Pendant ce temps, Pénélope
qui tisse et détisse
le souvenir d’Ulysse,
mitonne au bord du cantou
un petit coustelou.
Διακοπή, ταξιδιώτης !
Reste là,
arrête-toi, voyageur !
Mais de quel voyageur s’agit-il ?
Point de ces prétendants
dont elle n’a que faire.
Pénélope a déserté
depuis longtemps déjà
la couche conjugale,
qui sent l’humide et la trop longue absence.
Elle se souvient…
Après avoir coupé l’olivier à un pied environ de la racine,
Ulysse, son Ulysse,
avait creusé le lit dans le tronc.
Le bois était très dur.
Ulysse avait fixé ce lit au pied de l’olivier avec de fortes attaches,
de telle sorte que, pour déplacer un tel lit,
il aurait fallu couper le pied de l’olivier à ras de terre… ((D’après Homère. Odyssée. Chant XXIII.))
Ceinte d’une vieille couverture,
Pénélope dort maintenant sur une chaise basse,
et dans la profondeur rouge
ses rêves se peuplent de sang.
La figure d’un revenant
danse dans les flammes.
Puis elle s’effume.
Deviens qui tu es.
Revient-on jamais ?