Egypte.

 

Les sculptures qui ornent les chapiteaux de l’abside et de la nef de la cathédrale sont inspirées de celles de la basilique toulousaine de Saint-Sernin. Elles demeurent malheureusement difficiles à photographier. A défaut d’avoir pu obtenir une bonne image du festin d’Hérode, je reproduis ici une vue d’Adam et d’Eve au jardin d’Eden, curieusement voisins d’un putto floride, figuré sur un retable baroque situé à proximité.

 

Sur le sol de l’abside courent deux tapis de mosaïque, commandés au XIIe siècle par Gui de Lons. On y voit, entre autres, l’homme de Dieu triompher d’un sanglier qui représente Satan lui-même, et un archer à la jambe de bois au visage noir, sans doute un Sarrasin, qui boite dans sa foi comme il boite dans sa jambe.

 

A la croisée du transept, une plaque installée au sol rappelle les noms des souverains béarnais qui ont été jadis enterrés ici et dont les tombes ont été dispersées au moment des guerres de religion. Il s’agit des personnages suivants :

François Fébus roi de Navarre † 1483
Jean d’Albret † 1516
Catherine de Foix reine de Navarre † 1517
François d’Albret † 1512
Anne d’Albret † 1532
Marguerite d’Angoulême reine de Navarre et écrivain † 1540
Henri II d’Albret roi de Navarre † 1555

 

Aujourd’hui déplacées du milieu de la nef au fond des bras du transept, les stalles datent de 1632. Sur les dossiers sont représentés le Christ, les apôtres, les quatre évangélistes ; Notre Dame des Sept Douleurs ; les saints titulaires des sept anciennes églises de Lescar – Saint Michel, Saint Jean Baptiste, Saint Julien, Saint Martin, Sainte Catherine, Sainte Confesse, Saint Galactoire (en remplacement de Sainte Quitterie – ; divers saints populaires du Sud-Ouest – Sainte Christine, Sainte Foi,Saint Orens, Saint Gérons, Saint Laurent – ; les quatre docteurs de l’Eglise ; la Vierge de l’Annonciation ; l’Ange de l’Annonciation.

 

Ci-dessus, de gauche à droite : retable de la Vierge (XVIIIe) ; retable de la Pentecôte (occupé aujourd’hui par une statue de Saint Julien), oeuvre de Giraudy (1761) ; retable de la Cène (XVIIIe).

 

Ci-dessus, de gauche à droite : détails du retable de la Pentecôte.

 

Sur l’esplanade qui borde la cathédrale, restes de l’ancien palais épiscopal.

 

Une stèle rappelle sur cette esplanade que Lescar constitue en Béarn, sur le chemin de Saint Jacques, l’une des dernières étapes de la voie du Puy avant le col du Somport.

 

P.S. : J’ai lu avec profit, après la visite rapportée ici, La cathédrale de Lescar – Le plus beau monument roman du Béarn, ouvrage signé par Jacques Lacoste, professeur émérite à l’université de Bordeaux 3 ; édité par les Amis des Eglises Anciennes du Béarn en 2011.

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