De Mirepoix à Pamiers, on change de pays – 4. Du côté de l’Usine et du Foulon

 

Créée en 1817, dédiée au travail du fer, l’usine Sainte-Marie donne naissance à la Société Métallurgique de l’Ariège en 1867, puis à la société Aubert & Duval Fortech en 1999. Celle-ci comprend en outre depuis 2007 l’unité intégrée Airforge, spécialisée dans la fabrication de pièces matricées en titane et en superalliage pour l’aéronautique. L’usine emploie aujourd’hui un peu plus de mille salariés.

Je suis allée rôder autour de l’Usine, comme on dit tout court ici. Je trouve, comme le poète, une sorte de « grâce » au paysage industriel.

J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténodactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi…
J’aime la grâce de cette rue industrielle
[1]Wilhelm Apollinaris de Kostrowsky, dit Guillaume Apollinaire, Zone, in Alcools, 1912.

 

 

 

Ci-dessus : La Dame de fer, qui, de 1916 à 1970, a servi à transporter depuis la gare les matériaux nécessaires au fonctionnement de la Société Métallurgique de l’Ariège. Achetée neuve en 1916 aux Ateliers des Chartreux de la Compagnie Générale Française de Tramway de Marseille, classée au titre des Monuments Historiques en 1992, cédée en 2010 à la Communauté de communes du Pays de Pamiers, cette locomotive a été restaurée, puis installée en 2012 devant l’usine, dont elle célèbre à sa façon la mémoire vivante.

 

En face de l’usine, les HLM, ou les « Barres », ont poussé. Ces édifices occupent aujourd’hui la majeure partie du quartier dit « du Foulon », du nom de ce vieux moulin à eau qui servait à battre et à dégraisser les draps, les laines et les cuirs [2]Cf. Ariegenews : Pamiers d’hier et d’aujourd’hui: le quartier du Foulon..

 

Lessive, lessive éternelle…

 

Ci-dessus : au pied d’une barre, une petite géométrie de containers à déchets. Le Pop Art fleurit souvent où on ne l’attend pas…

 

Ci-dessus : rue du Foulon.

 

Ci-dessus ; barre, rue du Foulon.

 

Ci-dessus : effet Pop Art, bis repetita. J’observe qu’à Mirepoix, bien que sensible aussi, l’effet Pop Art demeure plus modeste. Cf. La dormeuse blogue 3 : A Mirepoix – Vision Pop Art.

 

 

Ci-dessus : vu en passant, au milieu des barres, un petit Disneyland ! ou une variante minuscule du Land Art !

 

Témoin de l’ancienne sociabilité du Foulon – celle d’avant les barres -, le boulodrome entretient le souvenir de cette sociabilité plus riante, au moins sur le terrain du jeu. La pratique du jeu de boules, ici, demeure en effet bien vivace.

 

La présence de cette tribune dit assez le degré de passion que le jeu de boules suscite toujours au Foulon.

 

Au pied des barres, une belle maison d’architecte, témoin de l’époque où les « grandes familles » de Pamiers bâtissaient encore sur les terres du Foulon, dont elles étaient les propriétaires historiques.

 

Jacques Tati, image extraite du film Mon Oncle, 1958.

 

Ci-dessus : rue Saint-Vincent, prémices de la restauration de cette partie de l’ancien hôpital qui se trouve appelée à devenir le pôle d’enseignement artistique de Pamiers.

 

Ci-dessus : graphe pour une fois bien parlant.

L’usine Aubert-Duval s’étend du boulevard de la Libération jusqu’au boulevard des Usines, qui court au bord de l’Ariège. Je suis descendue jusqu’au boulevard des Usines, afin de photographier le paysage industriel sous des angles différents.

 

Ci-dessus : fantôme vu sur le site de l’unité Linde Gaz.

 

Ci-dessus : vue des dehors du site Aubert-Duval.

 

 

 

Ci-dessus : autre vue des dehors du site Aubert-Duval.

 

 

Bel exemple d’architecture industrielle contemporaine, la façade ultramoderne d’Airforge, la nouvelle unité intégrée d’Aubert-Duval, créée en 2007.

 

Ci-dessus, au centre de l’image : illusion d’optique, ou fantômes, deux étranges figures noires, voilées. Dona Elvire et quelque duègne ?

 

Ci-dessus : Achille Deveria, Dona Elvire dans le Dom Juan de Molière, 1846.

 

 

Il Mundo nuovo ? L’eau des rêves est partout…

A suivre…

Notes

1 Wilhelm Apollinaris de Kostrowsky, dit Guillaume Apollinaire, Zone, in Alcools, 1912.
2 Cf. Ariegenews : Pamiers d’hier et d’aujourd’hui: le quartier du Foulon.

1 réflexion sur « De Mirepoix à Pamiers, on change de pays – 4. Du côté de l’Usine et du Foulon »

  1. Le paysage d’architectures modernes industrielles et de leurs quartiers présentent une qualité plastique , des charmes, surprises qui jaillissent de tes photos, que je remarque souvent et même les barres HLM se révèlent intéressantes sous certains angles bien qu’elles sont loin de très complexes et ouvragées églises, hôtels particuliers et tous les vieux palais qu’on veut. Elles se font palais de l’époque et c’est tout où on distingue toujours quelque chose surgissant !

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