Pierre François Brun, dans cette lettte datée du 17 thermidor an XIII (27 juillet 1808) et adressée au maire de Lavelanet, avalise la facture relative à la mise en place de pavés dans la commune correspondante.
0n sait qu’en 1800, à la suite de la Révolution, Francois Pierre Brun a eu à constater dans le département de l’Ariège la dégradation générale des voies publiques. « J’ai déjà visité, ou j’ai eu l’occasion de voir dans quelques tournées le plus grand nombre des communes de cet arrondissement. Combien j’ai eu à gémir d’en trouver une, il y a peu de jours, qui ne présente dans ses avenues et dans toutes ses rues qu’un cloaque infect et mal sain ! Dans une longue allée de très beaux arbres, qui forme sa principale avenue, des trous énormes, des bourbiers pratiqués exprès, des fumiers sans nombre ne laissent pas même aux piétons un passage facile ; et toutes les rues, les petites places sont encore dans un état pire. » ((Archives nationales. Dossier Jean Dabail. Archives nationales : F/7/7724.)). Formé à la gestion comptable difficile par son ancien statut de procureur-syndic du district de Montpellier, soucieux derechef de contrôler le juste emploi des deniers publics, Pierre Francois Brun autorise ici l’assemblée à délibérer de l’emploi en question.
Je reproduis ici ce document pour la beauté du vieux papier, du timbre qu’il porte, de l’écriture, bien lisible, et pour la signature du préfet Brun, rare, car souvent remplacée par celle de son secrétaire, M. Sauvan.
Petite, serrée, l’écriture du préfet Brun témoigne de la rigueur de l’homme, peut-être de sa constriction, en tout cas de la réserve qu’il entendait conserver dans sa vie publique.
Premier préfet de l’Ariège ((Cf. Christine Belcikowski. Pierre François Brun, premier préfet de l’Ariège.)), Pierre François Brun exerce officiellement cette difficile fonction jusqu’au 27 juillet 1808. A l’automne 1808, il est remplacé par Henri Jean Pierre Antoine, baron Dupont-Delporte.