Jouer sur le vieux piano,
depuis des années,
un air toujours le même
qui chaque fois recommence
et qui chaque fois s’invente…
— Le piano est désaccordé !
— Pas grave, j’aime qu’il sonne un peu faux.
— Depuis des années
un air toujours le même !
— Normal, c’est mon air,
qui sort de mon corps, mon âme.
— Un air toujours le même
qui chaque fois recommence
et qui chaque fois s’invente ?
— Que sais-je de mon corps, mon âme ?
Mes mains, seules,
le cherchent pour moi.
— Le temps passe. Le corps change.
L’âme aussi, non ?
— L’air dont je cherche la suite
et qui toujours recommence,
change et ne change pas.
Il ébruite le secret
de sa ressemblance.
— Vessies en place de lanterne !
— Non. C’est de la métaphysique sauvage.
Point de lanterne ici,
surely,
mais un vieux piano désaccordé,
qui sonne un peu faux,
et un air toujours le même
qui chaque fois recommence
et qui chaque fois s’invente
depuis des années…
La lumière est dans la suite
des sons.
— Drôle de lumière !
— Tu trouves ?