Cathédrale de Mirepoix. Chapiteaux et feuilles d’acanthe…

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Ci-dessus : un des chapiteaux exposés à l’entrée du restaurant scolaire de Mirepoix ; provenance : réserves de la mairie de Mirepoix ; origine : inconnue, probablement locale : vestiges du cloître jadis attenant à la cathédrale, côté sud ? vestiges de l’aménagement de la nef, côté sud, avant l’élargissement réalisé en 1860 ? vestiges du couvent des Cordeliers, sur la rive droite de l’Hers ?

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Ci-dessus : un des chapiteaux des piliers de la nef et des chapelles de la cathédrale, côté nord.

Dans sa requête du 21 juillet 1639, relative à la querelle qui l’oppose à Monseigneur de Nogaret à propos des droits « honorifiques » dont elle prétend jouir dans la cathédrale, Louise de Roquelaure, régente de la seigneurie de Mirepoix, revendique ses droits au nom des Lévis « fondateurs dotaux de la cathédrale ». Elle donne pour preuve de ces droits les armoiries « apposées sur les voûtes, les piliers, les vitraux et autres lieux de l’église ».

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Madame de Roquelaure invoque plus particulièrement la présence des écus, aujourd’hui sans émaux ni meubles, qui ornent les chapiteaux ci-dessus. Le propos de la Marquise sera confirmé, après vérification, par une ordonnance du 18 novembre 1641.

« Nous savons bien, observe Gratien Leblanc, qu’il s’agissait, sur ces écus, des armoiries personnelles de Philippe de Lévis. Mais les figures héraldiques étant les mêmes, on pouvait, de bonne foi, faire la confusion. » 1Gratien Leblanc. Histoire d’une cathédrale : Saint Maurice de Mirepoix, p. 91. Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, tome XXXIX. Toulouse. Hôtel d’Assézat. 1974-1975.

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Il suffit de rapprocher la photo de l’un ou l’autre des chapiteaux exposés au restaurant scolaire et celle de l’un ou l’autre des chapiteaux qui ornent les piliers du flanc nord de la nef de la cathédrale, pour voir que les dits chapiteaux présentent dans leur ornementation une forte ressemblance : même frise végétale de part et d’autre d’un écu ; même traitement des feuillages, spécialement des feuilles d’acanthe. On en déduira que les chapiteaux aujourd’hui exposés au restaurant scolaire sont probablement originaires de la cathédrale et qu’ils datent tout aussi probablement de l’épiscopat de Philippe de Lévis, sachant que ses prédécesseurs, tels Pierre de Lapérarède (1317-1348) ou Guillaume du Puy (1405-1431), aimaient à signer d’une clé de voûte leur oeuvre de bâtisseur, tandis que Philippe de Lévis a préféré, lui, un peu partout dans « sa » cathédrale, signer d’un écu armorié son oeuvre propre.

References

1 Gratien Leblanc. Histoire d’une cathédrale : Saint Maurice de Mirepoix, p. 91. Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, tome XXXIX. Toulouse. Hôtel d’Assézat. 1974-1975.

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  • Gironce at 22 h 20 min

    Je suis sceptique… Certes le feuillage est de chêne, mais le traitement différent. Et encore, le plan de chaque chapiteau, qui ne correspond pas du tout au profil des piles.

    • La dormeuse at 7 h 55 min

      Chêne ou acanthe ? J’ai hésité, et opté finalement pour l’acanthe.
      Concernant le traitement des chapiteaux, la question se trouve ainsi ouverte…