Je me trouvais la semaine dernière au Vernet d’Ariège afin de voir dans le parc d’Accrobranche une installation de Land Art. L’auteur de cette installation est Claire Dournier. Elle présentait l’an dernier, à Pamiers, une exposition intitulée Entre la parenthèse. Elle passe ici, en fantôme, dans le parc.
Elle dit qu’une installation de Land Art constitue pour elle l’aboutissement d’un travail intérieur, qui implique la participation du corps, et qui se donne pour enjeu le franchissement d’une limite obscure, en tout cas difficile à dire. L’installation, telle qu’elle se présente dans sa mise en oeuvre effective, figure, sans volonté de représentation, l’invu d’un autre possible de la réalité, d’une surprise de soi et du monde.
Sensible à la beauté des grands arbres qui peuplent le parc d’Accrobranche, l’artiste doit à ces derniers la forme causative de l’action qu’elle imagine, laquelle suppose ici d’avoir le corps de l’accrobranche afin d’aller en altitude figurer dans les arbres le possible d’une réalité invue. Cette figure de l’invu, l’artiste entreprend d’être le lieu et le moment de son devenir visible. L’installation peut être considérée comme la mémoire éphémère de cette aventure sans pourquoi.
Les accents d’un jazz oriental s’élèvent en cet instant sous les arbres. Un petit groupe de musiciens donne concert, dans un halo rouge. Autres figures du jeu partagé de l’art et des puissances de la terre et du ciel, de l’heure, des choses. Land Art.
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