Portrait de Madame Labouïsse [Éléonore Muzard de Saint-Martin], peint par elle-même, gravé par Adam, in Les Amours, À Éléonore, recueil d'élégies, par M. Labouïsse, Paris, P. Didot l'Aîné, troisième édition, 1818, p. 75.
« Avant mon départ, j'allai embrasser mon père et ma mère, qui ne m’épargnèrent pas les remontrances. Ils m’exhortèrent à prier Dieu pour mon oncle, à vivre en honnête homme, à ne me point engager dans de mauvaises affaires, et sur toutes choses à ne pas prendre le bien d'autrui. Après qu'ils m'eurent très longtemps harangué, ils me firent présent de leur bénédiction, qui était le seul bien que j'attendais d'eux. Aussitôt je montai sur ma mule, et sortis de la ville... »
Alain René Lesage (1668-1747), Histoire de Gil Blas de Santillane, vignette par Jean Gigoux, Paris, Paulin, 1835, p. 30. À la différence de Gil Blas, Jean Pierre Jacques Auguste de La Bouisse n'avait plus son père quand il se prend à rêver de « s'arranger en secret un havresac, contenant un peu de linge, d'emporter quelque argent et d'aller furtivement à pied, lancer sa mystérieuse existence dans les dangereux sentiers... »
L'oiseau bleu qui fuse sur l'eau
signe la rivière
d'un trait de pinceau.
La grenouille verte
fait en trompe-l'œil
un caillou moussu.
Penchés sur le motif,
les grands arbres commentent
à voix basse
le pas lumineux
de la leçon d'aquarelle.
Et nous, cependant,
figures insignifiantes
tombées par accident
de la pointe du pinceau,
feignons de n'être point
absous de toute appartenance
à la seule limpidité du tableau.
Mais personne n'entre ici
autrement que fantôme,
étranger à ce monde
qui se réserve de flotter
dans le regard seul,
dans la pensée seule,
dans l'âme seule du peintre.
Vous qui errez ici,
aux lisières du tableau,
prenez garde
de ne point le charger
du poids de vos ombres portées.
Camille Flamarion, gravure sur bois (version colorisée) d'inspiration médiévale, publiée en 1888 dans L'Atmosphère : Météorologie populaire, chap. « La forme du ciel », « Qu'y a-t-il, alors, dans ce ciel bleu, qui existe certainement, et qui nous voile les étoiles durant le jour ? » troisième édition, Paris, Hachette, 1888, p. 163.