La dormeuse blogue

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Mazerettes à la fin du temps des évêques

Suite à la publication des Souvenirs de Mazerettes recueillis auprès de l’ami Francis Couquet, Martine Rouche a retrouvé, retranscrit et reproduit en guise de commentaire, à la suite de l’article correspondant, nombre de documents d’archives relatifs à la demeure et au domaine de Mazerettes, tels que les a quittés en 1790 Monseigneur de Cambon. J’ai eu envie de rassembler ces documents afin de mettre davantage en lumière l’intérêt des informations qu’ils fournissent.

Abandonnant Mirepoix où sa charge épiscopale aura duré 22 ans, François Tristan de Cambon, qui refuse de prêter serment à la nouvelle constitution civile du clergé, quitte sa résidence de Mazerettes en 1790 pour se réfugier au sein de sa famille à Toulouse. Il meurt le 20 novembre 1791. "Ce fut l’évêque constitutionnel, Antoine Pascal Hyacinthe Sermet, qui fit, à Toulouse, la cérémonie des obsèques de M. de Cambon" 1.  

Augustin Sicard, dans L’ancien clergé de France 2, dresse de Monseigneur de Cambon le portrait suivant :

"Il succédait à M. de Champflour, l’un des plus pieux et des plus charitables prélats de France. M. de Cambon marche sur ses traces. La paix, l’harmonie, la charité parfaite qu’il fait régner dans son clergé, l’hôpital de la ville rebâti à ses frais, des secours abondants envoyés périodiquement dans chaque presbytère pour le soulagement des pauvres, de grandes routes tracées sous son impulsion dans tout le pays, lui gagnent l’amour et la reconnaissance de ses diocésains. En 1782, une maladie contagieuse lui fournit l’occasion de faire éclater son dévouement et son courage. Il se trouvait à Aix pour un procès relatif aux droits de son siège ; la sentence devait être portée le lendemain. Une lettre lui annonce que la suette ravage son diocèse. Il part aussitôt, prend, en passant par Montpellier, le célèbre médecin Fouquet, arrive à Mirepoix, parcourt son diocèse avec le docteur qui parvient à arrêter le cours de l’épidémie. Apprenant que la population de Toulouse est victime du même fléau, il détermine Fouquet à se rendre avec lui dans cette ville, où avaient succombé, en l’espace de douze jours, plus de mille personnes. Là encore le mal fut vaincu par la science et par le zèle apostolique". 

Cartouche figurant au bas du portrait de Monseigneur de Cambon reproduit ci-dessus. Réalisé d’après une représentation plus ancienne, le tableau est signé de Jean Rigail et date de 1844.

Augustin Sicard, qui classe Monseigneur de Cambon dans la catégorie des "bons évêques", cultive ici le style de l’hagiographie. Il nous renseigne cependant sur le style de vie et le genre d’activités qu’a menées le dernier évêque de Mirepoix.

Monseigneur de Cambon est un prélat voyageur. Il se déplace pour des raisons charitables, mais aussi pour des raisons juridico-administratives, et l’on voit qu’il intervient dans la vie civile au même titre que le feront plus tard les préfets. Il ne réside donc probablement à Mazerettes qu’entre deux voyages à Toulouse, Montpellier, Aix, ou ailleurs. J’en déduis qu’il déléguait à l’un de ses proches le soin de gouverner son domaine ainsi que sa maison. On sait en tout cas qu’il dispose d’un fondé de pouvoir, Paul Alard, lequel a le 5 avril 1790 pour ultime fonction de fournir le document intitulé "Etat des biens cydevant Privilégiés" 3 :

 

 

Lieu

 

Seterées

 

Quarterées

 

Canes

 

Bx

 

Qualité

 

Château de Mazerettes

 

 

 

350

 

 

Bonne

 

Idem

 

 

 

414

 

 

Moyenne

 

Cour

 

 

 

400

 

 

Bonne

 

Parterre ou terrasse

 

1

 

 

 

 

Bonne

 

Idem

 

1

 

2

 

 

 

Moyenne

 

Bois à haute futée

 

1

 

2

 

 

 

Moyenne

 

Jardin potager

 

2

 

 

 

 

Bonne

 

Idem

 

 

3

 

7

 

 

Moyenne

 

Pred

 

