Un détour par La Bezole, dans l’Aude

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Ci-dessus : détail empreint de raffinement, trompe d’angle de la génoise qui ourle le toit de l’église de La Bezole.

Sur l’ancienne route nationale 620 qui circule entre Limoux et Lavelanet, nous avons fait un détour par La Bezole, village d’environ 41 habitants, qui abrite dans son cimetière, au pied de l’église Notre Dame de la Nativité, l’enclos funéraire des famille Dujardin-Beaumetz et Petiet, dont Pierre Claude Petiet, Étienne Dujardin-Beaumetz, et Marie Petiet.

Initialement promis à l’état ecclésiastique, Pierre Claude Petiet (1770-1849) profite de la Révolution pour embrasser la carrière des armes. Nommé adjudant-général en l’an VII, il participe aux campagnes d’Austerlitz, d’Iéna, d’Eylau, et de Friedland. Fait Baron de l’Empire en 1814, il est adjudant-commandant et chef d’état-major de la 7e division militaire en 1815, puis maréchal de camp en 1822.

Étienne Dujardin-Beaumetz (1852-1913), peintre, a été député puis sénateur de l’Aude, puis sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts de 1905 à 1912, dans les gouvernement de Maurice Rouvier, de Ferdinand Sarrien, de Georges Clemenceau, d’Aristide Briand, d’Ernest Monis et de Joseph Caillaux.

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Ci-dessus : Autoportrait, 1872 ; première oeuvre originale de Marie Petiet.

Petite-fille de Pierre Claude Petiet, Marie Petiet (1854-1893), peintre, épouse d’Étienne Dujardin-Beaumetz, laisse une oeuvre remarquable, réunie à Limoux dans le musée qui porte son nom.

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Dans l’enclos des familles Dujardin-Beaumetz Petiet, une statue se trouve dédiée à la mémoire de Marie Louise Eulalie Julette Dujardin-Beaumetz, née Petiet.

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Derrière cette statue, représentant sans doute la dépouille d’Étienne Dujardin-Beaumetz, un puissant groupe sculpté, signé Georges Colin. Inspiré par la tradition médiévale du gisant, le sculpteur la revisite ici dans un souci d’expressivité marqué par l’esthétique symboliste.

Georges Colin (1876-1917), qui a été élève de Charles Valton et qui expose au Salon de 1899 à 1914, laisse un grand nombre de bronzes 1Pour exemple : Le pingouin patineur, Icare (mascotte de voiture représentant une Victoire ailée), Le chemin parcouru, Le pilote, Le guerrier gaulois, etc. et un ensemble de pièces monumentales, souvent de type funéraire, réalisées en taille directe.

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Ci-dessus : Georges Colin. La Nation armée soutenant la Paix. Salon de 1808. Paris. Source : Sculptures from Academy Architecture. 1904-1908. Edited by Alex. Koch, Architecte. Published at Academy Architecture. London. 1908.

A partir de 1905, de façon qui ne surprend pas, l’oeuvre de Georges Colin revêt une dimension patriotique de plus en plus marquée.

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Dans l’église Notre Dame de la Nativité, le chemin de Croix est l’oeuvre de Marie Petiet.

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A l’entrée de l’église, le pied du bénitier a souffert des outrages du temps. Le spectacle de la matière qui se décompose a quelque chose qui tout à la fois parle aux sens et suscite l’horreur du temps.

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Au-dessus du maître autel, une statue qui date, semble-t-il, du XVIIe siècle, a fait l’objet d’une curieuse restauration. Elle s’emporte en tout cas dans un dédoublement photographique impromptu.

References

1 Pour exemple : Le pingouin patineur, Icare (mascotte de voiture représentant une Victoire ailée), Le chemin parcouru, Le pilote, Le guerrier gaulois, etc.

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  • Martine Rouche at 19 h 30 min

    Beaux souvenirs d’une belle après-midi ensoleillée et riche de découvertes …

  • RL at 14 h 17 min

    Pr info, pierre claude petiet n’est pas dans ce cimetière;

    • La dormeuse at 16 h 32 min

      C’est noté. Voudriez-vous nous dire où Pierre Claude Petiet est enterré, s’il vous plaît ?

      • La dormeuse at 17 h 17 min

        J’y suis !
        « Pierre Claude Louis Petiet est décédé le 25 mai 1806 en son hôtel, l’actuel 8 rue Monsieur à Paris 7e alors 6 rue de Fréjus. Napoléon lui fait faire des obsèques grandioses le 27 mai, auxquelles assistent le Sénat en corps et les principaux dignitaires de l’Empire. Après la cérémonie qui a lieu dans l’Église des Missions étrangères rue du Bac, le corps est transporté au Panthéon de Paris. Son éloge funèbre est prononcé par le mathématicien Monge, Président du Sénat qui retrace longuement sa carrière. L’ordonnancement de la cérémonie est réglé par Joseph-François Baudelaire chef des bureaux du sénateur Clément de Ris prêteur du Sénat. J.-F. Baudelaire est le père de l’écrivain Charles Baudelaire. » (Wikipedia)

  • RL at 9 h 43 min

    bonjour,
    non la c’est claude louis Petiet, le ministre de la guerre, au Panthéon, c’est l’oncle de Pierre Claude, Pierre Claude Pétiet a une tombe relativement anonyme que j’entretiens et situé à Limoux

    • La dormeuse at 10 h 00 min

      Merci de cet éclaircissement. J’irai voir à Limoux la tombe de Pierre Claude Petiet.

  • La dormeuse at 21 h 56 min

    Message reçu de Romain Lemoine Dujardin Beaumetz le 25 octobre 2016 :
    « Bonjour,
    Pour répondre à votre question, Pierre Claude Petiet, général en retraite, est décédé en 1849 à Limoux, il y repose seul. Les ancêtres de Marie Petiet, qui se trouve être de ma famille, ont des origines sur Mirepoix, puisqu’elle-même possédait des terres dans la commune. Il s’agit de la famille Télinge, dont Jérome fut un riche marchand et négociant, issu de drapiers, et de la famille Bonnet, dont Jean Bonnet, Inspecteur Général des cinq grosses fermes du roi, demeurant à Mirepoix.
    Pour plus d’infos , sa généalogie se trouve sur ma page web :
    http://gw.geneanet.org/rlemoine2_w?n=petiet&oc=0&p=marie
    Le chemin de croix de Marie PETIET est magnifique dans l’église, il date à peu près de 1867, date de la restauration de l’église, et il a été restauré entre autres du fait du décès de Jules Petiet, un des oncles à Marie Petiet, dites-vous qu’en 1867 elle n’a que 13 ans !!
    Par ailleurs il avait une dévotion pour Sainte Germaine de Pibrac, et il se trouve une relique de cette sainte dans l’église de la Bezole, ramenée certainement par ma famille de Toulouse. Cette sainte, fut en effet canonisée à cette date également. »