Ci-dessus, de gauche à droite : plan actuel ; plan de 1766. Correspondance des noms de rue et de lieu, d’une vue à l’autre : rue Cambajou, et rue Paraulettes et Saint Amans : rue Frédéric Soulié ; rue du Coin de Cambajou : rue du Gouverneur Laprade ; rue del Bascou : rue des Pénitents Blancs ; rue du Coin de Loubet : rue Bayle ; Coin de la rue de Paraulettes : rue Astronome Vidal ; rue du Coin de Caramaing et de Paraulettes : rue Caraman ; promenade du Rumat et rue de l’Isle : cours du Rumat et rue de l’Ile ; canal du moulin : Béal ; rue qui vient du Countirou : rue Jacques Miquel.
Ci-dessus, de gauche à droite, autour du moulon : place du Rumat et promenade du Rumat ; rue du Coin de Cambajou : aujourd’hui rue du Gouverneur Laprade ; rue Cambajou : aujourd’hui rue Frédéric Soulié ; rue del Bascou et porte del Rumat : aujourd’hui rue des Pénitents Blancs.
Située au débouché de la route de Limoux, siège de l’affachoir et du foirail, la place du Rumat constitue en 1766 un lieu d’activité important. Le moulon immédiatement installé au bord de cette dernière concentre conséquemment un nombre élevé de propriétaires. Les maisons sont édifiées sur les bords du moulon. Elles s’enchevêtrent sur deux rangs tout au long de la rue del Bascou et porte del Rumat, tandis que deux maisons seulement bordent la rue du Coin de Cambajou. Comme partout ailleurs dans le Mirepoix de 1766, l’intérieur du moulon demeure réservé aux jardins. Ceux-ci s’étendent jusqu’à la place du Rumat, qu’ils ourlent ainsi d’une marche de verdure agréable, tandis qu’ils procurent un espace de respiration aux demeures imbriquées de la rue del Bascou et porte del Rumat. Ces jardins comprennent rue du Coin de Cambajou un passage conduisant à la parcelle 91.
Voici la liste des propriétaires réunis dans ce moulon en 1766 :
73. François Turi, brassier ; maison, grange ; jardin indivis avec Michel Pailhès
74. Pierre Gatimel, brassier ; maison, jardin, passage à la rue del Bascou et porte del Rumat
75. Pierre Gatimel, brassier
76. Paul Jean, dit Natet, brassier ; maison et jardin à la rue del Bascou
77. Jean Foulquié, garde de Mgr le marquis de Mirepoix ; Joseph Tornier, menuisier ; Charles Pintat tisserand ; Jean Fidency, meunier de Regat : indivision : maison et jardin à la rue del Bascou et porte del Rumat
78. Jean Laylix, tisserand de toile ; maison, à la rue del Bascou de la porte del Rumat
79. Laurent Truquet ; maison derrière celle de Jean Laylix à la porte del Rumat
80. Jean Laylix ; jardin au derrière de la maison des héritiers de Jean Truquet, avec passage
81. Marianne Habram, veuve de Jean Gouté ; maison et jardin à la rue del Bascou et porte del Rumat
82. Joseph Deleu, brassier ; maison et dessus du passage d’Anne Natet à la rue del Bascou
83. Joseph Deleu, brassier
84. Andrieu Gironce, brassier ; maison à la porte del Rumat faisant coin à la rue del Bascou et à celle de Cambajou
85. Jean Montaud, charpentier ; maison, patu, passage à la rue del Bascou
86. Jean Autier, brassier ; maison à la rue Cambajou
87. Barthélémy Gaignoulet, brassier ; maison à la rue Cambajou
88. Me Etienne Rouger, avocat au parlement, comme acheteur de Pierre Bauzil baigneur ; maison, petit déduit, patu, jardin à la rue Cambajou ; Joseph Deleu, patu et jardin à la rue de Cambajou, avec le puits et l’usage du passage dans la maison de Jean Montaud, achetés à Pierre Bauzil, baigneur ;
88 bis. [Mention relevée sur le compoix ; non expliquée ; sans correspondance sur le plan !] Pierre Bauzil baigneur ; maison à la rue Cambajou, avec le puits et l’usage du passage dans la maison de Jean Montaud