 

3

 

1

 

 

Moyenne

 

Labourable

 

3

 

1

 

 

Bonne

 

L’inventaire établi en 1790 au titre de la vente des biens nationaux donne en matière de surface un total nettement supérieur. Il montre en tout cas que la propriété de Mazerettes et autres biens de l’Eglise y afférant constituent un ensemble bien doté en terres cultivables, bien équipé en greniers et remises, bien servi en eau, d’où capable de vivre sur une production agricole bien conduite : 

Nous Jean Fabre bourgeois, habitant de la ville de Mirepoix, expert nommé par délibération du directoire du district de Mirepoix le cinquième novembre courant pour procéder à l’estimation des biens nationaux situés dans le canton dudit Mirepoix, duement assermanté, le sixième novembre courant et lesieur Gautier Ménager aussi habitant de la même ville expert nommé par délibération de la commune pour procéder avec nous à l’estimation des biens nationaux pour lesquels elle a fait soumition dacquérir après avoir aussi prêté le serment requis le sixième courant.

En conséquence nous nous serions transportés conformément à notre commission premièrement dans la maison de campagne de Monseigneur Leveque a Mazeretes et avons aussi parcouru, mesuré et vérifié les bâtiments, l’enclos, le bosquet, la maison du jardinier, les deux glacières, le réservoir, les pièces de terre labourable, pred, breil, et herm a bosquetin que nous estimons être de valeur.

Scavoir Le corps du château ayant environ 338 cannes de couvert avec les remises, granges a foin, bucher, fournières, lamaison du jardinier, les deux glacières, le puits à roue et le réservoir de l’eau tous ces derniers bâtiments contenant environ 456 cannes letout ensemble à la somme de vingt mille livres.

Plus le sol de l’enclos avec le mur qui sétant du côté du midi le long du grand chemin du côté du couchant et du cotté du nord et une aie double du cotté du levant contenant y compris tous les bâtimens cydessus mentionnés et le bosquet qui en font partie nous estimons être de valeur de la somme de douze mille livres.

Plus les arbres dudit bosquet contenant environ deux seterées et demy y comprenant aussi tous les arbres fruitiers et autres arbres éparts dans ledit enclos que nous estimons être de valeur de la somme de quatre mille livres.

Plus nous nous serions transportés sur les deux pièces de terre atenant léglise St Geniès de contenance toutes les deux de trois seterées terre bonne que nous estimons être de valeur de quinze cents livres.

Plus nous nous sommes transportés sur la pièce de terre appelée Bousquetin d’environ cinq seterées terre labourable et herm faible que nous estimons être de valeur de la somme de huit cents livres. Les estimations de l’autre part montent cy 38300 l.

Plus nous nous serions transportés sur la pièce de terre auprès de Bigot de contenance d’environ dix huit seterées tant en terre labourable, pred, breil et gravier que nous estimons ensemble être de valeur de la somme de quinze mille livres.

Ci-dessus : en bas à gauche : la grand-route qui longe le domaine de Mazerettes ; en bas à droite, l’ancien chemin de Mazerettes à Mirepoix.

Plus nous nous serions transportés dans la maison de l’Evêché de Mirepoix, ayant fait la vérification de tous les bâtiments apartement de la cour et des jardins, nous avons trouvé les couverts de ladite maison être de contenance d’environ cent soixante huit cannes, la cour de soixante dix huit cannes et les jardins cent vingt et neuf cannes que nous estimons le tout être de la valeur de douze mille livres.

Plus nous nous serions transportés dans la maison où sont les Ecuries et une cour, un jardin vis-à-vis ledit Evêché la rue entre deux ladite cour ayant cent vingt et trois cannes de contenance et le couvert vingt sept cannes et demy que nous estimons ensemble être de valeur de la somme de deux mille livres.

Plus nous nous serions transportés dans une pièce de terre située au Capitoul de contenance d’environ deux seterées quatre rusquets que nous estimons être de valeur de la somme de deux mille sept cents livres.

Plus nous nous serions transportés sur une pièce de terre située à la porte dabail contenant une seterée deux quartières un rusquet que nous estimons être de valeur de la somme de dix huit cents livres.

Partant toutes les estimations concernant les possessions de Monseigneur l’Evêque se portent à la somme de 710 800 livres. 

