A Soueix, dans le Couserans
Depuis Saint-Girons, pour se rendre à Soueix, Oust, Massat, on passe sous le tunnel de Kercabanac, qui marque l’entrée dans la vallée du Salat.
A Soueix, commune située dans et le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, la vallée s’ouvre sur les premiers pics au loin.
Nous nous garons devant le restaurant dit « Le Perroquet », où nous avons prévu de déjeuner.
Le Perroquet constitue à Soueix une institution. Le restaurant existait déjà dans les années 1900. On y sert toujours, à l’ancienne, un menu fixe. Ce jour : carafon de rouge ; assiette de cochonnailles diverses et salade ; part de chou farci ; deux tranches de rosbif et pommes de terre sautées ; feuilleté aux fraises. C’est copieux et bon, comme à la maison.
Ci-dessus : vue de la salle à manger du Perroquet.
Ci-dessus : détail de la salle à manger du Perroquet.
Après le café, nous partons visiter le vieux cimetière et la chapelle romane de Saint-Sernin, lieu-dit situé à l’entrée de Soueix.
Installé sur la pente alentour de la chapelle, le cimetière de Saint-Sernin est abandonné. Plusieurs tombeaux, encore debout, font montre d’une monumentalité et d’une qualité de recherche dans l’art funéraire, qui étonnent ici, quand on les rapporte à la modestie de la chapelle romane. Ces tombeaux se trouvent dédiés à diverses familles de la notabilité locale, dont la famille Souquet, sur laquelle je reviendrai, plus bas dans cet article.
Ci-dessus : tombeau de la famille Maurice Souquet.
La chapelle Saint-Sernin date du XIIe siècle. « Cet humble édifice, du plus pur roman » dit Claude Aliquot, Conservateur des Antiquités et Objets d’Art de l’Ariège, « est formé d’une nef fermée à l’ouest par une façade aveugle dont le pignon est surmonté d’un clocher-arcade, et à l’est, par une abside ronde. Cette abside plus étroite et plus basse que la nef est entourée d’arcatures ornées de têtes très sommaires et à peine indiquées dans le grès. La porte en plein cintre sans décoration ni arc s’ouvre au nord.
Le clocher contient trois arcades joliment soutenues par des colonnettes portant des chapiteaux simples, ornés de quadrilobes et de têtes menues, à peine soulignées. Des tailloirs à billes entourent les arcades au-dessus des chapiteaux. » 1Source : Histariège. Soueix.
Ci-dessus : sur la porte de la chapelle…
Derrière la chapelle, un vieil escalier de bois permet d’accéder au clocher.
Ci-dessus : signée de Lévêque Amans fondeur 2Fondée par Sosthène Louison, la fonderie de cloches Louison était sise au XIXe siècle à Toulouse, allée Louis-Napoléon, n°23 (aujourd’hui allées Jean Jaurès). Après Sosthène Louison, puis Jean Louis Louison, la maison se trouve maintenue par Pèlegrin, gendre successeur (1867~1877), mort en 1871 ou 1872. Après la mort de Pèlegrin, la fille de Sostène Louison, restée veuve, continue l’activité seule, puis s’associe avec son beau-frère Amans Lévêque (vers 1875). Elle cesse son activité sous le nom Pèlegrin vers 1877. Amans Lévêque, gendre successeur, cesse son activité en 1904. Cf. La maison Louison, fondeur toulousain., la cloche est à volée tournante, de type Louison. Elle date de 1881 et se trouve dédiée à la Vierge Marie.
Ci-dessus :vue en contrebas depuis le clocher de la chapelle de Saint-Sernin.
Ci-dessus : colonnette soutenant l’arcature du clocher.
Ci-dessus : autre colonnette soutenant l’arcature du clocher.
Revenant à Soueix, nous passons maintenant le pont sur le Salat.
Ci-dessus : vue d’un ancien moulin depuis le pont.
Ci-dessus : vieille maison à tour d’angle dans Soueix.
Ci-dessus : détail de la vieille maison à tour d’angle dans Soueix.
Ci-dessus : maison de style rétro dans Soueix.
Ci-dessus : vestiges de l’activité des moulins.
Ci-dessus : autres vestiges de l’activité des moulins.
