La dormeuse blogue

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Un dimanche d’octobre à Montségur

La section fuxéenne de l’association Soroptimist 1Best for Women – recevait dimanche à Montségur amis, sympathisants, simples promeneurs, pour une journée dédiée à la paix. Je m’y suis rendue avec des amis. Nous avons aimé cette paisible journée de plein air, libre, bon-enfant, sans chichis ni bla-bla, sobrement dévolue au plaisir d’être ensemble, de pique-niquer dans un paysage grandiose, de partager le même soleil. N’est-ce pas là le visage même de la paix ?  Dans ce lieu marqué par une histoire tragique, sur le prat dels cremats, où furent brûlés les derniers Cathares, la chaleur de l’accueil, l’aménité des gestes, valent aujourd’hui plus que les mots.

   

Le pique-nique, ce dimanche, était partout : en bas dans le pré, la-haut dans les ruines du château. Nous avons choisi de grimper là-haut. Le sentier est rude, mais il offre, au détour des buis, d’admirables vues sur le panorama des montagnes.

A gauche : stèle commémorative "Als Catars Als Martirs del Pur Amor Crestian 16 mars 1244" ; à droite : tout en bas, le village de Montségur.

Là-haut, allégeant ainsi le poids de mon sac à dos, nous avons mangé dans la cour de la forteresse, sous les hautes murailles ébréchées. Il y avait des randonneurs de toutes nationalités, jeunes, vieux, pieds plats, ingambes. C’était plaisant de dialoguer en pidgin avec des Russes et des Chiliens. Nous sommes montés ensuite jusqu’aux anciennes citernes, étroites, sombres, envahies de moucherons et de fourmis volantes. Puis, contournant la forteresse afin de rejoindre la porte Sud, nous avons contemplé, tout en bas dans la plaine, Lavelanet et, plus à droite, le lac de Montbel. Que le monde des hommes semble beau et calme depuis ces hauteurs ! 

L’après-midi, pour commencer, était agrémentée par une tombola, moyen de récolter, de façon à la fois conviviale et modeste, quelques légers subsides destinés aux oeuvres de l’association. Enjeu de la tombola, un jambon de pays, dont il s’agissait d’estimer le poids. Cet enjeu a fait l’objet d’une piquante controverse entre néo-parfaits (rares), qui réprouvent la consommation de toute viande, et néo- ou crypto-imparfaits (nombreux), qui…

 

L’après-midi s’est poursuivie par une petite conférence, à la faveur de laquelle Martine Rouche a évoqué, de façon simple et vive comme elle sait le faire, le personnage d’Anne d’Escale, une femme d’exception, qui a vécu à Mirepoix au XVIIe siècle et qui a usé de sa fortune pour marrainer une grand nombre d’enfants, en particulier la triste ribambelle de ces petits innocents que l’on disait  "bastards" ou "trouvés". Voilà qui signait l’esprit de cette journée, faite pour rassembler autour d’un idéal commun.

Au retour, nous nous sommes arrêtés dans le vieux village de Montségur et nous avons visité le musée, qui rassemble l’essentiel des objets découverts au château et autour de ce dernier, lors des diverses campagnes de fouilles archéologiques. Suspendu à flanc de montagne, sobrement paré de ses appareils de pierre, le village est très beau.  La vie, autrefois, devait y être dure en hiver.  Mais octobre souriait encore en ce beau dimanche. Il y avait un lapin qui gambadait librement sur la place du village, une douceur rousse qui émanait des jardins. Et nous descendions en retenant nos pas, le long des ruelles…  

Notes:

  1. Soroptimist is an international volunteer organization for business and professional women who work to improve the lives of women and girls. ↩︎

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dans: Ariège.

1 commentaires au sujet de « Un dimanche d’octobre à Montségur »

  1. Martine Rouche

    Magnifiques photos, texte d’une exquise amitié, douceur d’une journée partagée dans ce site si particulier. Très jolis souvenirs. Merci pour ce post.