A Mirepoix. Petit point d’histoire à propos des moulins de l’ancienne rue du bord de l’eau
Alors que je promenais hier rue du Béal (autrefois rue des moulins, ou rue du bord de l’eau), j’ai vu passer dans l’eau ce beau chien.
Arrivée devant la porte du moulin sous lequel s’engouffre le béal, j’ai remarqué qu’au-dessus de la porte cintrée, la clé d’arc conserve un reste d’adresse « nouveau style », datant de 1791. Le mot « Section » demeure lisible, mais le reste de l’adresse est aujourd’hui effacé.
Ci-dessus : plan 5 nº 2 du compoix de 1766.
En 1766, le moulin que l’on voit ci-dessus et celui qui, sous les dehors d’un atelier de mécanique, subsiste également au bas de la rue du Béal, là où celle-ci débouche sur le cours Maréchal de Mirepoix, appartenaient tous deux au marquis de Mirepoix.
Ci-dessus : « Cayer des biens prétendus nobles. Mr. le Marquis de Mirepoix ». Compoix de 1766, volume 2, page 222.
Le 7 Brumaire an III (28 octobre 1794), les moulins du marquis de Mirepoix sont vendus au titre des biens nationaux, pour la somme de 161.000 livres, à François Delpoy, meunier, de la commune de Rieucros 1F. Galabert et E. Pélissier, « Simple erreur (Moulins de Besset et de Mirepoix) », pp. 201‑202, in Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, 1909 (vol12)-1911..
Ci-dessus : extrait du rôle de la population de Mirepoix en 1800.
En 1800, le rôle de la population de Mirepoix indique que, nanti désormais de cette adresse « nouveau style » : Section B nº 136, le moulin du haut de la rue du bord de l’eau a [Antoine] Andrieu pour fermier, Jean Perrix pour régisseur, et Jean Canal pour farinier.
Le devenir du moulin, au cours du XIXe siècle, est une autre histoire… La famille Sabatier, qui a exploité plus tard ce moulin, reste aujourd’hui propriétaire de ce dernier.
Pour info. A propos du dit moulin, Bernard Laget m’adressait ce matin le message reproduit ci-après :
« Le Béal en tant que force motrice
Juste en amont du moulin Sabatier et de la passerelle piétonne ont existé des ateliers de remisage et d’entretien de matériels de battage et de dépiquage loués dans les fermes alentour. Ces machines étaient entraînées sur site par de longues courroies attelées à d’infatigables tracteurs monocylindre qu’enfant, j’ai vu tourner à la Grand Borde. Les ateliers du Béal, qui appartenaient à la famille d’Alphonse Berger, également propriétaire du Foulon, utilisaient le Béal via une roue à aube comme énergie motrice. Ce dispositif fut entre les deux guerres remplacé par un moteur électrique, car il fallait accélérér la vitesse du Béal pour que la roue pût être efficace. Je ne serais pas surpris qu’aient pu exister avant le XXeme siècle des dispositifs de minoterie ou autres utilisant l’énergie potentielle du Béal. Toujours est-t-il que de nos jours, entre le moulin Sabatier et le Foulon, la commune de Mirepoix pourrait trouver bénéfice à exploiter l’énergie potentielle disponible, au moyen d’une turbine électrique et au prix d’un entretien du canal, pour lui garantir un bon débit. »
References
↑1 | F. Galabert et E. Pélissier, « Simple erreur (Moulins de Besset et de Mirepoix) », pp. 201‑202, in Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, 1909 (vol12)-1911. |