A la recherche de l’Abbé Dedu, du Docteur Dedu, et d’autres Dedu encore, tous inconnus de l’histoire

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« Le 27 août 1716, par moi Maurice Garrigues, hebdomadier et vicaire de l’église cathédrale et paroissiale Saint Maurice de Mirepoix, a été baptisé Jacques Denat, fils légitime et naturel du Sieur Pierre Denat, marchand trafiquant, et de Jeanne Lieusson, mariés ; parrain a été Monsieur Dedu, docteur en médecine et curé de la paroisse de La Bastide ; marraine, Françoise Denat. Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix (1699-1722). Document 1NUM6/5MI663. Vue 342.

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Ci-dessus : église de La Bastide de Bousignac dans les années 1900.

Dernièrement, dans le cadre d’une recherche qui portait sur un autre nom, une autre généalogie, mon attention s’est trouvée arrêtée par le « Monsieur Dedu, docteur en médecine et curé de la paroisse de La Bastide » reproduit ci-dessus. « Docteur en médecine et curé » ? Est-ce vraisemblable au XVIIIe siècle ? C’est là pourtant ce que dit le registre en question. J’ai par suite cherché à en savoir plus sur cet Abbé Dedu, qui demeure un parfait inconnu de l’histoire.

1. Jacques Dedu, « docteur en médecine et curé »

Les bastides sont nombreuses en Ariège et dans l’Aude. Mais à force de visiter des registres paroissiaux – j’allais trop loin -, je suis tombée, tout près de Mirepoix, sur le registre de La Bastide de Bousignac.

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Archives dép. de l’Ariège. La Bastide de Bousignac (1684-1750). Document 1NUM/186EDT/GG1. Vue 74.

L’Abbé Dedu a été curé de La Bastide de Bousignac, de 1702 à 1720, comme en atteste le registre correspondant.

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Archives dép. de l’Ariège. La Bastide de Bousignac (1684-1750). Document 1NUM/186EDT/GG1. Vue 77.

Le 21 juin 1720, l’Abbé Dedu cède sa charge à l’Abbé Barreau, lequel sera remplacé peu après par l’Abbé Laffite, puis par l’Abbé Bounaure. J’ai déduit de cette retraite de l’Abbé Dedu que celui-ci était vieux, sans doute proche de sa fin. Et comme j’avais déjà remarqué des Dedu dans le registre de Fanjeaux, dont un Dominique Dedu, docteur en médecine, je suis allé consulter le registre en question à partir de 1720. J’y ai trouvé que l’Abbé Jacques Dedu est mort à Fanjeaux le 4 septembre 1722, à l’âge de soixante-sept ans. De quoi rechercher sa date de naissance circa 1655.

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4 septembre 1722. Décès de l’Abbé Jacques Dedu. Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1699-1734). Document 100NUM/AC136/1E9. Vues 272-273. A noter, au passage, qu’immédiatement après l’acte reproduit ci-dessus, figure l’acte de mariage de Jean Bauzil, « l’organiste natif de Mirepoix », qui, le 30 septembre 1722, épouse à Fanjeaux Claire Hulier.

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Ci-dessus : église de Fanjeaux dans les années 1900.

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27 septembre 1654. Baptême de Jacques Dedu, fils de Jean Dedu, marchand, et de Damoiselle Catherine Nouvel. Parrain, le Sieur Jacques Nouvel, marchand de Castelnaudary, et [marraine] Paule Dedu. Présents, M. Barsalou. Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1653-1674). Document 100NUM/AC136/1E5. Vue 7.

Jacques Dedu, fils de Jean Dedu, marchand, et de Damoiselle Catherine Nouvel, est né le 27 septembre 1654 à Fanjeaux. Il succède cette année-là à un premier Jacques Dedu, mort l’année précédente, qu’il vient en quelque sorte remplacer. D’où peut-être sa vocation à la prêtrise.

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Archives dép. de l’Aude. Castelnaudary (1590-1595) Document 100NUM/AC76/GG1. Vue 22.

Au moins pour le moment, je n’ai pas trouvé l’acte de mariage de Jean Dedu et de Catherine Nouvel. Jean Dedu, père du futur Abbé Jacques Dedu, est peut-être le petit-fils de ce Jean Paul Dedu qui est à Castelnaudary, le [illisible] décembre 1590, père d’un enfant nommé Guillaume Dedu. Je n’ai point trouvé en tout cas d’autre ascendance plausible.

Damoiselle Catherine Nouvel est probablement l’une des filles de ce Jacques Nouvel, Sieur de Lastrapes, marchand de Castelnaudary, qu’on voit ci-dessous, le 28 août 1653, baptiser en urgence le petit Jacques Dedu, mort quelques instants plus tard ; puis parrainer le 27 septembre 1654 le nouveau petit Jacques Dedu, futur Abbé du même nom.

