Graine, ô ma graine…

Foin de tondre !
Il faut laisser
l’herbe grainer,
elle repoussera,
hue !
hue dia !
Une fois poussée,
repoussée,
montée en graine,
¡ vaya con Dios !
comme le wassefall
elle s’échevèle,
et la véronique
— qui porte le visage du Christ
dans ses anthères,
et qui soigne les ladres
de passage —
et la clandestine
et l’orchis abeille
se prennent à rire,
à rire aux éclats,
du sharqi ((Sharqui : danse du ventre.))
de la folle avoine
— oh ! la ghaziya ! ((Ghaziya : danseuse du ventre, littéralement « envahisseuse des coeurs ».))
Riez, riez,
prudents des prairies !
La vie est comme une ghaziya,
dit le proverbe égyptien,
elle ne danse qu’un instant pour chacun.