Quand la photographie tend vers l’art pauvre – Du je ne sais quoi de la chose au presque rien du geste photographique – 3. Photographie et quête du trésor

 

Je n’imagine pas de promenade qui ne soit secrètement aimantée par l’idée du trésor. Caché dans le paysage, il y a quelque part quelque chose à trouver. Quelque chose dont on ne sait rien, sinon qu’on le désire et qu’au détour du chemin, on le verra surgir impromptu. Le désir, qui aiguise ici l’attention, précipite de fait le moment du surgissement espéré. Quelque chose soudain vous saute aux yeux. Quelque chose qui peut être n’importe quoi. La surprise du regard, à elle seule, fait le trésor.

Le charme de l’appareil photo, quant à lui, c’est qu’il place la figure du trésor, vide encore, mais indéfiniment remplissable, dans la main du désir lui-même. Or, quand elle est du désir, la main voit. Souvent même elle devance l’oeil, de telle sorte qu’elle révèle, au coeur du visible, la présence de trésors qui, sans elle, seraient demeurés invus.

Je tente de fixer ainsi des images latentes, témoins d’une réalité qui s’entretient, par effet de bord, à la fois dans le paysage et dans la main du photographe, et qui prétend de la sorte à son devenir visible simultanément à partir de la matière-monde et à partir du corps des vivants. Il y a là un phénomène de correspondance inter-règnes dont aujourd’hui on ne s’étonne plus assez.

Sur ce, voici quelques figures possibles du trésor dont l’idée hante mes promenades photographiques. Elles me sont apparues, un jour ou l’autre, au bord du Douctouyre.

 

 

 

Ci-dessus : ludion ? poisson du bois ? souvenir de Pacific Palisades ?

 

Ci-dessus : la queue de la sirène ?

 

 

Ci-dessus : la dormeuse ; anamorphose : voir Les Ambassadeurs de Holbein ?

Ci-dessus : Moctezuma ? ; Nemrod ? Assurbanipal ? Nabuchodonosor ?

 

 

 

L’été, au bord du Douctouyre…

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