Sous l’Ancien Régime, le Mirepoix des moulons, et, sous la Révolution, le Mirepoix des sections
Ci-dessus : vue du moulon 3 du compoix mirapicien de 1766.
1. Jonction de la promenade Saint Antoine (aujourd’hui cours du Colonel Petitpied) et de la rue du grand faubourg Saint Jammes (aujourd’hui avenue Victor Hugo)
Ce qui est à observer plus spécialement sur la vue du moulon 3 reproduite ci-dessus, puis sur les schémas suivants, c’est, cerclé de blanc, l’angle de la promenade d’Amont (aujourd’hui cours Louis Pons-Tande) et de la promenade Saint Antoine (aujourd’hui cours du Colonel Petitpied). Cet angle est fermé. Point de sortie là vers la rue du grand faubourg Saint Jammes (aujourd’hui avenue Victor Hugo). Cette sortie, qui a permis la jonction de la promenade Saint Antoine et de la rue du grand faubourg Saint Jammes (aujourd’hui avenue Victor Hugo), mais détruit la clôture des deux promenades, sera créée au XIXe siècle, nécessitant l’expropriation de l’ancienne parcelle n°13 du moulon 3, et la destruction de la maison correspondante, laquelle, en 1766, appartenait à Guillaume Letu, notaire royal et tabellion du marquisat de Mirepoix.
Ci-dessus, de gauche à droite : en 1766 ; aujourd’hui.
Sur le plan du Mirepoix d’aujourd’hui, on voit le résultat de la jonction susdite.
Ci-dessus : aujourd’hui.
2. Découpe du plan mirapicien sous l’Ancien Régime et découpe du plan mirapicien au temps de la Révolution
Ci-dessus : report du plan de 1766 sur une base de carte empruntée au Mirepoix actuel.
Comme indiqué sur le plan du compoix de 1766, le terroir de Mirepoix se trouve découpé alors en 116 moulons, dont 4, compris dans le périmètre de l’ancienne bastide. La découpe de ces quatre moulons procède de la stricte géométrie de cette dernière. A noter qu’on use également du terme moulon à plus petite échelle pour désigner tel ou tel îlot de maisons, qui participe, à titre de sous-ensemble, d’un moulon de plus grande échelle.
Ci-dessus : schéma de la découpe du plan de Mirepoix par sections, initiée en 1791 par la municipalité révolutionnaire.
Initiée par la municipalité révolutionnaire, la nouvelle découpe par sections se distingue de l’ancienne découpe par moulons dans la mesure où elle réduit à l’est le périmètre de l’ancien moulon 3, d’où augmente, toujours à l’est, le périmètre de l’ancien moulon 2, et prolonge dans le sens nord-sud celui de l’ancien moulon 4, lequel prolongement se trouve rendu nécessaire par la clôture de l’angle que forment la promenade Saint Antoine (aujourd’hui cours du colonel Petitpied) et la promenade d’Amont (aujourd’hui cours Louis Pons-Tande). Ainsi ménagée, la nouvelle découpe par sections fait de la partie supérieure de la rue des Pénitents blancs, une sorte de vortex autour duquel se distribuent les sections A, B et C. On ne sait rien de l’intention, économique, sociale, politique, qui a présidé à cette nouvelle découpe. Les textes font défaut. Il semble toutefois qu’une telle découpe procédait d’un souci de rééquilibrage des flux urbains et probablement aussi de décentrement de l’activité générale relativement à la place et au noble ou bourgeois quartier d’aval.
Quelques maisons, dans Mirepoix, conservent aujourd’hui encore leur adresse de 1791. Trois d’entre elles nous serviront de preuve quant à la découpe des sections, telle que mise en oeuvre par la municipalité de 1791.
Voici d’abord leur localisation sur le plan :
Voici ensuite les anciennes adresses :
Ci-dessus : Section A n° 144 ; aujourdhui 13, rue de la porte d’Amont.
Ci-dessus : Section A n° 147 ; aujourd’hui 15 rue de la porte d’Amont.
Ci-dessus : Section B n° 124 ; aujourd’hui 15 rue de la porte d’Amont. Abraham Louis a été propriétaire de cette maison 1Cf. La dormeuse blogue 3 : Dossier Abraham Louis..
Ci-dessus : Section C n° 272 ; aujourd’hui 42 avenue Victor Hugo. La maison se situe à l’angle de l’avenue Victor Hugo et de la rue des Pénitents blancs. L’adresse de 1791 se trouve peinte côté rue des Pénitents blancs.
Les adresses qui subsistent de la section A sont encore assez nombreuses sous les couverts ou dans la rue du Maréchal Clauzel et dans la rue Monseigneur de Cambon. Des adresses des sections B et C, il ne subsiste que les deux exemplaires photographiés ci-dessus. Il faut y ajouter un pauvre fragment d’adresse, visible dans la partie inférieure de la rue des Pénitents blancs, i.e. dans l’ancienne section C.
Ce fragment donne à penser que les habitants de la section C, s’ils ont peint leurs adresses, ce à quoi la loi les obligeait, l’ont fait à moindre frais, sans recourir à un professionnel, d’où, sans pouvoir user du pochoir normalisé.
References
↑1 | Cf. La dormeuse blogue 3 : Dossier Abraham Louis. |
Martine Rouche at 19 h 57 min
Passionnante synthèse …
Gironce at 10 h 01 min
On aimerait aussi à Mirepoix, pouvoir reconnaître les adresses des personnalités historiques: Vidal, Petitpied etc, ainsi que celles de lieux spécifiques: relais, chapelles, séminaire, four banal, portes, etc. À quand les initiatives de mise en valeur du patrimoine mirapicien ?…
La dormeuse at 10 h 24 min
Je viens d’envoyer un message à l’Office de tourisme, dans lequel je formule le même souhait que vous et souligne que nous sommes nombreux à nourrir ce souhait-là.
Aurons-nous une réponse ?