Images du Festival international de la Marionnette – samedi 7 août 2010

 

L’événement de la journée, c’était Les Fourberies de Scapin par la Cie Emilie Valantin, le soir à 21 heures. La compagnie est précédée d’une réputation nationale et internationale : passages en Avignon, à l’Opéra de Lyon et à la Comédie Française. M. Carballido, vice-président du Conseil régional, et M. Estèbe, adjoint au maire de Mirepoix, délégué à la culture, étaient dans la salle, trop petite, bondée, torride comme un sauna.

Scapin, alias Jean Sclavis, entre en scène. C’est un comédien à voix. Lorsqu’il se retourne, il porte l’étiquette « Fourbe » dans le dos. Il anime des marionnettes de taille humaine, qu’il sort de sacs de toile, rangés sur un quai de Naples, au pied du Vésuve (qui fume), et qu’il accroche et décroche à des potences.

 

 

L’animation des marionnettes est d’une qualité remarquable. Elle restitue de façon très fluide les mouvements et les expressions de la vie. Le comédien, qui fait ici toutes les voix, est une sorte de ventriloque prodigieux, qui joue avec un délire d’accents, de styles, de genres. Il mouille sa chemise, au sens propre. Le problème, c’est que le one man show l’emporte ici sur le théâtre. La performance du comédien reçoit in fine une formidable ovation. Mais le spectacle, avec son esthétique composite, son jeu déclamé, finalement très traditionnel, ne m’a pas emballée. Le comédien, qui s’attarde sur les interventions chantées d’Hyacinthe, montre qu’il est capable de produire une voix de haute-contre. L’esprit du théâtre, il me semble, ne réside pas essentiellement dans ce type d’exploit. « Un Scapin-métaphysique pour souligner la solitude de Scapin » ; « une adaptation qui met en exergue avec gravité, voire douleur, le conflit de générations, la désobéissance, la délinquance, le désir d’émancipation », dit le dossier de presse : je ne l’ai pas vu. A ce titre-là, et quel que soir le génie du comédien, je suis déçue. Je m’attendais à mieux, plus profond sous la farce, plus moderne.

 

 

Après le spectacle, nous sommes allés boire un verre sur la place. C’est beau, Mirepoix la nuit !

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