Rendez-vous à la gare de Pamiers

 

J’allais hier, en bus, autant dire « en dormeuse » comme au temps de Frédéric Soulié ((Cf. La dormeuse blogue : Quand Frédéric Soulié retourne en Ariège – 1. Je fus appelé par quelques affaires de famille dans le Midi de la France)), attendre l’un des miens à la gare de Pamiers. Alors que le bus arrivait à la hauteur de l’aérodrome des Pujols, j’ai vu les premières neiges, tombées cette semaine sur le massif du Saint-Barthélémy. Neige en novembre… Bien sûr, la neige a son moment, commandé par l’horloge des saisons. Il n’empêche que la surprise d’un tel moment chaque année reste entière. L’émotion de la première neige demeure ainsi, comme la fée des légendes, éternellement jeune.

 

A Pamiers, avant d’entrer dans la gare, je me retourne pour jeter un coup d’oeil mélancolique à ce qui reste de l’hôtel Baurès, « A vendre – depuis 1912 », comme indiqué sur l’écriteau apposé au dessus du bar, fermé depuis des mois, qui déshonore le pied de cet édifice de style Art Nouveau, rare dans la région.

 

Je me promène, pour passer le temps. Voici les quais, ourlés de feuilles mortes, les caténaires, les machines, les grands silos blancs, les nuages dans le ciel.

 

Voici la montagne, là tout près, derrière la gare.

 

Voici la voûte, le ciel de fer, sous lequel s’accomplit, ici comme ailleurs, le destin de l’arrivée et celui du départ. Au loin, la montagne veille.

 

Derrière la gare Saint-Lazare, chez Monnet, il y a la ville. Derrière la gare de Pamiers, il y a le Saint-Bartélémy, il y a la neige.

 

Dans nos montagnes des Pyrénées, observait Frédéric Soulié, la vie doit être forte… ((Frédéric Soulié, Deux séjours – Province, Paris))

 

« Penser comme une montagne », dit Aldo Leopold. Si tu ne vas pas à la montagne, la montagne viendra-t-à toi !

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