Hormis la mention « docteur en médecine », rien dans les archives que j’ai pu consulter ne témoigne d’une activité médicale de l’Abbé Jacques Dedu. On remarque toutefois dans l’Inventaire sommaire des Archives départementales de l’Aude antérieures à 1790 que différents membres des familles Dedu et Nouvel se trouvent impliqués au XVIIe siècle dans la gestion de l’hôpital de Villasary, dans celle de l’hôpital de Castelnaudary, et dans celle de la temporalité de Prouille ((Cf. Inventaire sommaire des Archives départementales de l’Aude antérieures à 1790. Page 31 : 1631. « Insinuation par les bailes et boursiers actuels de l’hôpital Saint-Jacques et Saint-Roch de Castelnaudary contre Guillaume Armaing, Grégoire Astre, Alexandre Dejean, maître Raymond Dou [Dedu], avocat, et Jacques Nouvel, bailes et boursiers dudit hôpital en l’année 1630, pour les obliger à rendre compte de l’administration de ses biens pendant ‘année de leur charge » ; « Insinuation par Barthélémy Gazes, de Fanjeaux, appelant de l’élection des bailes de l’hôpital du même lieu, pour cause de nullité, attentat et injustice, dans l’élection de François Nouvel, contre le syndic desdits bailes, défendeur audit appel et concluant à son rejet, vu que François Nouvel est criminalisé et prévenu pour avoir baillé un soufflet au sieur Siman, secrétaire des consuls, en pleine assemblée, dans la maison consulaire, et que, par les statuts dudit hôpital, telles gens violeuses [sic] ne peuvent entrer en la charge de bailes ». Page 32 : « 1636. Appointements rendus sur plaidoiries ou sur requêtes, tant en première instance qu’en appel, dans les procédures au civil et au criminel poursuivies : par maître Antoine Dedu, prêtre obituaire de Villasavary, contre les bailes de l’hôpital de cette localité, auxquels il réclamait la délivrance de 8 setiers de blé en nature qui lui restent dus par l’hôpital pour sa rente de l’année 1636 ». Page 68. « 1676. Audience du sénéchal par noble Grégoire de Calouin, sieur de Monlalivet, demandeur, contre Jacques Nouvel et Jean Dedu, en cassation, pour cause de transport de juridiction, de certain appointement rendu à leur profit par les officiers de la temporalité de Prouille. »)).

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. 18 juillet 1663. Sépulture de Marie de la Caze. Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1653-1674). Document 100NUM/AC136/1E5. Vue 99.

Concernant cette fois l’engagement social et religieux, on sait par son acte de décès, daté du 18 juillet 1663, que Marie de la Caze, épouse de François Nouvel, Sieur de Lastrapes, a « vécu exemplairement et aussi exercé les actions de piété pendant de longues années, étant la Supérieure de la Confrérie de la Miséricorde ». Jean Dedu et Catherine Nouvel, son épouse, sont quant à eux, chaque année, parrain et marraine de nombreux enfants.

Dans les registres paroissiaux de Fanjeaux on trouve au couple Jean Dedu et Catherine, ou Catin, Nouvel, huit enfants.

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  • Guillaume Dedu, baptisé le 4 août 1648. Parrain, Guillaume Dedu, probablement grand-père de l’enfant ; marraine demoiselle Marie de la Caze [épouse de François Nouvel]. ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1606-1653). Document 100NUM/AC136/1E3 (1606-1653). Vues 98 et 113.))
  • NB. Les actes compris dans ce registre sont collationnés en désordre, et l’on observe dans ces actes une lacune qui va d’août 1648 à avril 1652.

  • Catherine Dedu, baptisée circa 1650 (acte manquant). Décédée de mort subite le 23 octobre 1687, à l’âge de trente-sept ans. ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1677-1698). Document 100NUM/AC136/1E7. Vue 50.))
  • Jacques Dedu, baptisé le 28 août 1653. « A été baptisé dans sa maison par le sieur Jacques Nouvel, marchand de Castelnaudary, par nécessité, lorsque l’enfant mourut après ledit baptême… » ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1653-1674). Document 100NUM/AC136/1E5. Vue 5.))
  • Jacques Dedu, baptisé le 27 septembre 1654. Parrain, le Sieur Jacques Nouvel, marchand de Castelnaudary ; marraine, Paule Dedu [née à Castelnaudary le 05 décembre 1602, fille de Claude Dedu et de Jeanne Cassaing]. Présents, M. Barsalou ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1653-1674). Document 100NUM/AC136/1E5. Vue 7.)). Cf. supra.
  • Jeanne Dedu, baptisée le 19 ou le 29 février 1657. Parrain, le Sieur Martin, de Cazalrenoux ; marraine, Jeanne Nouvel [épouse du Sieur Martin]. ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1653-1674). Document 100NUM/AC136/1E5. Vue 11.))
  • Marthe Dedu, née le 28 août 1658. Parrain, le Sieur Lacaze, marchand de Limoux ; marraine, Marthe [Nouvel] de Lastrapes, sa femme. ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1653-1674). Document 100NUM/AC136/1E5. Vue 14.))
  • Marie Françoise Dedu, baptisée le 24 janvier 1660. Parrain, le Sieur François Montsault, du lieu de Villasavary ; marraine, Madame Françoise Nouvel, veuve de feu le Sieur Nouvel [lequel ?]. ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1653-1674). Document 100NUM/AC136/1E5. Vue 18.))
  • Germaine Dedu, baptisée le 13 septembre 1661. Parrain, le Sieur Pierre Lacaze, bourgeois de Villepinte ; marraine, Jeanne Brunelle. Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1653-1674). Document 100NUM/AC136/1E5. Vue 23. Germaine Dedu mourra le le [illisible] février 1700, « âgée de 35 ans ou davantage ». Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1699-1734). Document 100NUM/AC136/1E9. Vue 10.))