Archives municipales de Mirepoix, série N10 (vente biens nationaux)

La lecture de cet inventaire permet de préciser les ressources dont jouit l’évêché, et, (si l’on peut dire) par effet d’usufruit, l’évêque en titre. L’essentiel de ces ressources vient de l’exploitation des terres labourables et des bois, de l’élevage, des parcelles à vocation maraîchères, des vergers, ainsi que des graviers déposés par la rivière de l’Hers à Bigot : 

— terres labourables et bois : "la pièce de terre appelée Bousquetin" et de "la pièce de terre auprès de Bigot" : 23 séterées ; 

– terres à vocation maraîchère : les "deux pièces de terre atenant léglise St Geniès [nom de l’église du village de Mazerettes]", la "pièce de terre située au Capitoul" et la "pièce de terre située à la porte dabail [porte d’Aval] : 7 séterées

– verger : sis dans l’enclos du "bosquet" : 2 séterées et demie.

Total : environ 32 séterées, soit environ 1872 ares, soit un peu plus de 18 hectares disponibles, en sus des surfaces proprement dévolues au château et au parc.    

Les terres labourables sont probablement louées à des métayers ou données à ferme ; les bois, confiés aux mêmes. Les potagers et le verger, quant à eux, peuvent relever des jardiniers du château ; et pour la "pièce de terre située à la porte dabail [porte d’Aval], i. e. en face de l’hôpital rebâti par Monseigneur de Cambon, elle relève des jardiniers de l’hôpital, qui sont peut-être ici les hospitalisés eux-mêmes.  

Martine Rouche observait récemment dans les registres de baptême, mariage, décès de la paroisse Saint-Genies de Mazerettes qu’on y mentionne en 1770, 1771 et 1776, les noms de divers jardiniers travaillant au service de Monseigneur de Cambon. Les dits jardiniers se recrutent, semble-t-il, dans les familles Laborde et Piquos, ou Piques.

Maître d’un domaine auto-suffisant, l’évêque, au sein de ce dernier, jouit d’un statut semblable à celui de ses pairs aristocrates, grands propriétaires terriens. Il vit et reçoit dans le cadre noble d’un "château", adorné d’un parc à la française, d’une fontaine créée par Jean Rancy, et d’un théâtre de verdure (le "bosquet"). On imagine, lors des soirées d’été, lorsque Monseigneur recevait des invités de marque, le bruit flûté des conversations qui se poursuivent sous les arbres et jusqu’au bord la fontaine frappée aux armes de Philippe de Lévis et de Louis de Nogaret et surmontée d’une sirène portée par des tritons. Et la nuit seule entendit leurs paroles

Ci-dessus, image-fusion : bassin de Rancy à Mazerettes (photo : Martine Rouche) ; Fragonard, Petit parc, circa 1762.

François Tristan de Cambon était poète, membre de l’académie toulousaine des Jeux Floraux. Gageons qu’à ce titre, il avait le goût de dire quelques vers dans son parc ou, pourquoi pas, dans son théâtre de verdure. Madame de Roquelaure, un siècle plus tôt, avait voulu surpasser Versailles au château de Lagarde. François Tristan en avait à Mazerettes miniaturisé le parc et recréé en guise de chambres vertes, le bosquet du Labyrinthe ou celui des Rocailles, son bosquet. Antoine Benoît Vigarosy songeait-il au bosquet de Monseigneur de Cambon lorsqu’il écrit dans Le ruisseau et le bassin :

Au printemps, un bassin limpide,
Au sein des verts bosquets, réfléchissant les cieux,
Et des rameaux penchés les baisers amoureux,
Attirait une foule avide
D’y voguer et de s’y mirer.
Chacun venait pour admirer
Cette onde tranquille et dormante
Qu’à peine ridait quelquefois
L’haleine des zéphyrs qui, s’échappant des bois,
Répandaient alentour leur vapeur odorante…
 

Raymond Escholier, en tout cas, qui met en scène Monseigneur de Cambon, sous le nom de Monseigneur de Vernajoul, dans son roman Dansons La Trompeuse, s’est souvenu du prélat mondain plutôt que du prélat "pieux et charitable" dont parle Augustin Sicard. 