89. Paul Virelizier, jardinier ; maison et jardin à la rue Cambajou
90. Paul Virelizier ; maison à la rue Cambajou
91. Jean Pons, héritiers ; derrière la maison de Paul Jean
92. Paul Jean, dit Natet ; jardin à la rue Cambajou
93. François Izard, dit La Mort, voiturier.
Parmi les propriétaires réunis dans ce moulon, on compte 8 brassiers ; 2 tisserands ; 1 meunier ; 1 charpentier ; 1 menuisier ; 1 voiturier ; 1 baigneur ; 1 jardinier ; 1 garde du marquis de Mirepoix ; 1 avocat ; 1 veuve ; 1 héritier ; 4 autres, non précisés. Les brassiers sont en majorité. Ils ont là sans doute leur demeure, à proximité de la place où ils trouvent de l’emploi. François Izard, dit La Mort, use vraisemblablement de la parcelle 93 pour remiser, à peu de distance du cimetière, situé plus loin, au bout de la promenade du Jeu du Mail, ses corbillards. Me Rouger, avocat, demeure le seul notable représenté dans le moulon. On remarque que, comme Me Rouvairollis ((Cf. A Mirepoix – Maison, décharge, jardin, rue du Coin de Cambajou)) et Me Vidalat ((Cf. A Mirepoix – En face de la maison de François Rouvairollis, qu’est-ce qu’il y a ?)), il a pris soin d’acquérir une propriété sise à l’angle de deux rues passantes, sur le trajet des voyageurs venus de Carcassonne, de Villefranche de Lauragais, de Limoux, et à proximité des activités génératrices de contrats qui se traitent quotidiennement au Rumat. Pierre Bauzil, baigneur, ancien propriétaire de la parcelle 88, dirige un établissement de bains sous le grand couvert. Assurait-il auparavant le même service de bains au numéro 88 ici considéré ?
Ci-dessus : vue actuelle du moulon depuis la place du Rumat.
Ci-dessus : vues actuelles du moulon, rue du Gouverneur Laprade. La maison aux volets rouges et à la façade couverte de vigne vierge était en 1766 propriété de Me Rouger.
Ci-dessus : vues du moulon depuis l’angle de la rue du Gouverneur Laprade et de la rue Frédéric Soulié. Sur la photo de gauche, on reconnaît au premier plan l’ancienne maison de Me Rouger. Sur la photo de droite, peu avant l’angle de la rue Frédéric Soulié et de la rue des Pénitents Blancs, on voit les maisons qui appartinrent jadis à Barthélémy Gaignoulet, brassier, Jean Autier, brassier, Joseph Deleu, brassier, et Andrieu Gironce, brassier. La maison de Joseph Deleu fait l’angle de la rue Frédéric Soulié et de la rue des Pénitents Blancs. Elle est pourvue, côté rue Frédéric Soulié, d’un corbeau qu’on remarque. Au pied du mur subsiste une ancienne fontaine.
Ci-dessus : vues du moulon depuis l »angle de la rue Frédéric Soulié et de la rue des Pénitents Blancs. On reconnaît au premier plan la maison de Joseph Deleu, avec l’inclusion constituée par la propriété d’Andrieu Gironce.
Ci-dessus, à l’angle de la rue des Pénitents Blancs et du cours du Rumat, la grande maison blanche, aujourd’hui entièrement refaite, s’élève, dirait-on, à l’emplacement des anciennes maison et grange de François Turi, brassier. Grossièrement occulté le curieux entremis qui sépare la maison blanche de celle qui fait l’angle actuel de la rue et du cours, conserve dans le détail de sa forme la mémoire d’un encorbellement disparu.
A suivre. Prochainement : A Mirepoix – Le quartier de Lilo – 2. Entre la rue del Bascou et la rue du Coin de Loubet.
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