Dans les années 1660, le registre paroissial de Fanjeaux enregistre encore quelques actes de baptême dans lesquels Catherine Nouvel est marraine. Le 29 août 1668, Catherine Nouvel, « femme du Sieur Jean Dedu, premier consul de Fanjeaux« , marraine Catherine Craponne, fille du sieur Antoine Craponne, marchand de Fanjeaux, et de Jeanne de Gourvil, fille d’un apothicaire ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1653-1674). Document 100NUM/AC136/1E5. Vue 46.)). Le 10 juillet 1669 Catherine Nouvel, « femme de Monsieur Dedu« , est marraine de Catherine de Frontil ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1653-1674). Document 100NUM/AC136/1E5. Vue 52.)). Le 7 avril 1674, « Damoiselle Catherine de Novel, femme de M. Dedu, bourgeois », est marraine de Marie de Moureau ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1653-1674). Document 100NUM/AC136/1E5. Vue 79.)).

Le sieur Jean Dedu, « bourgeois », meurt le 12 mai 1677 à Fanjeaux ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1674-1677). Document 100NUM/AC136/1E6. Vue 46.)). Par la suite, à Fanjeaux tout du moins, je n’ai pas trouvé le décès de Catherine Nouvel.

2. Dominique Dedu, « docteur en médecine »

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25 juillet 1699. Mariage de Dominique Dedu et d’Anne Dainié. Archives dép. de l’Aude. Plavilla (1692-1791). Document 100NUM/AC291/1E1. Vue 10.

Jeanne de Dune [Jeanne Dedu], veuve de M. Bonnet. En 1705, Dominique Dedu est encore présent le 10 juin 1705 au baptême de Jean Bonnery ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1699-1734). Document 100NUM/AC136/1E9. Vue 76.)), et le 20 juillet au baptême d’Anne Gournac ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1699-1734). Document 100NUM/AC136/1E9. Vue 77.)). Il n’intervient plus ensuite dans les actes de la paroisse.

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3 janvier 1730. Sépulture de Dominique Dedu. Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1699-1734). Document 100NUM/AC136/1E9. Vue 333.

Dominique Dedu mourra le 3 janvier 1730, toujours à Fanjeaux. L’âge indiqué sur l’acte de décès, donne sa date de naissance de façon approximative. Il serait né circa 1664. De qui est-il fils ? Pourrait-il s’agir d’un enfant tard venu de Jean Dedu et de Catherine Nouvel ? Auquel cas, « docteur en médecine », il aurait été frère de l’Abbé Jacques Dedu, « docteur en médecine et curé de la paroisse de La Bastide ». Mais on ne trouve pas le nom de Dominique Dedu dans les actes de baptême du registre paroissial de Fanjeaux. On ne le trouve pas davantage à Castelnaudary ni à Limoux. La plupart des registres des communes environnantes débutent en outre plus tard. Ils ne peuvent donc fournir nul renseignement.

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Ci-dessus : vue générale de Fanjeaux dans les années 1900.

La lecture du registre paroissial de Fanjeaux montre en tout cas via divers parrainages ou marrainages qu’il existe un lien de parenté ou de proximité familiale – mais lequel ? – entre Dominique Dedu et Jean Dedu, Catherine Nouvel, et autres membres de la même constellation familiale.