Mgr de Vernajoul, reprit Mme Lestelle, a laissé le souvenir d’un  grand seigneur de vieille  souche. Il s’entourait d’une charmante cour de nobles dames,  poudrées, parées,  qui le suivait jusqu’ici, où était sa résidence d’été. Les murs de mon vieux Fleurizel [Mazerettes] ont vu passer cette foule étincelante de marquises, de vicomtesses, de baronnes, de présidentes, de petits abbés mondains, de beaux esprits sensibles et galants. Des carrosses armoriés ont roulé sous les vieux arbres. Le parc s’est illuminé pour de somptueuses fêtes épiscopales.

Empruntant à la chronique locale, Raymond Escholier évoque plus loin le moment édifiant à la faveur duquel deux styles d’épiscopat se rencontrent : 

Imaginez-vous que ce même Mgr de Vernajoul, invité un jour par l’évêque de Comminges qui gouvernait un pays indigent et arriéré, arriva chez son confrère montagnard, suivi de ses brillants équipages et de sa jolie cour. Mgr de Comminges n’avait jamais rien vu de pareil. Il pensa en tomber de saisissement. On ne trouva pas de quoi nourrir ce beau monde qui faillit mourir de faim. Mais les élégantes marquises prenaient la chose légèrement, spirituellement, à la française ; et rien ne les divertissait tant que les mines sévères, hérissées, de Sa Grandeur rustique[…].

Ne voulant pas être en reste avec un confrère, Mgr de Comminges rendit sa visite à Mgr de Vernajoul. Un beau soir, tandis que la terrasse de Fleurizel fourmillait de belles dames, le chant sombre et douloureux de l’In exitu Israël retentit sur la route, évoquant les déserts bibliques, les solitudes désolées, les horizons menaçants ; et soudain un farouche cortège s’engagea dans la grande allée.

Monté sur un pauvre âne gris et suivi d’une véritable armée de béquillards, de boîteux, de goîtreux, de femmes aux faces terreuses, pliées en deux par un labeur de bête de somme, d’enfants en guenilles, maigres et livides, l’évêque de Comminges faisait son entrée à Fleurizel.

Mgr de Vernajoul fut à son tour sur le point de défaillir en face de pareils hôtes.

– Votre Grandeur m’excusera, prononça le rude évêque de Comminges ; ceci est mon troupeau, et c’est aussi celui de l’Evangile.

Mgr Landry toussa légèrement ; M. Figarol questionnait :

– Et cela se passait, Monsieur Roumens ?

– Comme Mme Lestelle vient de le dire, monsieur l’abbé, peu d’années avant la Révolution… 

Ci-dessus : Fernand Cormon, Caïn, 1880.

Conformément aux habitudes du temps, Monseigneur de Cambon était servi. La lecture des registres de baptême, mariage, décès de la paroisse Saint-Genies de Mazerettes montre qu’outre un certain nombre de jardiniers, il disposait en 1776 d’au moins un valet de chambre et d’un cocher. On peut en déduire que Mazerettes abritait un semblant d’écurie et des chevaux. On présumera par ailleurs que "bucher", "fournières", et "deux glacières", nécessitaient l’intervention d’autres domestiques encore, dont certainement un personnel de cuisine, pour une table possiblement raffinée, si l’on en juge par les dites "glacières", d’usage encore rare en une province si lointaine, quoique signalées à la fin du XVIIe siècle chez Pierre Pol Riquet en son château de Bonrepos. Tandis que le réservoir fournissait l’eau nécessaire à l’entretien du parc et à l’alimentation de la fontaine, le puits, que Francis Couquet et son père ont exploré dans les années 1960, satisfaisait aux besoins domestiques, toilette, ménage, cuisine, et alimentation des fameuses glacières. La lessive, quant à elle, se faisait plutôt en ce temps-là au bord de la rivière. Dans mon enfance, j’ai accompagné encore ce genre de lessive. On jetait le linge dans de grandes comportes, on hissait ces comportes sur la charrette, et l’on partait battre le blanc dans l’eau courante. Puis on le faisait sécher sur le pré ou dans les arbres… 

Je rappelais plus haut que François Tristan était poète, fin lettré. Bibliophile hors pair, il avait constitué au premier étage du château une bibliothèque exceptionnelle, ensuite "transmise par don à divers ecclésiastiques", me dit Martine Rouche, finalement "versée dans le fonds ancien de la bibliothèque du Périgord, à Toulouse, en vertu du legs Desbarreaux-Bernard".