Dérivé du Salat, un canal fournissait jadis l’énergie nécessaire à l’activité de plusieurs moulins. Aujourd’hui, on flâne agréablement au bord de ces rives.
Ci-dessus : au bord du canal, l’église de Soueix.
Ci-dessus : au-delà du canal et de sa prise d’eau, vue de la chaussée sur le Salat.
Durant la saison d’été et certains jours de fête, le Musée des Colporteurs ouvre à 15 heures 3Pour des renseignements actualisés, voir le blog de l’Association du patrimoine de Soueix-Rogalle.. Il se trouve situé dans la boutique de l’ancienne maison Souquet, située en face du restaurant Le Perroquet. Léguée à la commune par ses héritiers, la maison Souquet tenait jadis boutique d’épicerie, quincaillerie, mercerie, bijouterie, objets de piété, médailles magnétisées, qui guérissaient tout. Elle fournissait là aux besoins de quelques cent-quarante colporteurs, tous originaires de la contrée. Certains de ces colporteurs, comme le couple Rivière, sont partis exercer leur activité à l’autre bout du monde. Ils passaient commande par courrier, et la maison Souquet leur envoyait par bateau les marchandises demandées. La boutique, ainsi que l’entrepôt et la correspondance commerciale de la maison Souquet ont été conservés en l’état. On y entre ainsi, de nos jours, comme on le ferait mutatis mutandis dans le château de la Belle au bois dormant.
Ci-dessus : vue de la boutique Souquet dans les années 1900.
Ci-dessus : vitrine de l’ancienne boutique Souquet aujourd’hui.
Ci-dessus :la caisse, ou la caïcho, du colporteur. Celle-ci pesait environ 25 kilos.
Ci-dessus : Ci-dessus : derrière la boutique, le bureau où se tenait la comptabilité de la maison Souquet. Sur le coffre-fort, une presse à reproduire, ancêtre de la moderne photocopieuse.
Robert Duran rend hommage à ses ancêtres colporteurs dans Les colporteurs du Nouveau Monde, ouvrage qui vient de paraître aux éditions Acala. Cet ouvrage est disponible au Musée de Soueix. Il sera également présenté le dimanche 3 juillet au Salon du Livre d’histoire locale de Mirepoix.
A suivre… Prochain épisode : A Vic-d’Oust, dans le Couserans.
References
↑1 | Source : Histariège. Soueix. |
↑2 | Fondée par Sosthène Louison, la fonderie de cloches Louison était sise au XIXe siècle à Toulouse, allée Louis-Napoléon, n°23 (aujourd’hui allées Jean Jaurès). Après Sosthène Louison, puis Jean Louis Louison, la maison se trouve maintenue par Pèlegrin, gendre successeur (1867~1877), mort en 1871 ou 1872. Après la mort de Pèlegrin, la fille de Sostène Louison, restée veuve, continue l’activité seule, puis s’associe avec son beau-frère Amans Lévêque (vers 1875). Elle cesse son activité sous le nom Pèlegrin vers 1877. Amans Lévêque, gendre successeur, cesse son activité en 1904. Cf. La maison Louison, fondeur toulousain. |
↑3 | Pour des renseignements actualisés, voir le blog de l’Association du patrimoine de Soueix-Rogalle. |
Gironce at 15 h 17 min
À MON AVIS, LE CHEVET DE LA CHAPELLE ST.- SERNIN REMONTE AU PREMIER ART ROMAN, DONC ANTÉRIEUR À 1050. SES BANDES LOMBARDES CRÈVENT LES YEUX. LA SCULPTURE TIMIDE DES MODILLONS RÉVÈLE UNE RÉAPPARITION DE CET ART, COMPLÈTEMENT OUBLIÉ AU CAROLINGIEN. PAR CONTRE LE CLOCHER EST UN PEU PLUS TARDIF: SCULPTURES DES CHAPITEAUX DÉJÀ
ÉLABORÉE. L’ÉLÉVATION NORD EST TARDIVE.
L’ART FUNÉRAIRE LOCAL MÉRITERAIT UNE PROTECTION.
Françoise Brown at 19 h 33 min
Une visite à faire.
Merci à vous !