Dominique Dedu et Anne Dainié sont à Fanjeaux, entre 1699 et 1709, les parents de cinq enfants :

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  • Jeanne Dedu, baptisée le 10 mars 1701. Parrain Jacques Dedu, prêtre ; marraine, Jeanne de Pelletier, veuve de feu le Sieur [Jean] Noel [Nouvel] Lastrapes. ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1699-1734). Document 100NUM/AC136/1E9. Vue 20.))
  • [prénom manquant] Dedu, baptisé(e) le 31 janvier 1703. Parrain Jean Martin, bourgeois de la ville ; marraine, Jeanne Dedu, veuve de feu Pierre Bonnet, marchand. ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1699-1734). Document 100NUM/AC136/1E9. Vue 42.))
  • Jacques Dedu, baptisé le 24 avril 1705. Parrain, M. Joseph [Nouvel] Lastrapes, bourgeois de Fanjaux ; marraine, Damoiselle Marie de Martin, femme de M. Holier, bourgeois ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1699-1734). Document 100NUM/AC136/1E9. Vue 75.)). Plus tard, ce Jacques Dedu sera prêtre à son tour.
  • Magdeleine Dedu, baptisée le 24 août 1707. Parrain, le Sieur Jean Hollier ; marraine, Damoiselle Marie de Bonnet. Présents Pierre Peytavi et Etienne Petitpied. ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1699-1734). Document 100NUM/AC136/1E9. Vues 123 et 133.))
  • Marianne Dedu, baptisée le 24 novembre 1709. Parrain, le Sieur Pierre Moreau apothicaire ; marraine, Damoiselle Marie de [Nouvel] Lastrapes. Présents le Sieur de Lastrapes et le Sieur Charles Valette ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1699-1734). Document 100NUM/AC136/1E9. Vue 158.)). Marianne Dedu épousera le 22 avril 1733, à Fanjeaux, Antoine Valette, avocat, notaire royal.

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Ci-dessus : autre vue générale de Fanjeaux dans les années 1900.

Trop prise dans doute par ses grossesses et par ses suites de couches, Anne Dainié, épouse de Dominique Dedu, n’apparaît jamais dans les actes de la paroisse. Elle meurt à Fanjeaux le 6 juillet 1710 ((Archives dép. de l’Aude. Fanjeaux (1699-1734). Document 100NUM/AC136/1E9. Vue 163.)). Dominique Dedu se serait remarié avec Anne Rech. Mais où, et quand ? Il meurt, comme on sait, le 3 janvier 1730, toujours à Fanjeaux.

3. Conclusion provisoire

J’en reviens bis repetita au souci qui m’a inspiré la petite enquête rapportée ci-dessus. Ce souci intéresse à la fois Jacques Dedu (1654-1722), « docteur en médecine et curé », et Dominique Dedu (circa 1664-1730), « docteur en médecine ».

« Docteur en médecine et curé » ? Est-ce vraisemblable au XVIIIe siècle ? Se pourrait-il que le 27 août 1716, par effet de confusion, ou de lapsus linguae, Maurice Garrigues, hebdomadier et vicaire de l’église cathédrale et paroissiale Saint Maurice de Mirepoix, ait prêté à Jacques Dedu, curé de Labastide, un titre qui revenait seulement à Dominique Dedu, son frère, son cousin ? on ne sait ?

Faute de d’autres renseignements, je demeure incapable de dénouer ce sac de noeuds. C’est frustrant. Mais l’enquête, elle-même, m’a passionnée, en vertu justement de ce sac de noeuds, et en vertu aussi du mystère que conservent des personnages dont personne aujourd’hui ne se soucie plus, et qui se confondent en outre dans le brouillard des homonymies.

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On a vu au cours de cet article qu’il y a eu entre 1653 et 1705, dans la même constellation familiale, trois Jacques Dedu, dont deux semblablement deviendront prêtres. Il y a eu également plusieurs Catherine, ou Catin, Nouvel… Ultime mystère et effet d’imbroglio, le 13 septembre 1691, à la requête du syndic du couvent des R.P Prêcheurs de Fanjeaux, Jacques Dedu, prêtre, – né en 1705, âgé alors de 86 ans, il s’agit de l’unique fils du Docteur Dominique Dedu – ; Catherine Nouvel, dite d’abord « bonne » [gouvernante ?] de Jacques Dedu, prêtre, dite ensuite « Damoiselle Catherine Denoël [sic], veuve de feu le Sieur Jean Dedu ; et Pierre Gournat, inconnu jusqu’alors ; se trouvent assignés tous trois à comparaître devant Gaston Jean Baptiste de Lévis de Lomagne, maréchal de la Foi, marquis de Mirepoix, seigneur baron de Terride, capitaine de cinquante hommes d’armes sur ordonnance du Roi, sénéchal de Limoux, juridiction civile, afin d’avoir à répondre d’une « collocation de 300 livres en faveur de M. Dedu ». On ne connaît pas les suites de l’affaire.

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Ci-dessus et supra : Archives dép. de l’Aude. Sous-Série 2 E. 2 E 126 à 152 (Familles diverses). 2 E 126-149. 131. Merci à Martine Rouche qui a bien voulu prendre pour moi aux Archives de l’Aude les clichés correspondant à la cote signalée.