On imagine l’agrément que Monseigneur de Cambon pouvait trouver au séjour de Mazerettes entre deux voyages. On imagine aussi la difficulté de ce jour de 1790 où il doit quitter Mazerettes pour aller finir ses jours à Toulouse. On comprend pourquoi la municipalité de Mirepoix souhaitait, à l’occasion de la vente des biens de l’Eglise, ramener dans sa juridiction le domaine de Mazerettes. On comprend mal en revanche pourquoi elle l’a laissé démembrer, dépouiller, et peu à peu oublier. C’était, dans son état de 1790, un bien national, au sens propre du terme, qui aurait dû, en raison de sa valeur patrimoniale, être sauvegardé, il me semble, et rendu accessible au public, – pour la beauté du lieu, pour l’histoire, pour l’exemple.      

A lire aussi :

Souvenirs de Mazerettes
Raymond Escholier Dansons La Trompeuse
Le jour où le futur Henri II, le prince « galant, bien fait », de La Princesse de Clèves, est passé à Mazerettes
Les fresques de l’église de Mazerettes

Notes:

  1. Histoire générale de Languedoc : avec des notes et les pièces justificatives, composée sur les auteurs et les titres originaux… / par dom Claude de Vic et dom Vaissète,… , commentée et continuée jusqu’en 1830, et augmentée d’un grand nombre de chartes et de documens inédits par M. le chev. Al. Du Mège…, tome 7, 1846 ↩︎

  2. Augustin Sicard, L’ancien clergé de France, p. 81-82 ↩︎

  3. Graphie originale ; document communiqué par Martine Rouche ↩︎

Cette entrée a été publiée .
dans: Ariège, Mirepoix.

1 commentaire au sujet de « Mazerettes à la fin du temps des évêques »

  1. Martine Rouche

    La nuit du 4 août est passée, mais il reste des privilégiés … dont moi ! Privilégiée je suis, de me retrouver associée dans tes articles, alors que je me contente de retranscrire  » les manuscrits poudreux « , pour citer Antoine Benoît Vigarosy. Comme j’apprécie ta réflexion, ta pensée, sans parler de l’iconographie : l’ovalisation du portrait de François Tristan de Cambon, l’image-fusion, le tableau de Cormon … J’adore en particulier cette image-fusion !

    Crois-tu que l’on puisse aller plus loin dans l’interprétation de l’anecdote rapportée par Raymond Escholier ?… Je m’y étais risquée l’an dernier, oralement, il est vrai !!

  2. Robert Geuljans

    Il y a les artistes et les fabricants de pinceaux ou de peinture. Je suis un peu comme Martine Rouche, avec mes étymologies. Le tableau sec des séterées, quarterées et cannes m’a rappelé le magnifique manuscrit de l’arpenteur d’Arles, Bernard Boysset.
    [img]http://etymologie-occitane.chez-alice.fr/Imageslanguedoc/destrador.jpg[/img]
    Bien sûr,déformatiion professionnelle, j’ai cherché le sens de « rusquet », résultat 0 ! Si quelqu’un a une idée..
    Aujourd’hui même je vais apprendre à faire des images-fusion!
    Merci beaucoup

  3. Martine Rouche

    Dans le pays de Mirepoix et alentours :
    1 séterée (ou cesterée) = 58, 49 ares
    1 quarterée = 1/4 de séterée
    1 rusquet = 1 boisseau (abrégé en  » bx  » dans le tableau supra) = 1/8 de séterée.

    Par ailleurs, un rusquet était aussi le seau pour mettre ou faire la lessive (ruscada). Amitiés à tous et à Robert Geuljans en particulier !

  4. samdeparla

    Il y a juste au dessus de Mazerettes face à l’hers un vestige de ruine, de chapelle dit- on ,ou un ermite vecu? C’estun site tres ancien ,peut etre plus que Mazerettes.Il y eu des fouilles je crois ,mais un puits profond existe on peut le trouver dans les fourres ,c’est sur. Trouvez vous des traces de ce site sur vos cartes (cartes 25000/)ou infos?

  5. Martine Rouche

    Je présume que vous faites allusion à l’ermite de Saint-Loup. J’ai quelques renseignements sur cet ermitage, patiemment recopiés … Je les soumettrai à la dormeuse comme comment supplémentaire.

  6. Martine Rouche

    Registres B.M.S. de Mirepoix :

    Le 12 septembre 1696 a esté enterré au cimetière Jean Baptiste Manent hermite de saint loup âgé d’environ 60 ans décédé à l’hôpital

    Sabatier

  7. Martine Rouche

    AD Foix, série 1J274 (vente des biens nationaux).

    > Le 12 mars 1791, une pièce de terre dite Laprade et deux pièces de terre près de l’église de Mazerettes, appartenant à l’évêque, ont été vendues au citoyen Jacques Arnaud.
    > Le 5 mai 1791, la maison de campagne des évêques dite Mazerettes a été vendue au citoyen Jean Lasset.
    > Le 9 septembre 1791, des terres dépendant de la chapelle de Saint-Loup ont été vendues au citoyen Jean Estève.

  8. Martine Rouche

    Selon un texte du chanoine Robert :
    La chapelle de Saint-Loup était située à 2 km de Mirepoix, au-dessus de Mazerettes, sur un coteau dénudé.
    Autrefois, cette chapelle était dédiée à Notre-Dame-du-Puy, et il y avait un abri pour ermite.
    Tous les ans, le mardi de Pâques, l’évêque et le Chapitre s’y rendaient en procession.
    En 1696, le frère Manent, ermite de Saint-Loup, laissa une rente foncière à l’hôpital de Mirepoix pour l’entretien de la chapelle (voir un précédent comment).
    En 1719, des travaux furent décidés.
    Le Peintre M. Vermon peignit le devant de l’autel. Il avait travaillé pour la cathédrale et les chapelles de l’hôpital.
    Cette chapelle fut détruite à la Révolution et il ne reste que quelques ruines pour indiquer son emplacement.
    Des objets du culte furent portés à l’église de Mazerettes, dont le portrait de Saint-Geniès.

  9. samdeparla

    Bravo Martine, pour cette documentation si précise, c’est impressionnant ,il y eu donc bien un ermite à Mazerette .

  10. jacques gironce

    L’ermitage saint Loup figure encore debout sur la carte du diocèse de Mirepoix de 1781 conservée à la bibliothèque municipale de Montpellier. Une question se pose :l’ermitage st.Loup était dédié à N.D.du Puy;qui peut dénouer l’astuce?(N.D.du Puy :probable traduction moderne de « del Pech », vocable sans doute employé alors,vu l’époque.)

  11. jacques gironce

    Martine vos renseignements sont passionnants,mais d’où les tenez-vous?J’aime bien les références…

  12. Martine Rouche

    Pour Jaques Gironce : les renseignements que je propose en comment sur ce blog sont tous référencés : archives municipales pour les actes de baptême, mariage, sépulture, ainsi que pour les comptes-rendus des conseils municipaux et les compoix des XVIIe et XVIIIe siècles ; archives départementales pour les documents notariaux et certains travaux d’érudits des XIXe et XXe siècles, notamment l’abbé puis chanoine Robert ou l’abbé Lafuste. Parfois de vieux papiers que le bienheureux hasard met dans mes mains au cours de vide-greniers ou marchés aux puces !
    Tout cela patiemment recopié au fil de nombreuses heures passées !

  13. Martine Rouche

    AM Mirepoix, registre des BMS de Mazerettes, 1747-1790
    Cejourdhui vingt cinq novembre Mil Sept Cent quatre vingt cinq à étté enseveli le Sieur Guilhaume Brisau maître d'hotel de Monseigneur l'Eveque de Mirepoix (*). Il etait des environs de Cahors. Il fut trouvé mort le jour d'hier S'etant noyé dans le grand Bassin qui est au milieu du jardin du palais Episcopal. Ont étté presents a l'enterrement Ms pierre jerome Giret et Charles Labeur pretres et Beneficiers de Mirepoix signés avec nous                       Giret pretre
                                                                                            Labeur prestre
                               Simorre curé de
                                                  Mazerettes
    (*) En 1785, l'évêque de Mirepoix est François Tristan de Cambon.
    (Orthographe de l'original respectée)